Analyser le lait pour prédire le nombre de chevreaux ?
Une étude taïwanaise montre que la concentration en glycoprotéines dans le lait pourrait servir à prédire les naissances multiples une cinquantaine de jours après l’insémination.
Une étude taïwanaise montre que la concentration en glycoprotéines dans le lait pourrait servir à prédire les naissances multiples une cinquantaine de jours après l’insémination.

Connaître rapidement le nombre de chevreaux à naître permet d’ajuster l’alimentation car porter trois chevreaux demande 240 % plus d’énergie et de nutriments qu’une gestation simple. Cela permet aussi de mieux planifier les naissances et de prévenir les maladies métaboliques comme la toxémie de gestation. Une récente étude taïwanaise publiée dans Small Ruminant Research propose une solution innovante et non invasive pour y parvenir : l’analyse des glycoprotéines associées à la gestation dans le lait.
Le lait de la traite
Ces glycoprotéines de gestation sont des protéines produites par le placenta, détectables dans le sang et le lait à partir d’un test Elisa. L’étude a suivi 550 chèvres alpines multipares inséminées artificiellement. Sur 348 chèvres gestantes, les chercheurs ont prélevé des échantillons de lait deux fois par jour, chaque semaine, du 10e au 94e jour de gestation. Les résultats ont ensuite été comparés au nombre réel de chevreaux nés.
Pas de discrimination entre un et deux chevreaux
Avant 43 jours, les concentrations en glycoprotéines ont été trop faibles ou trop variables pour prédire le nombre de fœtus. En revanche, à partir du 49e jour, les chèvres portant des triplés présentent des concentrations environ 2,5 fois plus élevées que les autres. Le 57e jour semble le jour optimal pour discriminer les triples fœtus des autres. En revanche, l’étude n’a pas permis de différencier une gestation simple d’une gestation gémellaire. Les chercheurs mettent en avant le caractère répétable et facile de cette technique au contraire des échographies qui demandent un matériel spécifique, de l’expertise, et qui peuvent stresser les animaux.