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Comment les agriculteurs ont investi en 2024 selon les chiffres du Crédit Agricole

En 2024, les prêts accordés aux agriculteurs ont reculé de 9,2 % par rapport à 2023, annonce le Crédit agricole au Space à Rennes le 16 septembre. Au premier semestre 2025, l’activité repart à la hausse, selon les chiffres de la banque verte. 

Banque Crédit Agricole à Bricquebec dans la Manche.
Au premier semestre 2025, le Crédit agricole note une « reprise solide » des crédits pour toutes les filières sauf la viticulture.
© L'Agriculteur normand

En 2024, le Crédit agricole a accordé 8,7 milliards d’euros de prêts aux agriculteurs, un chiffre en recul de 9,2 % par rapport à 2023. Cette baisse des investissements s’explique par les crises touchant des secteurs comme la viticulture (23 % des investissements), les céréales (11 %) et les ovins, explique le Crédit agricole en conférence de presse au Space à Rennes le 16 septembre. 

En 2023, les investissements avaient déjà diminué de 3,1 % par rapport à 2022, qui avait été une année record avec un rattrapage des investissements post-Covid.

Lire aussi : Les agriculteurs investissent moins depuis 2023, constate le Crédit agricole

Une baisse des crédits et des investissements en viticulture et en céréales

La diminution des crédits alloués par la banque verte est surtout marquée pour la filière viticulture, avec une diminution de 17 % par rapport à 2023. Aussi, les investissements pour ce secteur ont chuté de 24 % en 2024. « La filière viticole souffre, sous pression d'une tendance structurelle autour de la baisse de la consommation du vin rouge, […] et dans un contexte géopolitique qui se complexifie, notamment avec les droits de douane qui l’impactent fortement », rappelle Jean-Pierre Touzet, directeur pôle agri-agro, garantie et investissement au Crédit agricole. 

Les céréaliers voient leurs crédits alloués reculer de 15,4 % entre 2023 et 2024. Et les investissements sont en recul de 11 %. En cause : les aléas climatiques « qui ont particulièrement percuté les céréales et notamment l'activité autour du blé, avec depuis 40 ans la pire récolte que la France n'avait jamais connue », expose Jean-Pierre Touzet

Lire aussi : Pourquoi réévaluer les actifs de son entreprise viticole peut être intéressant en période de crise

Pour ces deux filières, la banque verte soutient avoir déployé 446 millions d’euros (M€) de solutions de crédits depuis 2024 aux exploitations concernées par les crises, et « à des conditions très favorables ». 

La situation des filières animales s’avère plus contrastée, avec des prêts alloués en baisse pour de nombreuses filières : -4,4 % pour les éleveurs laitiers, -8,2 % pour les éleveurs d’ovins, -2,1 % pour les éleveurs porcins et -6,7 % pour la filière polyculture/élevage.

Dans l’ensemble seuls les producteurs de volailles (+5,4 %) et de légumes (+3,9 %) ont continué à investir en 2024. Et le Crédit agricole de noter la progression des investissements dans le photovoltaïque, avec +26,6 % par rapport à 2023. 

Lire aussi : Le Crédit agricole va proposer des quasi-fonds propres aux agriculteurs « pour faciliter les installations »

Une « reprise solide » des investissements au début 2025, note le Crédit agricole

Au premier semestre 2025, le Crédit agricole note une « reprise solide » des crédits pour toutes les filières. Seule la viticulture a des crédits en recul par rapport à 2024, avec -11,4 %. Les plus fortes croissances sont observées pour la filière volailles (+14,3 %) et la filière bovins viande (+12,4 %). 

Depuis le début de l’année, les postes d’investissement sont contrastés. Les bâtiments (+17 %), les animaux (+22,3 %) et biens incorporels (+8,6 %) sont en hausse par rapport à 2024. Tandis que les terres (-4,4 %), les plantations (-9,7 %) sont en recul. Le Crédit agricole note aussi un recul de 5,9 % de l’épargne bancaire chez les agriculteurs. 

Les prêts Agilor, destinés aux concessionnaires de machines agricoles, continuent de diminuer depuis l’année record de 2022. Au 1er semestre 2025, ils reculent de 4,2 % par rapport à 2024. 

Lire aussi : « Grâce au bail à cheptel, j’allège l’investissement les premières années d’installation » 

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