Des éleveurs de chèvres du monde entier ont visité Capr’Inov
Capr’Inov a rassemblé à Niort plus de 300 visiteurs internationaux. Portraits d’éleveurs de chèvres croisés lors de la soirée internationale ou dans les allées du salon.
Capr’Inov a rassemblé à Niort plus de 300 visiteurs internationaux. Portraits d’éleveurs de chèvres croisés lors de la soirée internationale ou dans les allées du salon.
Le salon Capr’Inov de Niort est bien un salon international et des éleveurs de chèvres du monde entier s’y sont pressés les 26 et 27 novembre derniers. Le circuit de visites qui leur était réservé comptait plus de 120 personnes pour découvrir des élevages laitiers ou fromagers et avoir un aperçu de l’excellence génétique caprine française. Les organisateurs du salon estiment le nombre d’internationaux à plus de 300. À la soirée internationale du mardi 25 novembre où pendant les deux jours de salon qui ont suivi, on a pu croiser 25 nationalités parmi lesquels des Portugais, des Suisses, des Finlandais, des Ouzbeks, des Lituaniens, des Sud-Américains ou des Grecs.
Pour les entreprises partenaires du club international de Capr’Inov (Synetics, Capgènes, Alicoop, Bonilait, Alliance Élevage, Chevrettes de France, Lely, Élevage Clochard), cette présence est autant de sources potentielles d’affaires. Pendant les trois jours du salon, Niort a bien été la capitale mondiale de l’élevage de chèvre.
Miles et Daryl Hooper des États-Unis : « L’élevage caprin américain se développe »
« Nous élevons 500 chèvres dans le Vermont et nous sommes en train de nous agrandir pour passer à 1 200 animaux. L’élevage de chèvres n’est pas encore vraiment professionnalisé aux États-Unis mais de plus en plus de laiteries s’y intéressent car le prix du lait est motivant. En ce moment, il est autour de 1,10 dollar le kilo contre 0,33 dollar pour le kilo de lait de vache. Nous venons pour la troisième fois en France, la deuxième fois pour les chèvres et la première fois pour Capr’Inov. Avec la France, nous travaillons avec Dominique Caillé d’Alicoop qui nous aide à établir les rations. Nous avons aussi importé des semences de Capgènes mais cela n’a pas été simple pour les faire rentrer aux États-Unis. Beaucoup d’ouvriers des fermes laitières aux États-Unis sont des Mexicains. Si Donald Trump veut les renvoyer, ce sera le chaos dans nos élevages. »
Qin Si de Chine : « Nous signons un accord avec Synetics et Capgènes »
« Notre délégation chinoise réunit des représentants de CP Group et d’un institut public de recherche agricole. Ces deux structures collaborent avec Synetics et Capgènes pour créer un centre de production de semence caprine en Chine en mobilisant des technologies françaises. C’est la deuxième fois que je viens à Capr’Inov et il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre. Cela ouvre des portes pour de futurs partenariats. »
Mattia Crivelli d’Italie : « Échanger entre nous et repartir avec des idées nouvelles »
« J’élève 300 chèvres près du lac Majeur et je fabrique du fromage AOP Formaggella del Luinese. J’ai 80 % de saanen et 20 % de race locale Nera di Verzaca qui produisent en moyenne 650 kilos par lactation, avec une persistance de neuf mois. C’est la première fois que je viens à Capr’Inov et nous sommes venus en groupe pour découvrir des idées et échanger entre éleveurs d’Italie, de France et d’ailleurs. À l’aller comme au retour, nous nous arrêtons sur la route pour visiter deux élevages de la Loire. Cela nous permet de comparer des systèmes : certains très pâturant, d’autres plus intensifs. Chez nous, nous utilisons beaucoup de pâturages et de fourrage vert car le cahier des charges de l’AOP l’exige. Nous avons visité le centre de production de la génétique française et cela nous a réconfortés sur sa qualité. Personnellement, j’utilise la génétique française depuis 25 ans comme les boucs Jump et Jerby. C’est enthousiasmant de participer au salon Capr’Inov car cela permet de repartir chez nous avec des idées nouvelles et des améliorations à appliquer. »
