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Des bonnes pratiques qui limitent les Pseudo

Lutter contre les accidents de fromagerie liés aux Pseudomonas implique d’être soigneux, du lait depuis les trayons jusqu’aux fromages affinés. Rappel des points à surveiller.

Préserver les équilibres de flores du lait

Si Pseudomonas représente plus de 5 % des germes du lait, il y a un déséquilibre en microflores du lait qui peut favoriser l’apparition de l’accident. L’activité des Pseudomonas n’est alors pas inhibée ou compensée par l’activité du reste des flores. C’est un critère d’alerte. Au-delà de 5 %, il faut revoir les conditions de production du lait décrites ci-après.

Une litière saine pour limiter la contamination

Les trayons des chèvres sont une source importante d’ensemencement en microflores pour le lait. La maîtrise de ce réservoir passe par la maîtrise des conditions de logement, des litières, du bâtiment ou du pâturage.

Pour éviter des trayons sales ou humides, il est recommandé d’avoir 1,5 à 2 m² d’aire de couchage par chèvre avec un paillage quotidien. Le code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprin recommande aussi de curer la litière trois à quatre fois par an. Pendant les périodes humides, on peut limiter l’accès des animaux à l’aire d’exercice ou aux parcelles. Les trayons sales peuvent aussi être essuyés avant la traite avec du papier essuie-tout. Il faut éviter aussi d’avoir des trayons abîmés, en privilégiant notamment de bonnes pratiques de traite.

Beaucoup d’éleveurs mettent les refus sur l’aire paillée or, cette pratique est identifiée comme étant à risque pour le Pseudomonas comme pour les Listeria. Il faut aussi éviter les litières humides en veillant à avoir des abreuvoirs ou une toiture qui ne fuient pas. S’il faut une litière sèche, il faut cependant faire attention en utilisant des asséchants pour litière, certains contiennent des Pseudomonas spp

Une machine à traire bien entretenue, propre et sans eaux résiduelles

Les Pseudomonas se logent dans la machine à traire et contaminent le lait. Dès la conception de la machine à traire, il faut donc privilégier la simplicité avec notamment un lactoduc court et facile à nettoyer. Le biofilm peut aussi s’implanter dans les manchons de traite qu’il faut normalement changer une fois par an ou toutes les 2 500 traites pour ceux en caoutchouc.

Des études menées par l’Institut de l’Élevage ont montré que les exploitations avec des accidents de Pseudomonas ne respectaient pas les paramètres de température pour le nettoyage de la machine à traire (température de fin de nettoyage inférieure à 40 °C). Ces machines à traire étaient par ailleurs plus complexes, avec davantage de longueur des tuyaux, et moins régulièrement entretenues. La présence de poussières, de saletés, de tartre ou d’humidité dans la salle et le local de traite était aussi liée aux accidents de Pseudomonas. Attention alors à la distribution d’aliment pendant la traite ou au paillage juste avant dans le cas de salle de traite en contact avec le bâtiment.

Par contre, les éleveurs touchés avaient une utilisation beaucoup plus drastique des produits nettoyants voire désinfectants : alternance acide/base systématique, désinfectant type peroxyde d’hydrogène, surdosage des produits… Si ces pratiques ont souvent été mises en place pour essayer de résoudre l’accident, elles s’avèrent contre-productives à moyen terme en déséquilibrant les microflores. Il faut donc privilégier un bon nettoyage plutôt qu’un mauvais nettoyage couplé à une désinfection à l’aveugle.

Les eaux résiduelles dans les coupelles de lavage, les manchons ou les tuyauteries sont de véritables nids à Pseudomonas. Il faut donc vidanger la machine, manuellement ou de préférence automatiquement à la purge, après le prélavage, après le lavage et après le rinçage. Le séchage doit suivre le lavage de la machine. Le lait de la purge (si non automatique), étant souvent très chargé en Pseudomonas spp doit être jeté ou traité à part. Il faut aussi évacuer les eaux résiduelles des faisceaux trayeurs et limiter au maximum les eaux résiduelles. Si possible, il faut éviter de laisser les manchons sur les coupelles de lavage entre la fin du nettoyage et la traite suivante.

Désinfecter ou traiter l’eau n’est pas suffisant

En tant que vecteur de Pseudomonas, l’eau est à surveiller de près. Il convient cependant de ne pas se focaliser uniquement sur ce réservoir. On peut toutefois faire baisser la pression de contamination en désinfectant les canalisations d’eau. Cette opération assez complexe nécessite de mesurer le volume de ses canalisations, d’installer une pompe et de laisser le réseau dans une solution d’eau oxygénée pendant au moins trois heures. On peut aussi envisager de mettre en place un système de traitement de l’eau comme le PEP caprin Rhône-Alpes qui a installé un système de traitement d’eau par ultraviolet à la station expérimentale caprine du Pradel. Dans tous les cas, il faudra bien veiller à faire la chasse aux eaux résiduelles.

En fromagerie, des flores de surface implantées rapidement

En fromagerie, il faut avant tout s’assurer de l’implantation rapide des flores de surface. Il faut pour cela maîtriser les paramètres d’ambiance (température et humidité relative) dans la fromagerie pour permettre un bon ressuyage puis séchage des fromages et une bonne conduite de l’affinage. Pendant les 12 heures à 3 jours de ressuyage, la flore de surface doit devenir homogène en laissant les fromages entre 18 et 22 °C et entre 80 et 85 % d’humidité.

On cherchera aussi à maîtriser l’acidification et l’égouttage. Pour cela, il ne faut pas pousser les préparations des laits. On évitera les courbes d’acidification rapides et les temps longs de repos sous sérum qui fragilisent les équilibres lactiques et fongiques. On ne cherche cependant pas non plus des acidifications trop lentes ou insuffisantes.

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