« Je mesure précisément le temps de travail sur mon élevage de chèvres »
Depuis cinq ans, Jean-Yves Rousselot, éleveur de 400 chèvres dans les Deux-Sèvres, utilise l’application Aptimiz pour mesurer précisément son temps de travail, optimiser l’organisation des tâches et prendre du recul sur ses déplacements, ses pics d’activité et ses choix techniques.
Depuis cinq ans, Jean-Yves Rousselot, éleveur de 400 chèvres dans les Deux-Sèvres, utilise l’application Aptimiz pour mesurer précisément son temps de travail, optimiser l’organisation des tâches et prendre du recul sur ses déplacements, ses pics d’activité et ses choix techniques.





« Depuis cinq ans, j’utilise l’application Aptimiz pour quantifier précisément mon temps de travail et identifier les tâches les plus chronophages. L’application se géolocalise et, comme nous avons enregistré les différents lieux, elle peut me dire le temps que je passe dans la salle de traite, dans la laiterie, avec les chèvres, les chevrettes ou les boucs, au bureau, dans telle ou telle parcelle, dans les transports, à la Cuma, chez le vétérinaire ou en réunion.
Ainsi, je travaille 2 400 heures dans l’année, soit 50 heures par semaine, et mes salariés 1 400 heures, soit 30 heures par semaine. L’application permet de faire le bilan et réorganiser le travail si nécessaire. Par exemple, en 2021, j’ai fait le constat que je passais une heure par chèvre environ de la naissance au sevrage, soit 400 heures de travail sur trois mois. En passant 150 chèvres en lactation longue, j’ai pu réduire de 150 heures mais j’ai augmenté le temps à la traite de 60 heures. Au final, j’ai écrêté le pic de travail en gagnant 30 heures par mois pendant trois mois.

Chaque lieu est enregistré
Je me suis rendu compte que je passe 15 % de mon temps dans les déplacements, que ce soit en tracteur ou en voiture. J’ai un îlot de parcelle à huit kilomètres de l’exploitation sur lequel j’ai 30 brebis. Je passe plus de temps pour y aller et revenir que de temps sur place. Cela questionne sur la course à l’agrandissement et des terres de plus en plus éloignées.

J’ai toujours réfléchi à optimiser au mieux mon temps car je trouve qu’on est déjà très mal payé vu les heures passées au travail. J’évite par exemple de me disperser dans les rotations et je ne cultive que de l’orge comme céréale. Elle se moissonne plus tôt et me permet de partir en congés en juillet avant la saison des repros. Je ne tolère qu’un retour de bouc afin de garder des mises bas groupées et des lots d’alimentation homogène. Je suis aussi passé à la ration mélangée afin de n’avoir qu’une distribution le matin et une repousse le soir.
Il est possible d’équiper son matériel agricole de boîtiers enregistreurs. Un moment, j’ai aussi équipé mes deux salariés de cette application Aptimiz mais ils étaient réticents et craignaient le flicage. L’application coûtait un euro par jour mais ils sont passés à 1 000 euros par an en fournissant une étude personnalisée qui permet de mieux s’y retrouver parmi toutes les données. »