Monique Van Summeren des Pays-Bas et Cora Heerschop de Belgique : « Beaucoup d’exposants spécialisés »
« Monique élève 12 000 caprins dont 8 500 à traire et produit dix millions de litres de lait avec 25 salariés. Cora élève 2 500 chèvres en Belgique. Nous sommes venus plusieurs fois à Capr’Inov mais c’est la première fois que nous participons au programme international du salon, avec les visites et excursions. C’est intéressant de rencontrer d’autres personnes du secteur et venant d’autres pays. Aux Pays-Bas, il y a bien le Geiten Event chaque année mais il n’y a pas autant d’exposants spécialisés. Lors des dernières éditions, nous avons pu nous équiper d’un scanner, de tétines pour les chevrettes ou d’équipement pour le parage des onglons. »
Francisco Javier Garcia Cervilla d’Espagne : « Exporter nos races andalouses et renforcer le partenariat avec Agrial »
« Nous sommes une délégation d’une trentaine d’éleveurs espagnols et nous avons organisé notre venue à Capr’Inov avec notre propre circuit de visite, pour aller voir des pépinières de chevrettes notamment. Nous avons un stand à Capr’Inov avec l’association Cabrandalucia que je préside et qui est la fédération andalouse des associations caprines de race pure. C’est important d’être ici car on peut avoir des contacts, avec des Français mais aussi avec des partenaires d’Amérique latine ou d’ailleurs. Nous exportons déjà des embryons et des animaux de nos races mais nous cherchons à renforcer cette dynamique internationale.
J’élève un millier de chèvres de race murciano-granadina et je préside la section caprine de Dcoop, la plus grande coopérative de collecte de lait de chèvre en Espagne et partenaire industriel d’Agrial. C’est un partenariat qui fonctionne bien avec deux usines en Andalousie pour le marché espagnol. Même quand le prix du lait était plus élevé en Espagne qu’en France, Agrial n’a jamais laissé tomber la coopérative pour aller chercher du lait moins cher en France. Ils ont gardé la stabilité des flux. »
Alonso Ernestos Lopez Zazueta du Mexique : « Un aller-retour depuis Mexico pour aller à Niort »
« J’élève 5 000 chèvres sur 300 hectares dans la région de Queretaro. C’est la première fois que je viens à Capr’Inov et je trouve ce salon très novateur. Je suis intéressé par la poudre d’allaitement, par les machines qui le distribuent et par les tétines. Les systèmes automatisés de distribution de concentrés sont aussi intéressants. Nous sommes venus en famille mais nous n’avons pas pris le temps de visiter la France. Nous sommes arrivés lundi ; mardi, c’étaient les visites ; mercredi et jeudi le salon ; et samedi le retour en avion. »
Nonkululeko Ximba d’Afrique du Sud : « Un voyage en Europe pour découvrir l’élevage caprin »
« J’ai commencé l’élevage de chèvres laitières car mon fils Asante est allergique au lait de vache. Le lait de chèvre est très rare en Afrique du Sud et il fallait faire plus de 100 kilomètres pour en trouver. J’ai acheté des chèvres en 2017 et je me suis lancée dans l’élevage avec des saanen et quelques Toggenburg. Aujourd’hui, j’ai une trentaine de têtes et je commercialise du lait cru, du kéfir et du savon au lait de chèvre. Je suis en Europe jusqu’à mi-janvier pour découvrir des élevages de chèvres et des fromageries. En 2026, je pense importer de la génétique européenne. »
Stefan et Nataskha Perreten de Suisse : « Sept heures de train pour venir à Capr’Inov »
« À la chèvrerie de Leysin, nous avons actuellement 60 chèvres mais nous avons le projet de nous agrandir pour élever 125 chèvres en plus de nos 28 vaches laitières. Nous sommes venus en train, en sept heures de voyage. C’est la première fois que nous venons à Capr’Inov. Nous sommes intéressés par le matériel de traite et les aliments pour les cabris et pour les chèvres. Les échanges avec les collegues sont toujours intéressants et on va revenir avec deux ou trois trucs à appliquer chez nous. »