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Bernard Poupin, consultant caprin chez Seenovia
[Conseil] - Tarir ses chèvres sans stress

La tarissement répond à trois objectifs principaux : régénérer la glande mammaire, guérir les infections mammaires et effectuer les éventuels traitements.
© D. Hardy

« Le tarissement, c’est une phase d’environ deux mois qui conditionne la réussite de la future lactation. Cette période physiologique importante doit être parfaitement maîtrisée. Elle répond à trois objectifs principaux : régénérer la glande mammaire, guérir les infections mammaires et effectuer les éventuels traitements.

La date de saillie et le stade de gestation sont des informations capitales et indispensables pour programmer la date de tarissement la plus adaptée. Par ailleurs, la date de mise bas prévisionnelle facilitera la mise en lot et la conduite alimentaire. Pour les animaux traités avec des antibiotiques au tarissement qui mettent bas moins de six semaines après le traitement, il est indispensable de respecter les délais d’attente indiqués par le vétérinaire (en général 14 jours) puis de rechercher la présence d’antibiotiques avant de mettre le lait dans le tank.

L’arrêt de la traite entraîne un développement plus ou moins important du volume de la mamelle des chèvres. Au niveau des cellules sécrétrices du lait, cela se traduit par une augmentation de la pression cellulaire qui est responsable de l’arrêt de la production laitière. Cette pression augmentant, la mamelle met en place ses défenses naturelles au plus vite. Durant cette phase, les cellules épithéliales du canal du trayon produisent une substance ressemblant à de la cire. En quelques jours, cette substance obstrue l’ouverture du canal du trayon, formant ce qu’on appelle le bouchon de kératine. Un tarissement progressif (avec une traite par jour) retarde la formation du bouchon de kératine et augmente le risque d’infection. Le tarissement progressif est à proscrire.

Ne jamais réduire l'approvisionnement en eau

Il convient dans un premier temps d’aménager une transition sans rupture alimentaire sévère afin de préserver l’efficacité ruminale, difficile à rétablir ensuite. La réduction du concentré quize jours avant le tarissement favorise la baisse puis l’arrêt de la production dans de bonnes conditions.

 

  • La veille du tarissement : ration foin + paille avec une traite matin et soir ;
  • le jour du tarissement : ration paille + vidange à fond des mamelles + utilisation éventuelle d’un antibiotique intramammaire ;
  • les deux jours suivants : ration foin + paille ;
  • puis reprendre progressivement une alimentation adaptée au tarissement.

 

Dans la première semaine de tarissement, l’idéal est de garder un fond d’auge et du foin bien conservé. Quel que soit le niveau de production, il ne faut jamais réduire ou interrompre l’approvisionnement en eau pour faire chuter la production laitière. Une surveillance accrue est de rigueur, notamment au niveau de l’état des mamelles mais aussi sur le comportement, car dans cette période les animaux sont fragilisés.

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