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Ceva accompagne la baisse des antibiotiques

Ceva met en avant le rôle des innovations dans le domaine de la vaccination dans un contexte général de réduction des usages d’antibiotiques.

La réduction des antibiotiques est une tendance lourde qui s’étend bien au-delà de nos frontières. Certains pays d’Europe ont certes été pionniers, comme le Danemark, la Suède ainsi que la France qui a annoncé son plan Ecoantibio dès 2011. Mais le mouvement du « moins d’antibiotique » voire du « sans antibiotique » semble s’accélérer plus rapidement dans des pays, où paradoxalement, leur utilisation est toujours autorisée comme facteurs de croissance. Outre-Atlantique, les changements se font davantage sous la pression des consommateurs et de la distribution que sous la contrainte réglementaire. Aux États-Unis, plusieurs marques comme Mc Donalds, Nestlé ou Kraft Foods ont mis en place une politique d’« utilisation responsable » des antibiotiques. Leurs objectifs de réduction se situent à divers degrés, car derrière le terme « antibiotic-free (ABF) » se cachent plusieurs niveaux (sans facteurs de croissance, sans anticoccidiens (1), sans molécules critiques pour l’homme, aucun antibiotique au couvoir ou en élevage…). Le mouvement de fond est bien réel et la production avicole doit l’anticiper. Selon Ashley Peterson, du National Chicken Council qui représente les producteurs américains de poulets, 42 % de la production de poulet des États-Unis est intégrée dans un programme ABF à terme et 10 à 15 % ne reçoit aucun traitement antibiotique, y compris des ionophores. Au Canada et au Brésil, des autorités provinciales commencent à légiférer.

Des vaccins qui protègent et réduisent l’excrétion

La production « antibiotic free » pose de nombreux défis aux filières de production. L’enjeu est d’adapter les pratiques, de renforcer la biosécurité et de recourir à des solutions alternatives, tout en veillant au maintien du bien-être animal. Cette thématique a été le fil conducteur du symposium international organisé par Ceva en mars dernier, à Barcelone, et qui a réuni 470 participants d’une cinquantaine de nationalités. Pour le laboratoire français, le mouvement ABF est une opportunité. Avec ses vaccins de nouvelle génération, associés à une application optimisée au couvoir, il entend contribuer à l’amélioration de l’état de santé des volailles. « Le rôle de ces vaccins ne consiste pas uniquement à protéger les volailles, mais aussi à réduire la propagation et la circulation des virus », a souligné Yannick Gardin, directeur scientifique biologie de Ceva. Cela a été démontré sur ses vaccins vectorisés contre la maladie de Newcastle, contre l’Influenza aviaire (2) et avec son vaccin immun-complexe contre la maladie de Gumboro. Issus de l’ingénierie moléculaire, les vaccins vecteurs sont constitués à partir d’un virus hôte (herpèsvirus de la dinde HVT) dans lequel sont insérés des gènes codant pour des antigènes spécifiques du virus cible (Newcastle, IA H5 HP,…). "Administrés au couvoir (in ovo ou à un jour), les vaccins vectorisés permettent l’apparition d’une immunité plus précoce, sans interférence avec les anticorps maternels. En induisant notamment une forte immunité cellulaire, ils contribuent à diminuer davantage l’excrétion du virus sauvage par rapport à des vaccins vivants atténués ou inactivés », poursuit Marcelo Paniago, directeur des services vétérinaires volailles chez Ceva. "Il en est de même pour l’approche immun-complexe contre la maladie de Gumboro : cette technologie s’affranchit de l’interférence des anticorps maternels. Le virus vaccinal libéré bloque l’infection par le virus sauvage, ce qui contribue à limiter fortement sa diffusion au sein des élevages.

Un transfert de la vaccination de l’élevage au couvoir

Le laboratoire propose du matériel et des outils dédiés à la vaccination au couvoir : machine d’injection in ovo EggInject, Desvac Hatch Spray pour la vaccination BI (Cevac I Bird), accompagnement de la vaccination Chick program…). « Dans dix ans, la majorité des vaccins sera administrée au couvoir et non plus en élevage », estime Yannick Gardin. « Nous continuons à investir dans la recherche pour mieux identifier les pathogènes, mieux connaître les épidémies et innover. » La plupart des traitements antibiotiques actuels visent des pathologies digestives. C’est probablement dans ce domaine que les attentes seront les plus fortes. Le chercheur compte aussi sur une évolution favorable de la législation. « En Europe, il faut quatre à cinq ans pour obtenir une autorisation de mise sur le marché, soit dix ans entre le développement et la commercialisation d’un vaccin. » Un laps de temps bien trop long au regard des enjeux auxquels doit faire face la filière.

Aux États-Unis, Perdue Farms vise le « 0 » antibiotique

Avec 13 millions de poulets produits par semaine, Perdue Farms s’élève au 4e rang des producteurs de volailles aux États-Unis. Depuis 2002, il a engagé un programme de réduction des antibiotiques, le programme Wheaties. Dès 2007, il a lancé une gamme de produits « No Antibiotics-Ever chicken" (NAE : poulet sans jamais d’antibiotique). « La transition s’est faite progressivement : arrêt des facteurs de croissance, des antibiotiques critiques en médecine humaine, puis élimination à partir de 2014 de tous les antibiotiques au couvoir et en élevage. Son succès dépend de la capacité à remettre en cause les pratiques, à tous les maillons de la filière », souligne Rick Sharpton, de Perdue Farms. Pour 2016, le groupe annonce que les deux tiers des poulets et la moitié des dindes seront commercialisés sous le sigle NAE. Les lots malades qui doivent être soignés par un traitement antibiotique sont écartés de ce programme.

(1) Aux États-Unis, les ionophores utilisés comme anticoccidiens sont classés dans la famille des antibiotiques. En Europe, ce sont des additifs.

(2) Pas d’autorisation en Europe.

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