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Karine Le Marchand obtient 3 actions de 5 distributeurs pour soutenir les agriculteurs : coup de com’ ou vraies mesures concrètes ?

A l’initiative de la présentatrice star de l’Amour est dans le pré, Intermarché, Casino, Carrefour, U et Auchan ont présenté ce matin au salon de l'agriculture trois actions pour soutenir les agriculteurs en difficulté. Le président de l’association nationale des industries alimentaire crie à l’opération de communication.

[Mis à jour avec la vidéo le 27 février à 15h26]

L’image est rare : cinq patrons d’enseignes de la grande distribution sont réunis ce 26 février au matin au salon de l’Agriculture à l’initiative de Karine Le Marchand pour présenter trois actions en faveur des agriculteurs français.

Devant des dizaines de journalistes : les patrons d’Auchan, Carrefour, Casino, U et Intermarché. Une absence très remarquée : celle de Michel Edouard-Leclerc. Et une autre moins remarquée : celle d’un représentant de Lidl

Lire aussi : Lidl fête ses 10 ans de salon de l’agriculture sans Michel Biero

Après son documentaire Familles de paysans, 100 ans d’histoire, la rencontre d’agriculteurs en difficultés dans l’émission l’Amour est dans le Pré, la présentatrice star de M6 (qui se présente sous l’étiquette de présidente de l’association Ruralissime) raconte avoir interpellé les distributeurs lors des 8 ans de C’est qui le patron ?! dont elle est sociétaire, et lancé une pétition pour soutenir les agriculteurs en difficulté. 

« On ne va pas attendre que les politiques fassent quelque chose ! » lâche Karine Le Marchand avant de laisser les distributeurs détailler « son plan de trois actions ».

Lire aussi : C’est Qui Le Patron ?! : comment Karine Le Marchand a mis la pression sur Carrefour, Intermarché et E. Leclerc à la soirée des 8 ans

Première action : « l’amour est tout près »

La première action soutenue par l’ensemble des distributeurs est baptisée « l’amour est tout près ». « Tous ensemble nous lançons un appel aux petits producteurs en difficulté pour leur ouvrir nos magasins et écouler leur production en direct au prix qu’ils veulent avec un paiement sous trente jours », explique Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U. Les producteurs souhaitant participer à cette démarche doivent répondre à pas moins de 11 critères dont :

  • Être exploitant agricole en difficulté financière, sans accord de distribution avec une plateforme
  • employer au maximum 2 ETP
  • Être situé à moins de 100 km du point de vente

Leurs produits seront mis en avant avec une signalétique « l’amour est tout près » avec ou sans la photo de Karine Le Marchand.

Lire aussi : Karine Le Marchand : « Un agriculteur devrait vivre du produit qu'il fait »

Deuxième action : « alerte surproduction »

La deuxième action présentée par Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour, consiste à mettre en place un dispositif face aux crises de surproduction des fruits et légumes.

L’idée est de se baser le système d’alerte des crises conjoncturelles de FranceAgriMer pour informer les consommateurs en temps réel de la surproduction de fruits et légumes et les inciter à en consommer plus. Pour ce faire, Karine Le Marchand compte sur des médias partenaires pour diffuser les alertes et faire de la pédagogie. Le groupe M6-RTL et le groupe CMA Médias ont déjà été sollicités pour répondre à l’appel. 

Les cinq distributeurs s’engagent alors à faciliter l’identification des produits concernés en magasin.

Lire aussi : Melon français : limiter la casse sur les prix en 2024

Troisième action : créer un observatoire des filières d’avenir

La troisième action s’inscrit dans le plus long terme avec la création annoncée d’un observatoire des filières d’avenir. L’objectif : « anticiper les besoins du marché et relancer des filières via des contrats longue durée de 3 à 5 ans » explique Guillaume Darrasse, Directeur Général d'Auchan Retail, Président d'Auchan France, évoquant l’idée de contrats tripartites.

Karine Le Marchand indique vouloir faire ce laboratoire dans une approche collaborative avec les agriculteurs, coopératives, chambres d’agriculture, interprofessions, FranceAgirMer, collectivités locales et régions. Elle promet qu’un bilan sera dressé au salon de l’Agriculture 2026 sur les engagements des distributeurs et les premiers contrats signés avec les agriculteurs.

Cette dernière initiative est saluée par Pol Devillers, vice-président des Jeunes agriculteurs, présent dans la salle : « c’est un projet que l’on porte dans les contrats d’avenir et jusque là il nous manquait le dernier maillon ». 

Lire aussi : La FNSEA propose son propre « projet de loi pour entreprendre en agriculture »

L’Ania dénonce une opération de communication

Pour l’heure les protagonistes n’avancent pas de chiffres sur les volumes et le nombre des agriculteurs qui seraient concernés par ces actions. « On ne sait pas », répond Karine Le Marchand aux journalistes. Rendez-vous est donc donné dans un an pour faire un premier bilan.

L’association nationale des industries alimentaires (Ania) a dénoncé de son côté dès le 25 février dans un communiqué « un énième coup de communication » estimant que cet évènement permettait aux patrons de GMS de « détourner l’attention et faire oublier qu’ils écrasent les prix, les entreprises agroalimentaires et les agriculteurs depuis des années ».

« Entre un produit agricole et un produit alimentaire, il y’a un maillon industriel qui est la transformation […] L’opération agriculteur-distributeur ce n’est pas la vraie réalité » a rappelé Jean-François Loiseau, président de l’Ania sur France Info.

Lire aussi : Egalim 4 : Annie Genevard veut « protéger en partie aussi la matière première industrielle »

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