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Cicadelle et changement climatique : l’oignon doux des Cévennes fragilisé

Face au changement climatique et au nouveau problème posé par la cicadelle, l’oignon doux des Cévennes AOP déplore des difficultés croissantes. 

Récolte manuelle des oignons doux des Cévennes.
Malgré les difficultés liées au changement climatique et au retour de la cicadelle, la récolte d’oignons doux des Cévennes est estimée similaire à l’an dernier : 2 000 tonnes.
© Origine Cévennes

L’oignon doux des Cévennes AOP est présent sur les étals depuis début septembre. Les 60 producteurs de la coopérative Origine Cévennes ambitionne pour cette année un volume de récolte identique à 2023, soit quelque 2 000 tonnes, lesquelles seront commercialisées à 35 % via la grande distribution, 35 % auprès des grossistes en fruits et légumes, le reste étant écoulé au magasin de la coopérative et exporté majoritairement vers l’Italie.

Relire : Oignon doux des Cévennes : la disponibilité en eau décidera de la saison 2023

Restrictions d’eau et problèmes d’irrigation : pas encore de bassins pour cette année 

La production d’oignons doux des Cévennes reste néanmoins moins importante à cause des restrictions d’eau en termes d’irrigation appliquées depuis 3 ans. Pour le moment, la demande de la coopérative Origine Cévennes de créer des retenues d’eau collectives n’a pas été entendue. 

« Les producteurs se battent encore avec l'administration pour créer des petits bassins dans les vallées, soit des retenues individuelles de petit volume. Avec le changement climatique, pour être autosuffisant en eau, il faut désormais compter entre 5 000 et 6 000 m3/ha, au lieu de 3 500 il y a encore peu », avait déploré courant août Alexis Durand, conseiller technique Origine Cévennes. Aujourd’hui, la sécheresse due au réchauffement climatique contraint les producteurs à diminuer les surfaces plantées, et par conséquent les volumes.

 

Jaunisse de l’oignon et autres difficultés face aux ravageurs

Mais ce n’est pas le seul problème rencontré par les producteurs d’oignons doux AOP. Ainsi que l’a précisé Laurent Burgoa, sénateur du Gard lors de ses questions à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard ce mois-ci : il y a « de plus en plus de parcelles présentant des foyers de jaunisse de l'oignon, Aster yellow, pathologie à phytoplasme véhiculée par la cicadelle de l'aster ». Cet insecte phytophage, habituellement contenu dans les bordures de champs, a maintenant migré au sein des parcelles repiquées.

« Les conditions climatiques exceptionnelles de cette fin de printemps et début d'été, avec des températures caniculaires au moment du repiquage et une sècheresse précoce, sont à l'origine de cette invasion. Les talus étant très secs au moment du repiquage, la cicadelle s'est réfugiée dans un milieu humide et plus frais, soit dans les parcelles repiquées. Malheureusement, les symptômes sur feuillage n'apparaissant que 10 à 20 jours après infection, ne laissant aucune marge de manœuvre quant à la gestion de la pathologie », explique Laurent Burgoa.

Des pièges englués ont été installés sur les parcelles les plus touchées pour estimer la pression du ravageur et sur des parcelles des parcelles présentant peu de symptômes afin de prévenir son invasion. En cas de pression importante, un insecticide est utilisé. 

Afin de montrer l’ampleur de la catastrophe, Laurent Burgoa compare le seuil de déclenchement de traitement sur vigne, établi à 30 cicadelles par piège et par semaine pour une densité de 2 pièges/100 m2. Les producteurs du Gard « peuvent compter 20 cicadelles par piège en une seule journée !, insiste-t-il. Ce fléau devrait engendrer des pertes très importantes tant les conditions climatiques accentuent ce phénomène ».

Laurent Burgoa a demandé à la ministre de l’Agriculture de proposer des solutions pour « protéger ces cultivateurs à court et long termes ». 

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