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Coronavirus
[Coronavirus Covid-19] : Début de campagne compliquée pour la fraise de Carpentras

Le stade expédition souffre de la situation de crise de coronavirus. Témoignage des 3 Capucins, dans le Sud-Est. Frédéric Girard appelle la grande distribution à la préférence nationale, les consommateurs à acheter des produits festifs et printaniers, et les instances publics à soutenir les filières alimentaires, notamment par la livraison de masques.

 

 

© Julia Commandeur - FLD

« Après quinze jours de petits volumes d’échantillonnage de début de campagne en fraises de Carpentras et asperge du Ventoux, cette semaine était la première avec de vrais volumes mais nous avons vu les portes se fermer. » Ainsi témoigne Frédéric Girard [en date du 19 mars, NDLR], gérant de l’entreprise familiale du Comtat Venaissin Les 3 Capucins, spécialisée dans la commercialisation de fruits d’été.

Avec la fermeture des restaurants et autres commerces "non essentiels", des cantines scolaires et de nombreux établissements de restauration collective, l’expéditeur estime avoir perdu en un week-end 20 % en volume de débouchés potentiels, les réseaux de grossistes fournissant la RHD ayant stoppé ou annulé leurs commandes. « Sur les marchés de gros, la clientèle commence à manquer, les détaillants ne se déplacent plus. » Reste un canal de distribution : la GMS.

GMS : seul débouché

Pour la fraise de Carpentras, en année normale, ce débouché ne représente déjà que 50 % des volumes. Mais deux inquiétudes se posent. La première : la grande distribution, à cette période de l’année, a encore des engagements avec ses clients espagnols.

« On essaye de faire jouer la carte de la préférence nationale malgré ces engagements. Mais il y a aussi le comportement des consommateurs : après une ruée dans les rayons, vont-ils continuer à se déplacer aux courses ? Et si oui, vont-ils acheter des fraises ? »

Il a en effet été observé qu’en fruits et légumes, les consommateurs ont eu tendance à acheter des produits « lourds » qui tiennent bien la conservation : pomme, pomme de terre, carotte, chou-fleur. Peu de place donc pour les produits festifs ou fragiles de ce début de saison comme la fraise ou les légumes primeurs. « Même la salade a été un peu boudée à cause de son côté périssable. »

Des prix de pleine saison pour susciter les ventes

« Pour susciter les ventes, dès lundi, nous avons fixé le prix à celui de pleine saison, c’est-à-dire 2,50 € la barquette de 500 g de fraises françaises, ou 5 à 6 € le kilo ! Mais ça ne suffit pas, les volumes augmentent très vite. Nous avons cette semaine le triple de volume que la semaine passée -80 t/jour-  et cela va doubler la semaine prochaine et encore doubler la suivante. Nous demandons à nos producteurs de ramasser les fraises mûres pour éviter la sur-maturité des plants mais de les laisser par terre. »

L’export n’est pas un débouché envisageable (concurrence de l’Espagne et situation de confinement identique dans toute l’Europe) et la transformation ne sera pas suffisante pour absorber ces volumes même si quelques volumes seront surgelés pour être proposés à l’industrie.

Inquiétudes logistiques et pour les producteurs

Côté logistique, certains transporteurs ont déjà demandé des hausses de tarif pour aider à supporter une surcharge des coûts : en effet, les flux Sud-Nord sont assurés quasi normalement, mais dans le sens Nord-Sud, les camions repartent à vide, des contrats ayant été annulés.

Le Sud étant encore peu impacté par l’épidémie, les gants, la distanciation, la prise de température et autres règles de sécurité assurent pour le moment la protection du personnel. Mais Frédéric Girard s’inquiète tout de même. Il est très préoccupé aussi pour les producteurs : manque de main d’œuvre, manque à gagner sur investissement à la fin de la campagne…

« Nous recevons des encouragements des instances publiques, interprofessionnelles… Mais nous, ce dont nous avons besoin, c’est de soutien. Par exemple, on aimerait dans les filières agri et agroalimentaires, avoir le droit à des masques. Nous nourrissons les Français mais si c’est pour tomber malades après… »

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