Charente-Maritime : comment six réserves de substitution se profilent dans le bassin de la Boutonne
Après une longue bataille judiciaire qui vient de se terminer, le syndicat départemental des réserves de substitution de la Charente-Maritime (Syres 17) annonce la construction de six bassines dans le bassin de la Boutonne. La mise en eau de la première est attendue pour 2029.
Après une longue bataille judiciaire qui vient de se terminer, le syndicat départemental des réserves de substitution de la Charente-Maritime (Syres 17) annonce la construction de six bassines dans le bassin de la Boutonne. La mise en eau de la première est attendue pour 2029.
Après de multiples péripéties et une longue bataille judiciaire close le 30 avril 2025 par une décision du Conseil d’Etat, le projet des réserves de substitution du bassin de la Boutonne, initié il y a près de dix ans en Charente-Maritime, se précise.
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Le début de la construction des bassines annoncé pour 2027 pour une mise en eau en 2029
Autorisé à construire 21 réserves (encore appelées bassines), le syndicat mixte des réserves de substitution de la Charente-Maritime (Syres 17) a présenté le projet mis à jour le 14 novembre lors d’un comité consultatif à Saintes. « On va plutôt s’orienter sur la moitié des réserves. Nous commençons par une première tranche et on verra après », explique Françoise de Roffignac, présidente du Syres 17, à Reussir.fr.
On va plutôt s’orienter sur la moitié des réserves. Nous commençons par une première tranche et on verra après
Après consultation des 156 adhérents de l’association syndicale autorisée (Asa) pour l’irrigation collective de la Boutonne (25% ayant déclaré ne pas vouloir s’engager dans le projet), il a été décidé d’engager la construction d’une première tranche de six réserves de substitution et la réhabilitation d’une septième pour un stock de 1,6 millions de m3 d’eau.
20 millions d’euros prévus : le double de l’enveloppe initialement prévue
« Les premiers coups de pioches devraient être donnés d’ici 2027 pour une mise en eau en 2029 », confie la présidente du Syres 17, également vice-présidente du département de Charente-Maritime.
Les premiers coups de pioches devraient être donnés d’ici 2027 pour une mise en eau en 2029
Le coût du chantier est évalué à plus de 20 millions d’euros, dont 20% lié au coût de sécurisation des ouvrages. « Soit plus du double du coût estimé en 2018, pour moitié du fait de la hausse du prix des matériaux », explique-t-elle.
L’eau sera facturée 30 centimes le m3 d’eau
« Il a été convenu que le Syres 17 revendrait à l’ASA l’eau à un prix de 30 centimes le m3 », poursuit-elle. A l’Asa de la Boutonne de définir ensuite la péréquation tarifaire entre les agriculteurs raccordés aux réserves (qui paieront plus) et les autres agriculteurs engagés dans le projet. Le modèle économique du projet repose sur un bénéfice collectif attendu du stockage de l’eau en hiver, avec une moindre pression sur les nappes en été qui devrait permettre aux irrigants non raccordés aux réserves de continuer à prélever directement dans le milieu naturel en période estivale. « Nous ne connaissons pas encore exactement le nombre d’agriculteurs qui seront raccordés », explique Fabien Poussin, directeur du Syres 17.
Une première réserve à Bernay-Saint-Martin
La première réserve construite devrait être celle de Bernay-Saint-Martin « qui rassemble le plus d’éléments favorables par la diversité des profils d’agriculteurs », souligne Françoise de Roffignac qui promet que de nombreuses mesures seront réalisées pour étudier ses effets induits sur l’environnement. « Au départ, il y avait 10 exploitations bio, des maraîchers, ou encore des éleveurs de bovins lait et viande intéressés », précise Fabien Poussin.
Cette réserve et les 5 suivantes devraient permettre de sécuriser la ressource en eau pour des agriculteurs engagés ou souhaitant s’engager dans des cultures sous contrat (les semences par exemple) ou dans des cultures spécialisées.
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Quel bénéfice des réserves pour l’agriculture du bassin ?
Selon un retour d’expérience présenté par la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle Aquitaine, les réserves installées en Vendée auraient permis de développer la production bio et une diversification des exploitations agricoles (pois, haricots, melons, semences et pépinières..). Mais aussi « de sécuriser la rentabilité d’exploitations agricoles engagées dans l’élevage, non pas via l’autonomie fourragère comme on l’imaginait au départ mais via la mise en place de cultures spécialisées à haute rentabilité », pointe Fabien Poussin.
Aujourd’hui un tiers des exploitants agricoles du bassin de la Boutonne irrigue.
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