« On marche sur la tête avec les contraintes réglementaires et la pression sur les prix »
La colère gronde chez les agriculteurs et les éleveurs caprins ne sont pas en reste. Témoignage de Samuel Hérault, éleveur caprin dans les Deux-Sèvres.
La colère gronde chez les agriculteurs et les éleveurs caprins ne sont pas en reste. Témoignage de Samuel Hérault, éleveur caprin dans les Deux-Sèvres.
« Je suis allé manifester mardi, hier et cette nuit. Il n’y a pas forcément beaucoup d’éleveurs de chèvres car beaucoup sont en plein dans les mises bas. Par contre, il y a beaucoup de jeunes agriculteurs qui se sont mobilisés pour exprimer leur ras-le-bol face aux contraintes réglementaires et à la pression sur les prix.
Nous sommes à une semaine de la clôture des négociations et les grandes surfaces mettent la pression sur les laiteries pour baisser les prix. Surtout que les discours politiques sur la déflation donnent du poids à la grande distribution. Pourtant, les prix du lait avaient mis du temps à augmenter avec l’inflation. Et maintenant que les charges se stabilisent à peine, il faudrait que nous baissions le prix du lait ? Non, pas question. D’autant que l’alimentation ne représente plus que 12 % dans le budget des ménages. On se focalise sur le prix des denrées alimentaires mais toute baisse se fait au détriment de la rémunération des agriculteurs.
On marche sur la tête avec certaines contraintes environnementales. Par exemple, dans ma zone bocagère, on ne pouvait pas tailler les haies avant le 15 août. Cet été, ce ne sera pas avant le 1er septembre ! Dans notre Cuma, nous allons être obligé d’investir dans une épareuse supplémentaire pour satisfaire toutes les demandes. Autre exemple, dans le sud des Deux-Sèvres, il y a eu des inondations. Elles sont en partie causées par des fossés non curés car les agriculteurs ont été découragés par le trop grand nombre de déclarations requises.
Et puis, il faut arrêter d’être aussi exigeant sur les contrôles. S’il y a un contrôle de la PAC, je n’ai droit qu’à trois erreurs sur l’identification animale. C’est dur à accepter alors que nous avons 120 vaches allaitantes, 600 chèvres et 400 brebis dans mon Gaec.
J’attends les annonces gouvernementales mais, si elles ne sont pas à la hauteur, je suis prêt à reprendre les manifestations. »
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