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Crédits carbone validés par IA : les 9 points du concept d’Agreena

L’entreprise danoise Agreena est spécialisée dans l’émission de certificats carbone de qualité pour les exploitations agricoles, sur le marché du carbone volontaire. Présente au Salon de l’agriculture, elle cherche à s’implanter en France. Quel revenu peuvent espérer les agriculteurs ?

Valentine Ganseman et Nicolas Dubois de la société danoise Agreena présentent leur programme de crédits carbone au Salon de l'agriculture.
Valentine Ganseman et Nicolas Dubois de la société danoise Agreena présentent leur programme de crédits carbone au Salon de l'agriculture.
© Dorothée Briand

Créée en 2017, l’entreprise danoise Agreena a créé la plateforme Agreena Carbon en 2021. Orientée sur la captation du carbone dans les sols agricoles, elle rémunère les agriculteurs sur leurs efforts à régénérer les sols (couverts végétaux, réduction des intrants synthétiques et abandon du labour) sur dix ans. Présente dans 18 pays d’Europe, elle se targue d’avoir versé 13 millions d’euros à ses 1 000 agriculteurs partenaires en 2023, pour 2 millions d’hectares sous contrat en 2023.

Lire aussi : Crédit carbone : le Crédit agricole veut structurer le marché avec une plateforme d’ici fin 2023

1/ Comment fonctionne le programme ?

Concrètement, l’agriculteur entre en contact avec Agreena via la plateforme ou par l’entremise de l’un de ses distributeurs partenaire de la plateforme. Il transmet des informations sur les parcelles qu’il désire ajouter au programme, comme leur position géographique, cinq ans d’historique de conduite (type de cultures, labour, fertilisants). Ces informations permettent de créer une référence, à partir de laquelle les efforts mis en place seront évalués chaque année. Agreena analyse et mesure ensuite la quantité de carbone conservée dans le sol et génère des crédits carbone.

 

2/ Quelles productions sont concernées ?

Essentiellement les grandes cultures. « A noter qu’un agriculteur qui a commencé il y a très longtemps aura forcément un potentiel de progrès plus réduit », prévient Valentine Ganseman, directrice des relations client.

 

3/ Combien de temps dure le programme ?

Il dure 10 ans. Le but est de créer un financement sur le long terme, mais l’entreprise propose aussi des solutions pour sortir du contrat plus tôt.

 

4/ Combien de temps entre le moment où l’agriculteur s’inscrit et celui où il touche les premières rémunérations ?

Environ un an. Il faut attendre la fin de la récolte pour pouvoir vérifier les informations transmises par l’agriculteur. Un organisme certificateur vérifie ensuite les analyses d’Agreena. Cela prend entre 6 mois et un an.

 

5/ Combien touche un agriculteur en moyenne ? 

Pour la campagne de 2022, l’entreprise a versé entre 32 et 36 euros net par crédit carbone, une fois les 15 % de rémunération d’Agreena prélevés. C’est le modèle économique de l’entreprise qui ne prend par ailleurs pas de frais de fonctionnement.

Lire aussi : Crédits carbone : 3,2 millions d'euros versés à 400 agriculteurs pour la régénération des sols

6/ Le prix est remis en question tous les ans

A chaque récolte, des crédits carbone sont générés et vendus sur le marché du carbone volontaire. Le prix est connecté au marché et peut donc varier chaque année. « Sur les dernières années, on a constaté que la demande est deux à trois fois plus forte que l’offre, les prix ne font qu’augmenter », rassure Valentine Ganseman.

 

7/ Qui sont les acheteurs de ces crédits carbone ?

Les entreprises présentes sur le marché volontaire. Agreena s’assure que les entreprises acheteuses sont dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone et qu’elles n’utilisent pas les crédits carbones comme seul levier de leur transition.

 

8/ Comment Agreena évalue les certificats carbone ?

L’entreprise s’appuie sur l’analyse de données satellites publiques en open source. Une intelligence artificielle, entraînée à partir d’images du terrain, associe ces images à des techniques culturales.

 

9/ Que signifie un certificat carbone de qualité ?

« Ce qui est important, c’est de créer la traçabilité du crédit carbone de façon très précise, à la parcelle même, enseigne Valentine Ganseman, plus on peut justifier de la validité d’un certificat, plus on peut obtenir un prix élevé sur le marché ».

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