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Face au Convoi de l’eau, Marc Fesneau défend les « bassines »

Le ministre de l’Agriculture affirme de nouveau son soutien au modèle de réserves d’eau comme celle de Sainte-Soline, alors que le convoi anti « mégabassines » poursuit son chemin vers Paris.

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture dans son bureau
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, lors d'une interview réalisée par Reussir.fr en juillet 2022.
© Nathalie Marchand

Alors que le Convoi de l’eau, lancé par la Confédération Paysanne, le collectif Bassines non merci et les Soulèvements de la Terre chemine vers Orléans, Marc Fesneau réaffirme son soutien au modèle des « bassines » comme à Sainte-Soline dans Ouest France.

« On parle de réserves de 10 à 20 hectares de superficie, autorisées par la réglementation et confirmées par la justice. Le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, créé en 1959 pour produire de l’électricité et irriguer la Provence, c’est 2 800 hectares ! Pourtant, aujourd’hui, personne ne songerait à remettre en question la nécessité et l’utilité de cet ouvrage », commente le ministre de l’Agriculture dans une interview parue ce 24 août sur le site de Ouest France, rappelant qu’il convient plutôt de parler de réserves de substitution, même si c’est le terme « bassines » qui s’impose couramment.

Stocker l'eau quand elle est disponible

Marc Fesneau appelle de nouveau « à dépassionner le débat ». « À Sainte-Soline, on parle de nappes phréatiques de surfaces. Le protocole qui permet de créer ces réserves vise à éviter de pomper dans la nappe l’été. Avec des engagements des agriculteurs sur la réduction des prélèvements », poursuit le ministre. Et de citer le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui estime que les prélèvements en été passeraient de 14,8 millions de m3 actuellement à 5,9 en 2025, en pompant 6,8 millions de m3 en hiver « pour stocker l’eau quand elle est disponible ».

C'est un modèle vertueux qui incite le monde agricole à la sobriété

« C’est un modèle vertueux qui incite le monde agricole à la sobriété : on utilisera moins d’eau en s’appuyant sur des réserves faites à des moments de disponibilité de la ressource », martèle le ministre de l’Agriculture. « Une réserve qui ne capte pas en profondeur et permet de moins prélever dans les cours d’eau ou dans les périodes critiques, comme à Sainte-Soline, c’est d’intérêt collectif ! », poursuit-il appelant à respecter le protocole d’accord signé.

Quant à l’argument de l’évaporation de l’eau stockée dans les bassines en période de canicule dénoncée par les détracteurs des bassines, Marc Fesneau la balaie d’un revers de main, affirmant que les modèles scientifiques parlent de 4% d’évaporation.

On ne peut pas retourner aux systèmes vivriers d'antan

Interrogé sur le Convoi de l’eau, le ministre de l’Agriculture prévient « dans un monde marqué par des dérèglements géopolitiques, où l’on se sert de l’alimentation comme arme de guerre et avec des années à venir de grand stress de production du fait du dérèglement climatique, on ne peut pas retourner aux systèmes vivriers d’antan ».

Lire aussi : Convoi de l’eau : un système d’irrigation dégradé dans la Vienne


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