Changement climatique : en quoi consiste le plan de résilience mis en place par l’Occitanie ?
« Occitanie Résiliente : Protéger, Anticiper, Transformer » est l’intitulé du plan que vient de présenter la Région pour faire face aux défis climatiques qui ont déjà commencé à impacter les différents secteurs économiques, notamment l’agriculture.
« Occitanie Résiliente : Protéger, Anticiper, Transformer » est l’intitulé du plan que vient de présenter la Région pour faire face aux défis climatiques qui ont déjà commencé à impacter les différents secteurs économiques, notamment l’agriculture.
« L’Occitanie, par sa situation géographique, son ouverture sur la Méditerranée et sa croissance démographique exceptionnelle, est à la fois une terre d’atouts et en première ligne des vulnérabilités » explique Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée en préambule du plan « Occitanie Résiliente : Protéger, Anticiper, Transformer » visant à palier les effets du changement climatique.
L'Occitanie, leader agricole au niveau national
L’Occitanie peut se targuer de nombreux atouts, notamment un leadership agricole national. Elle est en effet la première région en nombre d’emplois et d’exploitations agricoles (15 % du total national), avec un taux d’installation le plus élevé de France. L’Occitanie est aussi la première région de France à avoir créé une foncière agricole. Elle est également la première région bio de l'Hexagone (plus de 20 % des surfaces), et leader dans plusieurs filières comme la viticulture, les ovins, les légumes secs, les fruits et l’apiculture. Un atout que la Région valorise via le Plan bio (134 M€), ses contrats agriculture durable et un budget de l’agriculture doublé depuis 2016.
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En Occitanie, l'agriculture très exposée aux effets du dérèglement climatique
Mais l’Occitanie est l’une des régions françaises et européennes les plus exposées aux effets du dérèglement climatique. La température annuelle moyenne du territoire régional devrait augmenter de 2,8 °C d’ici 2050 et de 4,2 °C d’ici 2100. Et si les conséquences de ce réchauffement sont déjà visibles, elles s’aggraveront dans les prochaines années. Le nombre de journées à risque d’incendie devrait en effet augmenter de 7 jours d’ici 2050 et de 15 jours d’ici 2100. Les feux se multiplient, à l’image du grand incendie qui a ravagé l’Aude cet été, touchée aussi il y a quelques années par de fortes inondations qui devraient être de plus en plus intenses.
La période de sècheresse des sols pourrait quant à elle augmenter, passant de 100 jours aujourd’hui à 127 en 2050. Pour faire face à un stress hydrique croissant, l’Occitanie devra créer et restaurer des ouvrages hydrauliques sur l’ensemble du territoire régional.
« Prévenir les effets du dérèglement climatique tout en assurant un développement équilibré »
Face à tous ces défis, le plan annoncé par la Région Occitanie « vise à renforcer, à l’horizon 2050, la protection de la population, des activités et de la biodiversité, prévenir les effets du dérèglement climatique tout en assurant un développement équilibré, juste et durable ». Il se décline en 9 plans sectoriels parmi lesquels « Souveraineté alimentaire & agriculture », « Préservation de la biodiversité & de la nature » ou encore « Eau : préservation & partage ». Ces plans déclinés en 3 axes prioritaires (écologique, économique, social et territorial) seront proposés aux élus régionaux entre novembre 2025 (Biodiversité & nature) et juin 2026 (Souveraineté alimentaire & agriculture). En juin dernier, les conseillers régionaux ont adopté les deux premières déclinaisons consacrées à la réindustrialisation et à la biodiversité : création de deux réserves naturelles régionales par an, extension des sites Natura 2000, plantation d’un million d’arbres…
14,5 milliards d’euros de financement pour la période 2026-2035
Le besoin en financement estimé par la Région pour ce plan pour la période 2026-2035 est de14,5 milliards d’euros au total dont : 4,6 milliards d’euros demandés à l’État et 5,3 milliards d’euros demandés à l’Union européenne. Deux milliards d’euros seront mobilisés par la Région et 2,6 milliards d’euros seront par ailleurs mobilisés par les autres cofinanceurs : collectivités, porteurs de projet privés, banques, etc.