Aller au contenu principal

Alexandre Merle, président de la section veaux d’Interbev
« Une filière qui se porte bien économiquement »

Plutôt confiant pour la filière veaux de boucherie, Alexandre Merle apporte sa vision sur les défis qu’elle aura à relever. Pour lui, la politique des petits pas prévaut.

Alexandre Merle est éleveur de veaux en Savoie. Il a été élu président de la section veaux de l’Interprofession bétail et viande (Interbev) en novembre 2014.
© C. Delisle
Comment se porte la filière veaux de boucherie ?
Alexandre Merle - "La filière veaux est plutôt en bonne santé économique. Même si on a perdu le leadership de la production en 2016, on a mis fin à une chute des abattages (en nombre de têtes) qui durait depuis trente ans, ce qui est une bonne nouvelle. L’enjeu de 2017 est donc de poursuivre ce maintien pour envoyer un signal positif au secteur et aux filières animales pour lesquelles, il est vrai, la situation est compliquée. On dispose par ailleurs d’une organisation de filière qui nous permet d’avoir une bonne adéquation entre les animaux produits et la consommation, d’où un prix qui permet aujourd’hui aux éleveurs de gagner leur vie. Autre point positif, la France est le premier consommateur mondial de viande de veau avec environ 3,4 à 3,5 kilos par habitant par an."
Quels principaux obstacles se dressent à l’heure actuelle ?
A. M. - "Le secteur est soumis aux aléas climatiques, dans le sens où les périodes chaudes sont défavorables à la consommation. On oublie d’en consommer pendant la période estivale, alors qu’elle se consomme très bien à la plancha, au barbecue, émincée, en brochettes ! Il faut une meilleure information du consommateur. C’est la démarche que l’on est en train de suivre avec les professionnels de la filière, artisans bouchers et grandes surfaces. Désaisonnaliser la consommation de veau est un véritable enjeu.

Il est important également de retrouver de la régularité dans les approvisionnements. Les mises en place sont difficiles à gérer. Au moment des naissances (novembre-décembre), on n’a pas suffisamment de places pour accueillir tous les mâles (50 000 veaux par semaine pour 25 000 places) avec la nécessité d'en exporter une partie. On est ensuite obligés d’en importer pour remplir les ateliers. Il y a une inéquation entre l’offre et le besoin."

L’antibiorésistance est une question importante qui implique la filière laitière. Imaginez-vous un travail de concertation ?
A. M. - "Sur les deux problèmes de l’antibiorésistance et de la réduction de l’utilisation des antibiotiques, on dispose de deux leviers : la santé du jeune veau et le bâtiment. Concernant le second point, on peut résoudre le problème en interne. Par contre, pour la santé du jeune veau, on ne va pas y arriver seuls. C’est pourquoi, nous avons engagé des discussions avec le Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière). Il est essentiel de sensibiliser les éleveurs sur le sujet, de les informer et pourquoi pas d’attribuer une bonification aux naisseurs dont les veaux disposent de performances zootechniques positives…"
Quel bilan, quelles perspectives suite à ce symposium ?
A. M. - "Le symposium a permis de soulever de nombreuses questions plus que d’apporter des solutions. Notre souhait est que chacun rentre chez lui avec de quoi nourrir sa réflexion. Le symposium est un point de départ pour notre séminaire de fin d’année qui établira, à l’échelle de notre pays, une feuille de route pour les trois ans à venir.

Le renouvellement des générations sera au cœur des discussions, à commencer par le renouvellement des contrats types passés entre les éleveurs et les intégrateurs, dans les années 1983-1984. Il faut repenser la contractualisation. Ces contrats ne sont plus valables aujourd’hui. Il est important de donner de la visibilité aux éleveurs car les investissements sont lourds. Pour un bâtiment de 350 à 400 places, il faut compter 500 000 à 600 000 euros. Sans avoir pour autant accès à un bâtiment du futur. Sans visibilité dans le temps, il est donc difficile d’attirer des jeunes. On a encore beaucoup de travail, mais avec la politique des petits pas, on finira par trouver un accord. Je suis plutôt confiant. On ne recule devant aucun sujet."

Repenser les contrats types qui engagent producteurs et intégrateurs

Les plus lus

calendrier pâturage groupement pastoral Ariège
Groupement pastoral : « nous mettons en commun 900 bovins sur 1 300 ha »

En Ariège, le groupement pastoral de Sorgeat rassemble dix éleveurs. Cinq cents vaches suitées, majoritairement de race…

Haute-Savoie prairie troupeau bovin laitier
Dermatose nodulaire contagieuse : les points clé de la stratégie d'éradication

Les GDS et GTV de la région Grand-Est ont diffusé le 26 juillet un document synthétisant les informations essentielles sur la…

<em class="placeholder">veaux culards de race normande présentation vente Orne ENVIES</em>
Des normandes de formes en pleine forme 

En race normande, un rameau culard a été décelé et sauvegardé depuis les années 80. Cette génétique bouchère attire les…

Dermatose nodulaire contagieuse
Ce que l'on sait sur la dermatose nodulaire contagieuse

La dermatose nodulaire contagieuse conduit à des pertes économiques importantes. Le point sur les connaissances scientifiques…

cirphis chenille des prairies Mythimna unipuncta
Pyrénées-Atlantiques : la chenille des prairies cause des dégâts majeurs

Le cirphis ou chenille des prairies pullule cette année dans les Pyrénées-Atlantiques. Début août, les dégâts sont déjà…

ventilateur à flux horizontal bâtiment élevage bovin
Stress thermique en élevage bovins viande : quel est l'intérêt des ventilateurs ?

Pour limiter le stress thermique des jeunes bovins en engraissement, les brasseurs d’air trouvent leur intérêt technique et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande