Aller au contenu principal

Les freins réels et imaginés du passage en bio

Parasitisme, cultures, insémination, revenus… Les freins au passage au bio sont parfois fondés, parfois moins. Étude en Pays de la Loire.

© D. Hardy

La chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire a listé les obstacles à la conversion en bio des élevages caprins. En interrogeant une trentaine d’éleveurs bio, conventionnels ou en conversion, l’étude DevCap AB a montré de vraie difficulté sur le parasitisme ou la gestion des cultures.

Si les éleveurs conventionnels ou en conversion semblent principalement inquiets par le maintien de leur niveau de production laitière, la maîtrise de l’autonomie alimentaire ou la maîtrise des charges, ces inquiétudes ne sont pas cités par les éleveurs bios eux-mêmes. Pour les éleveurs bios, dont la plupart avaient déjà un fonctionnement très proche de la bio avant leur conversion, le principal frein technique reste la maîtrise du parasitisme en lien avec la conduite au pâturage. En bio, les grandes cultures et les cultures fourragères demandent aussi des techniques culturales particulières : choix des variétés en lien avec le contexte pédoclimatique et les besoins nutritionnels des animaux, choix d’une rotation cohérente, maîtrise des adventices/maladies/ravageurs, etc.

des freins d’ordre psychologique

La capacité des éleveurs à faire de l’insémination en bio est aussi un frein souvent évoqué. Car s’il est possible de se passer d’hormones de synchronisation et de faire de l’IA sur chaleurs naturelles avec de bons résultats, il impose la présence de l’inséminateur plusieurs jours successifs.

Contrairement aux inquiétudes des éleveurs non bio, la question économique ne représenterait pas un problème puisque les éleveurs bio enquêtés considèrent leur système comme plus rentable après le passage en bio « même avec une réduction des niveaux de production laitière ». D’autres freins, davantage d’ordre psychologique, sont cités : sortir du schéma classique, rechercher une cohérence globale, manque de connexions à des réseaux professionnels bio, pression sociale de l’environnement…

Des pratiques contre le parasitisme

Une enquête auprès des éleveurs caprins bios alsaciens confirme ces difficultés à maîtriser le parasitisme. 53 % disent avoir du mal à gérer le parasitisme contre 35 % des éleveurs conventionnels qui font pâturer leurs chèvres. Même si le cahier des charges autorise l’administration d’antiparasitaires, cela n’est possible que lorsque la présence de parasites est avérée par coprologie. La prévention est alors à privilégier en recherchant un équilibre entre le parasite et l’hôte. Pour stimuler l’immunité, les éleveurs complémentent avec des oligoéléments et ils sont plus de la moitié à utiliser la phytothérapie en prévention. 45 % des éleveurs ont des plantes à tanins dans les prairies (espèces arbustives) mais l’implantation de plantes à tanins condensés (plantain, lotier corniculé, sainfoin) reste rare. Plus de 40 % des élevages pratiquent l’alternance fauche-pâture et/ou le pâturage mixte qui permet de nettoyer les parcelles.

Les plus lus

Salon de l'Agriculture : concours jeunes, produits médaillés et trophées Gènes Avenir, moisson de prix pour les caprins
Concours des jeunes pointeurs, challenge inter-lycées, trophées Gènes Avenir et concours général agricole des produits laitiers…
Fin de négociations sous haute tension
Fin de négociations commerciales sous haute tension pour les produits laitiers caprins
Malgré un prix du lait moyen payé aux producteurs en hausse de 11 % en 2022, la flambée des charges dégrade de façon importante…
La vente aux affineurs et grandes surfaces, dès lors que le chiffre d'affaires total du producteur fermier est supérieur à 10 00 euros, est soumise à la contractualisation obligatoire.
Contractualisation : rendez-vous manqué avec les producteurs caprins fermiers
Les éleveurs réalisant plus de 10 000 euros de chiffre d’affaires sur la vente de produits laitiers fermiers sont concernés par…
En faisant un bilan partiel, l'éleveur peut estimer les coûts et gains engendrés par l'introduction d'une nouvelle pratique, telle que l'affouragement en vert pour améliorer son autonomie protéique.
Accélérer sur l’autonomie protéique en élevage caprin
Atteindre 75 % d’autonomie protéique en moyenne dans les élevages caprins est possible, mais doit être réfléchi globalement pour…
Le prix trèfle d'or a été remis aux trois associés de l’EARL La Rabinière dans l’Indre-et-Loire pour leur démarche d'autonomie alimentaire.
« Nous conjuguons productivité et autonomie sur notre élevage caprin bio »
Dans l’Indre-et-Loire, l’EARL La Rabinière cultive autonomie alimentaire et performances technico-économiques depuis de…
Suivez la journée caprine du Salon de l'Agriculture 2023 en direct
Le Salon de l'agriculture de Paris retransmet les animations de la journée caprine sur le ring ovin du mercredi 1er mars en…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre