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Paroles d'étudiants
Les CS caprin de Melle se tournent vers la transformation

Signe de la crise de la filière laitière caprine, 70 % des élèves du CS caprin de Melle vont s’installer en tant que producteur de fromages fermiers. Mais la crise n’entame ni leur moral ni leur enthousiasme dans l’élevage de chèvres.

Laura, Jérémie, Elise, Anthony, Marjolaine, Laure, Pauline, Coralie, Denis, Mylène, Elodie, Ludovic et Aurélie ont eu seize semaines de cours et d'échanges pour approfondir leur projet professionnel.
Laura, Jérémie, Elise, Anthony, Marjolaine, Laure, Pauline, Coralie, Denis, Mylène, Elodie, Ludovic et Aurélie ont eu seize semaines de cours et d'échanges pour approfondir leur projet professionnel.
© DR

 

 

L’école est finie au CS (Certificat de spécialisation) caprin de Melle dans les Deux-Sèvres. Partagés entre la nostalgie de l’apprentissage et l’envie de voler de leurs propres ailes, les treize jeunes de la promotion 2012 s’apprêtent à quitter un groupe soudé pour se lancer dans la vie professionnelle. Cette année, neuf d’entre eux vont se tourner vers une valorisation fromagère. « La crise actuelle du lait de chèvre n’affecte pas encore les vocations au métier de chevrier », explique Jean Christophe Sauze, éleveur et formateur au CFPPA de Melle depuis 1982. « Mais si dans les années 80 les projets étaient essentiellement tournés vers l’élevage et la vente du lait, petit à petit la transformation a séduit car elle est plus proche d’une éthique de la production et plus accessible à des budgets modestes. »

 

« Je souhaite vendre à la ferme et sur les marchés pour créer des liens sociaux et permettre d’échanger avec la clientèle », s’enthousiasme Coralie Habert, fraîchement diplômée à 21 ans.

Même constat pour Aurélie Tabareau qui apprécie la transformation « car elle permet d’avoir la main depuis la production du lait jusqu’à la vente des produits finis. » Pour Laure Tite, 22 ans, l’installation sur un projet de fromagerie et accueil à la ferme permet de « partager mon métier, ma passion et de sensibiliser les consommateurs sur cette agriculture respectueuse de l’environnement, proche de chez eux et avec une forte éthique sociale ».Avant de s’installer, elle se donne deux ans pour voyager grâce au wwoofing et découvrir de nouveaux systèmes caprins en Paca ou sur l’île de la Réunion. Pauline Dizier aussi va bientôt réaliser son rêve d’installation avec une soixantaine de chèvres dans sa région natale du Loir-et-Cher. « Le Certificat de spécialisation m’a permis de rendre mon projet réaliste. Il y a un réel échange entre les formateurs et les élèves, ce ne sont pas que des cours théoriques. »

Après un BTS Gestion protection de la nature option animation nature et le CS caprin, Laura Tridon, 24 ans, veut lier ces deux formations et créer une ferme pédagogique avec une quarantaine de chèvres en transformation fromagère.

Pour Élodie Landelle, 20 ans, c’est la vie de couple qui va orienter son installation : « en début d’année, mon projet était de m’installer sur une exploitation de 60 à 100 chèvres avec transformation fromagère. Mais aujourd’hui, je vais plutôt m’installer sur la ferme bovine laitière de mon compagnon mais créer quand même un atelier de transformation du lait. »

Pour Marjolaine Huet, 21 ans, la transition entre la vie étudiant et la vie active se fera en douceur. Elle se prépare à être salariée en Dordogne sur l’atelier transformation fromagère de l’exploitation où elle est en apprentissage depuis un an.

Pour Denis Rabusseau, aussi, c’est l’apprentissage qui offre des opportunités : « mes patrons m’ont proposé de m’associer avec eux pour reprendre la suite ». Motivé par la vente directe, Ludovic Gazengel va s’associer avec une éleveuse de Charente-Maritime pour rajouter un atelier de transformation d’environ 30000 litres sur son exploitation de 200 chèvres.

Jérémie Jaulin, lui, a renoncé à créer un atelier caprin de 400 chèvres sur la ferme familiale. « Avec la conjoncture actuelle du lait de chèvre, je me dis que l’élevage caprin n’est peut être pas une solution adaptée si l’on veut maintenir un rythme de travail rationnel. »

Pour Anthony Maupoint, 21 ans, la stratégie pour s’installer en caprin laitier consiste à devenir salarié pendant quelques années dans des élevages afin de connaître d’autres méthodes de travail. « J’attends l’opportunité de m’installer avec un troupeau d’environ 300 chèvres en système laitier », explique ce fils d’éleveurs ovins des Deux-Sèvres.

Même stratégie pour Mylène Bellanger. Hors cadre familial de 21 ans, elle va effectuer quelques années de salariat dans différentes fermes des Pays de la Loire pour perfectionner ses connaissances. « Ensuite, j’aimerais m’installer sur un élevage de chèvres avec transformation fromagère mais je me laisse la liberté du nombre de tête ou de la situation géographique en fonction des opportunités… » Bon vent à tous !

 

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