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Viser l'autonomie fourragère avec les méteils

Les méteils immatures récoltés avant un semis de maïs ont de nombreux atouts, à la fois pour la couverture et le structure des sols, mais aussi pour leur haute valeur protéique.

Association de graminées et de légumineuses, le méteil d’hiver immature a le vent en poupe. Développé en culture principale ou en dérobée, il permet également de couvrir les sols en hiver. Récolté début mai, il doit répondre à deux objectifs : un rendement minimum de 5 t MS en moyenne, et la production d’un fourrage riche en protéines avec 16 % de MAT/kg MS. Par ailleurs, ce type de méteil présente un potentiel de rendement intéressant à une période moins exposée aux risques de sécheresse. Récolté suffisamment tôt, il permet l’implantation d’un maïs à la suite.

Pour choisir les espèces qui composent le mélange, il faut tenir compte des contraintes de chaque parcelle. Le mélange "historique" comprend de la féverole (75 kg/ha), du pois fourrager (60), de la vesce (15) et de l’avoine (15). D’autres mélanges se développent en fonction des contraintes et des besoins. Ainsi par exemple, pour une récolte précoce, une association féverole (100 kg/ha), pois protéagineux (70) et triticale (30) est bien adaptée. Chaque espèce a un rôle dans ces mélanges. Par exemple, la féverole est un bon tuteur et se développe bien à partir d’avril. C’est aussi un décompacteur naturel. Il n’y a pas besoin de labour après, juste un passage au déchaumeur et un semis au combiné. De plus, elle enrichit le sol en azote. Le pois fourrager se développe fortement et a une valeur énergétique supérieure à la vesce. En valeur azotée, il peut attendre 160 de MAT. Mais il a besoin d’un tuteur et est sensible au tassement et à l’hydromorphie. La vesce a une valeur azotée très forte, 200 de MAT. Côté graminées, le triticale est un bon tuteur, productif et rustique. L’avoine a un effet couvrant intéressant et fait une coupure sanitaire, mais a une faible valeur énergétique.

Viser 4 à 6 t MS/ha

Pour le semis avec ce type de mélange, les espèces ont des PMG différents et nécessitent des profondeurs de semis différentes : 8 à 15 cm pour la féverole pour la protéger contre le gel, et 2 à 4 cm pour les autres espèces. Pour répondre à cette contrainte, la chambre d’agriculture de Normandie met en avant deux techniques : semer en deux passages, avec un semis de la féverole à la volée et son enfouissement par outil à dent ou un pseudo-labour à 15 cm de profondeur, puis semis en combiné pour les autres espèces ; ou bien simplement semis en un seul passage à 3-4 cm au combiné.

Le méteil donne un fourrage riche en MAT, avec une bonne fibrosité et des valeurs moyennes en énergie. La chambre d'agriculture estime que 5 kg MS de méteil à haute valeur protéique à 150 g de MAT/kg MS dans une ration mixte de vaches laitière, permettent de réduire de 1,5 kg le tourteau. "L’important est de récolter au bon stade pour optimiser la productivité et la valeur alimentaire. En Normandie, par exemple, à partir de début mai, attendre une semaine supplémentaire pour la récolte représente un gain d’une tonne de matière sèche par hectare, mais une perte potentielle de 1 % de MAT par kilo de matière sèche ", précise Amaël Samson, de la chambre d’agriculture de Normandie. Il faut donc récolter le méteil avant la chute des PDI, avec une valeur UF pas trop pénalisée. " Pour ensiler, le moment optimum pour la protéine est à la formation des gousses. Si on attend trop, tout l’azote se concentre dans la gousse et la tige se lignifie ", indique Amaël Samson. Pour atteindre 30 % de MS à la récolte, il est conseillé de faire un pré-fanage de deux à quatre jours en fonction de la météo.

Produire un fourrage riche en azote

Récolté au 10-15 mai, l’ensilage contient beaucoup de sucres solubles et le pH descend rapidement, il n’y a pas de problème de conservation si les bonnes pratiques d’ensilage sont respectées (tassement, couverture du silo, vitesse d’avancement du front d’attaque suffisante…).

Côté coût, « c’est le point faible des méteils. Si on achète toutes les semences, il faut compter 200 euros par hectare. Avec une part de semences de ferme, on peut descendre à 100 euros par hectare », estime Amaël Samson. Le bilan est intéressant à l’échelle de la parcelle avec les deux récoltes qui fournissent au total 15 à 20 t MS/ha de fourrage par an. Dans les secteurs ou sols séchants, l’option de semis de maïs suite à une récolte tardive de méteil est à proscrire.

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