Changement climatique : combien doit-on investir maintenant pour une ferme France résiliente et rentable en 2050 ?
En 2050, la perte de rentabilité des exploitations françaises serait en moyenne de quatre milliards d’euros par an, à cause des effets du changement climatique. C’est ce que montre une étude du cabinet Kinsey pour Le Crédit Agricole, InVivo, Sofiprotéol et Unigrains, publiée le 11 décembre, qui présente toutefois différents leviers pour une ferme France résiliente.
En 2050, la perte de rentabilité des exploitations françaises serait en moyenne de quatre milliards d’euros par an, à cause des effets du changement climatique. C’est ce que montre une étude du cabinet Kinsey pour Le Crédit Agricole, InVivo, Sofiprotéol et Unigrains, publiée le 11 décembre, qui présente toutefois différents leviers pour une ferme France résiliente.
Quelle trajectoire prendre pour préserver, voire améliorer la rentabilité des exploitations françaises pour les 25 années à venir ? C’est la question à laquelle l’étude « Résilience agricole », réalisée par le cabinet McKinsey pour Le Crédit Agricole, InVivo, Sofiprotéol et Unigrains, tente de répondre. Publiée le 11 décembre, l’étude s’appuie sur des données publiques et l’analyse de 11 « exploitations types » principalement de grandes cultures et de bovins, situées dans 9 territoires qui couvrent plus de la moitié de la surface agricole utile (SAU).
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Quelle perte de rendement (EBE) des exploitations agricoles françaises en 2050 ?
En prenant en compte les effets du changement climatique sur la perte de rendement des productions et le coût de la transition, les auteurs ont pu calculer la perte de rentabilité (EBE) de ces exploitations à l’horizon 2050. Ils montrent ainsi que cette perte serait en moyenne de 4 milliards d’euros (Md€) par an, dans le cas où aucune « action ambitieuse » n’était engagée. Un chiffre qui monte à 7 milliards d’euros en « année extrême » au niveau climatique. Et ces pertes concerneraient 90 % des principales productions agricoles, ainsi que 80 % du territoire. Les régions les plus impactées seraient la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Tandis que l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France seraient « relativement épargnées ».
Quel coût pour la transition des exploitations, et avec quels leviers ?
Pour maintenir la rentabilité des exploitations sur les 9 territoires étudiés, l’étude estime qu'il est nécessaire d’investir entre 16 et 29 milliards d’euros dans la transition. La tranche basse permettrait de maintenir la rentabilité actuelle des exploitations. Tandis que la tranche haute correspond au coût du déploiement d’un ensemble de leviers pour aboutir à une croissance des revenus à l’hectare.
Ces leviers mis en avant correspondent à la fois à des modifications de pratiques culturales, telles qu’une diversification des assolements ou de nouvelles pratiques comme l’agriculture régénérative. Mais l’étude propose aussi des leviers technologiques tels que le biocontrôle, l’agriculture de précision ou l’amélioration génétique. Ainsi que des leviers économiques et organisationnels comme le photovoltaïque sur les bâtiments, les cultures intermédiaires à vocation énergétique, les modèles de polyculture-élevage ou encore l’introduction d’un atelier de volaille.
Soutenant que « l’inaction coûtera plus cher que l’action », les organisations appellent dans un communiqué à un engagement collectif, à la fois des pouvoirs publics mais aussi de la recherche et des consommateurs.
𝗔 𝗹’𝗵𝗼𝗿𝗶𝘇𝗼𝗻𝟮𝟬𝟱𝟬, 𝗹𝗮𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲𝗽𝗲𝘂𝘁𝗰𝗼𝗻𝗷𝘂𝗴𝘂𝗲𝗿𝘀𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿𝗮𝗶𝗻𝗲𝘁𝗲́ 𝗮𝗹𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲, 𝗽𝗲𝗿𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝗻𝗰𝗲𝗲́𝗰𝗼𝗻𝗼𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲𝗲𝘁𝗮𝗱𝗮𝗽𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝘂𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗰𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝗱𝗲𝘀𝗼𝗻𝗮𝗴𝗿𝗶𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲… pic.twitter.com/qKIM7QSXAq
— InVivo (@InVivoGroup) December 11, 2025