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Feu vert pour l’affouragement

En ramenant l’herbe verte directement aux chèvres, environ 6 % des éleveurs caprins français valorisent l’herbe tout en diminuant le coût alimentaire et en valorisant mieux la surface fourragère, qui est parfois trop éloignée ou trop contraignante pour envisager du pâturage. Attention cependant aux charges de mécanisation.

Environ 6 % des élevages caprins français amènent les fourrages encore verts à l’auge des chèvres. Et ce chiffre pourrait encore augmenter car cette technique bénéficie d’un regain d’intérêt. Et pour cause ! L’affouragement en vert permet d’offrir de l’herbe verte aux animaux là où le pâturage est compliqué et de diminuer le coût alimentaire tout en valorisant mieux la surface fourragère.

Interrogés en 2016, 17 éleveurs caprins confirmaient cet intérêt de ramener du vert aux chèvres, sans faire de pâturage et en valorisant une surface fourragère souvent éloignée ou morcelée. Parmi ces éleveurs de Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne et Rhône-Alpes, la plupart avait adopté l’affourragement en vert après avoir pratiqué le pâturage ou l’ensilage de maïs. Par rapport au système pâturant, le premier intérêt est de s’affranchir des problèmes de parasitisme tout en continuant à valoriser de l’herbe verte avec une augmentation de taille de troupeau. Les éleveurs apportant auparavant de l’ensilage de maïs apprécient, eux, de diminuer les apports en concentrés protéiques tout en limitant les risques sanitaires. C’est aussi un moyen pour certain de respecter un cahier des charges AOP.

Par contre, pour être intéressant économiquement, l’affouragement en vert nécessite de bien maîtriser les coûts de mécanisation. En effet, si, en moyenne, les 19 éleveurs du réseau Inosys pratiquant l’affouragement n’achetaient que pour 190 euros d’aliments pour mille litres de lait produits, ils avaient une charge de mécanisation de 183 euros les mille litres. Par comparaison, les 180 autres éleveurs du réseau dépensaient pour 224 €/1 000 l d’aliments mais seulement 134 €/1 000 l en charge de mécanisation. Les charges de mécanisation sont donc à raisonner en fonction de la taille des troupeaux et des distances parcourues. Pour être intéressant, l’affouragement en vert demande donc un parcellaire proche et portant et des bâtiments adaptés.

En moyenne, les élevages caprins en affouragement en vert(1) comptent 223 chèvres, qui consomment 264 kg de matière sèche d’herbe pâturée ou en vert. 384 kilos de foin et 450 kg de concentrés complètent cette ration qui permet de produire 840 litres de lait par chèvre. Les 19 éleveurs du réseau Inosys pratiquant l’affouragement comptent en moyenne 1,9 UMO, soit 106 000 litres de lait produit par UMO.

(1) L’Institut de l’élevage considère le système d’affouragement en vert quand au moins 30 % des fourrages sont constitués d’herbe verte distribuée mécaniquement ou quand il y a au moins 90 jours d’affourragement dans l’année.

De l’herbe verte servie en bâtiment

En savoir plus

Un nouveau guide pour se lancer

Le guide L’affouragement en vert en élevage caprin, édité par l’Institut de l’Élevage, donne en 92 pages les clefs pour maîtriser cette technique d’alimentation. En plus des réponses techniques et pratiques, le guide détaille le fonctionnement de six élevages affourageant avec plus ou moins de vert. Rédigé avec l’expertise collective du réseau REDCap (réseau d’expérimentation et de développement caprin en Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire), du PEP caprin Rhône-Alpes et du programme herbe et fourrage en région Centre-Val de Loire, ce guide sera bientôt vendu sur technipel.idele.fr.

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