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Les chevrettes aiment jouer

Des essais de l’Anses confirment les effets positifs de l’enrichissement sur les comportements de jeux et d’exploration par les chevrettes.

Enrichir le milieu d’élevage permet de stimuler les animaux et de faciliter l’expression de leur comportement et ainsi contribuer à leur bien-être. Pour le vérifier chez les caprins, l’unité pathologies et bien-être des ruminants de l’Anses a testé l’influence de l’enrichissement du milieu sur le bien-être des chevrettes.

Deux lots de vingt chevrettes alpines ont été suivis depuis leur première semaine de vie jusqu’au sevrage. En 2022, un des lots n’avait qu’un bidon pour s’amuser alors que le lot avec des enrichissements bénéficiait de bidons, de ballons, de brosses, de disques à mordiller, d’une plateforme avec une rampe et d’une bascule. Dans une autre ferme en 2023, un lot avait pareillement une croix en bois et deux tétines alors que le lot enrichi avait, en plus, brosses, plateforme, bascule, balles suspendues et deux tétines supplémentaires.

Des chevrettes plus curieuses quand elles peuvent jouer

En plus d’un suivi régulier avec pesée, les comportements des chevrettes ont été scrutés en continu avec l’aide d’enregistrements vidéo. Chaque chevrette a aussi été testée individuellement pour voir sa réaction quand elle est isolée ou quand elle est mise face à un nouvel objet ou a un humain connu.

Avec ou sans enrichissement, la santé et la croissance des chevrettes ont été similaires et aucune blessure n’a été à déplorer. « Dans l’essai de 2022, les chevrettes du lot enrichi ont exploré plus fréquemment leur environnement, décrit Marianne Berthelot de l’Anses de Niort. Les chevrettes jouaient aussi davantage dans le lot enrichi et davantage lors du premier mois de vie. » Quand elles sont isolées de leurs congénères, les chevrettes du lot enrichi ont moins vocalisé et moins sauté contre la paroi. Elles ont aussi été plus curieuses vis-à-vis du nouvel objet, mais aucune différence de comportement n’a été observée quand les chevrettes sont mises en présence d’un humain.

La plateforme a du succès

Chaque chevrette avait son ou ses jouets préférés, mais c’est la plateforme qui a eu le plus de succès avec laquelle les animaux ont le plus interagi. Le ballon semble, lui, avoir moins eu de succès. « Il reste pertinent de combiner les enrichissements, car les différents jouets répondent à différents besoins », conclut Marianne Berthelot.

« C’est agréable de voir les chevrettes s’amuser »

Audrey Pelletier, éleveuse en Gaec de 700 chèvres dans les Deux-Sèvres

Audrey Pelletier, éleveuse en Gaec de 700 chèvres dans les Deux-Sèvres, a été partenaire de l’expérimentation sur l’enrichissement du milieu des chevrettes. Elle est convaincue de l’intérêt de mettre des jouets dans l’élevage des jeunes.

« Les expérimentations ont eu lieu dans notre élevage et c’était vraiment agréable de voir les chevrettes s’amuser, bouger, jouer. On n’a pas eu de mortalité ni de problème sanitaire. On a même gagné une semaine et demie sur le sevrage. Mais c’est peut-être dû à une différence de températures. D’habitude, on leur laissait des petits bidons pour qu’elle puisse grimper dessus. Mais, là, c’était un vrai bonheur de les voir jouer. Les tables sont l’enrichissement le plus utilisé, car elles peuvent se reposer en dessous et jouer au-dessus. Nous avons remis ces aménagements cette année et tous les lots ont soit une table, soit une balance, soit une cabane. Les chevrettes aiment bien jouer avec la balance, nos enfants aussi d’ailleurs. Par contre, les petites jouent moins avec les brosses. Nous relevons les ponts de la petite table chaque soir pour éviter qu’elles ne se mettent dessous où elles pourraient éventuellement s’étouffer. Ça ne prend pas plus de temps que le temps de surveillance habituelle. Je pense que l’on va poursuivre ces prochaines années. Nos chèvres adultes ont des bidons de 200 litres et des brosses, et nous voulons aussi mettre des enrichissements pour les chèvres, mais il faut que nous prenions le temps de les construire. »

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