Ces éleveurs de chèvres ont fait appel à des géobiologues
Certains éleveurs de chèvres ont débloqué des situations sanitaires compliquées avec l’intervention de géobiologues. Mais tous ne se valent pas et les éleveurs déplorent parfois leur manque de professionnalisme.
Certains éleveurs de chèvres ont débloqué des situations sanitaires compliquées avec l’intervention de géobiologues. Mais tous ne se valent pas et les éleveurs déplorent parfois leur manque de professionnalisme.

« J’ai fait venir sept géobiologues pour tenter de régler un problème de courants électriques parasites »

« Début 2024, j’ai constaté un changement brutal dans mon troupeau de 200 chèvres : elles buvaient beaucoup moins, leur production de lait a chuté, certaines ont développé des diarrhées ou des boiteries inexpliquées, et j’ai malheureusement perdu de nombreux animaux. Le vétérinaire a réalisé plusieurs autopsies sans parvenir à identifier la cause. Pour vérifier, j’ai transporté quelques chèvres chez un collègue situé à une vingtaine de kilomètres et, aussitôt, elles ont retrouvé un meilleur état.
J’ai rapidement soupçonné l’environnement électrique local et mis en cause l’implantation récente de parcs éoliens. Entre septembre 2024 et mars 2025, j’ai fait appel à sept géobiologues. Les résultats ont été mitigés : certains se sont révélés peu sérieux, d’autres plus compétents. Certains ont pu repérer des failles sèches, des veines d’eau et des courants parasites. Ils ont préconisé d’enterrer des tresses de cuivre tout autour de la chèvrerie. Nous avons même installé un menhir de 200 kilos à proximité. Depuis, les diarrhées ont cessé, mais je pense que c’est aussi parce que j’apporte l’eau dans des bassines en plastique. Ma situation reste précaire et je prépare un dossier pour solliciter l’appui du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole). »
Jean-Philippe Bourgois, éleveur de chèvres et fromager fermier dans le Nord
« Un passage en préventif après de nouveaux aménagements »

« En 2020, nous avons installé nos 300 chèvres en agriculture biologique dans des bâtiments à l’origine destinés à des vaches laitières. On trouvait intéressant de faire venir un géobiologue pour avoir un avis extérieur même s’il n’y avait pas de problème particulier. Cette première expérience s’est avérée mitigée et on avait un doute sur le professionnalisme de l’intervenant. Certes, il a repéré un souci de prise de terre mais il nous a aussi recommandé de nous mettre pieds nus en équilibre pour ressentir le lieu… Après son passage, nous avons changé l’alimentation électrique des clôtures pour privilégier des batteries mobiles. Un autre géobiologue nous a été recommandé et nous allons le faire venir en prévention car nous avons fait de nouveaux aménagements dans la chèvrerie et il y a eu une nouvelle antenne téléphonique et des panneaux photovoltaïques dans le voisinage. Nous sommes dans une région avec beaucoup de rochers et de sources dans le sous-sol. Les chèvres peuvent ressentir des courants que nous ne percevons pas. »
Jessica Merland, éleveuse de chèvres bio en Loire-Atlantique
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« Avec le troisième géobiologue, mes chèvres se sont remises à ruminer »

« J’avais de gros soucis avec des baisses de production de lait et des chèvres qui ne se semblaient pas se sentir bien dans la chèvrerie. Elles se mettaient à un bout du bâtiment, ne se couchaient jamais et ne ruminaient presque pas. J’ai fait venir beaucoup de spécialistes et trois géobiologues différents. Le premier était un débutant, pas très concluant. Le deuxième était un vétérinaire caprin à qui j’avais demandé une autopsie et dans laquelle il n’a rien trouvé. Il s’est promené dans la chèvrerie avec pendule et baguettes et a identifié des lignes de failles. Il a conseillé de planter quelques tiges de fer. Sans succès, mais cela a suscité mon intérêt.
Sur les conseils d’un voisin, j’ai fait venir Rémi Tertrais de Bretagne. Il est resté une après-midi et il a retrouvé les failles au même endroit que mon vétérinaire. Le géobiologue a fait poser 200 mètres de fil de cuivre autour de la chèvrerie. Trois semaines après son passage et le temps de finir les aménagements préconisés, les chèvres s’étaient réapproprié toute l’aire paillée et le problème était réglé après cinq ans de galère. Honnêtement, je n’y croyais pas. Mais force est de constater que ça fonctionne. Aujourd’hui, la moyenne du troupeau est remontée d’environ 200 litres par chèvre et par an. Cela m’a coûté environ 1 500 euros avec le déplacement et le cuivre mais je suis maintenant vraiment soulagé d’avoir retrouvé des animaux calmes, ruminants et productifs. »
David Bossuet, éleveur de 330 chèvres dans la Vienne