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Valoriser les maïs « sécheresse »

L’Institut de l’Elevage a fait le point sur la valorisation des maïs « sécheresse ». L’épisode de sécheresse a impacté cette année très précocément le maïs fourrage dans son cycle de végétation. Dans les régions Bourgogne, Limousin, Rhône-Alpes, de nombreuses parcelles n’ont pas été fécondées.

© G. OMnès

« Si les plants ont plus de six feuilles « grillées » par brûlure ou asséchement, la décision d’ensiler peut-être prise » expliquent Julien Jurquet et Jean Legarto de l’Institut de l’Elevage. En s’assurant que le délai avant récolte lié au traitements herbicides est respecté. « Si la plante a des feuilles qui restent vertes, il est conseillé d’attendre dans l’espoir d’une pluie ou d’un redémarrage d’un peu de croissance. »

Il ne fait pas se priver d’une analyse sur le fourrage vert à la récolte selon ces spécialistes. Cependant, la prudence est de mise sur l’interprétation de la valeur énergétique parce qu’une partie des ces maïs est atypique. Certains ont une faible teneur en matière sèche à proximité de la floraison, d’autres ont des taux de matière sèche et de cellulose brute très forts. Il est conseillé dans ce cas de se référer à des valeurs locales moyennes, obtenues par des conseillers à partir d’une douzaine d’analyses réalisées sur un type de maïs donné.

Faire une analyse et évaluer l'ingestion

« Pour favoriser l’ingestibilité des maïs « sécheresse », on cherchera à couper d’autant plus court que le maïs est sec et pauvre en grains, jusqu’à 5 mm » conseille aussi l’Institut de l’Elevage. Ceux sont seront cependant toujours difficiles à tasser. Et le désilage devra être particulièrement soigné pour éviter l’entrée d’air. On peut par exemple maintenir une double rangée continue de boudins sur le front d’attaque du silo, qui doit être bien rectiligne.

Pour les maïs récoltés à moins de 25 % de MS, un ajout de paille ou de pulpes dans le fond du silo limite les pertes de jus.

Quand la distribution de ces maïs va commencer, leur ingestion peut être évaluée grâce à la pesée sur la distributrice ou bien en mesurant l’avancement du silo. Selon l’Institut de l’Elevage, les maïs sans grain ou présentant peu de grains seront les moins bien ingérés (- 15 à 25 % par rapport à un maïs normal). Ceux qui manquent de grains auront une ingestion réduite de 10 à 20 %. Et la baisse d’ingestion sera d’environ 10 % pour ceux qui ont des épis presque remplis mais des tiges et feuilles sèches.

Pour corriger la ration de jeunes bovins, un apport supplémentaire de céréales pourra se faire en fonction de la teneur en grain du maïs « sécheresse » récolté (pouvant aller jusqu’à 2 kilos supplémentaires de céréales par jour si le % de grains dans la MS plante entière est inférieur à 30 %). « Ce fourrage étant fréquemment plus riche en parois, la complémentation azotée doit être adaptée pour éviter tout déficit entre PDIN et PDIE » indiquent aussi les spécialistes. Et pour assurer la salivation, l’ajout de foin ou de paille dans la ration est judicieux.

 

 

 

Une période très sensible : la floraison

La sécheresse pendant la floraison femelle et la pollinisation peut grandement réduire les rendements prévus. « La période de forte sensibilité au stress hydrique démarre vers le stade 15 Feuilles. Juste avant l’émergence de la panicule mâle, l’excès thermique associé au déficit hydrique affecte la formation du nombre d’ovules dans le futur épi. Le nombre de couronnes, qui évolue jusqu’à la floraison, peut être réduit si le développement de la plante est trop pénalisé par le stress hydrique et les fortes chaleurs » explique Arvalis Institut du Végétal.

Les maïs les plus exposés à la sécheresse sont ceux qui démarrent la floraison femelle : l’excès thermique et le déficit hydrique surviennent durant l’étape clef de la fécondation. C’est le nombre de grains qui est affecté.

Quant au phénomène d’enroulement des feuilles, il est fréquemment observé lorsque la disponibilité en eau devient limitante et amplifié par les pics thermiques. « Cela constitue une protection pour la plante : les stomates se ferment, ce qui permet de limiter l’évaporation. Toutefois, la photosynthèse est alors réduite et le fonctionnement de la plante ralenti. Le phénomène n’est pas irréversible mais si le stress persiste, le potentiel sera alors affecté» explique Arvalis Institut du Végétal.

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