« Une centaine de vautours survolent la ferme et descendent dans le champ » : des éleveurs bovins et ovins s’alarment et réclament des mesures
Ces derniers mois, des éleveurs ont fait part d’attaques de vautours sur leur cheptel tant ovin que bovin. Ils rapportent que les rapaces se comportent désormais comme des prédateurs et non plus seulement comme des charognards. Ils réclament des mesures de protection.
Ces derniers mois, des éleveurs ont fait part d’attaques de vautours sur leur cheptel tant ovin que bovin. Ils rapportent que les rapaces se comportent désormais comme des prédateurs et non plus seulement comme des charognards. Ils réclament des mesures de protection.

En mai dernier, Guillaume un éleveur de brebis en Auvergne-Rhône-Alpes a exprimé sa colère dans une vidéo sur YouTube où on le voit hurler sur des vautours pour les faire partir. Il affirme que les rapaces ont attaqué ses brebis vivantes. L’éleveur rapporte qu’une mère qui était en bonne santé a été dévorée par ces charognards qui se nourrissent habituellement d’animaux morts ou qui s’en prennent à des individus faibles ou blessés.
Toujours en mai, un éleveur de brebis du Tarn a relaté à nos confrère du Paysan tarnais que son troupeau avait été victime d’une attaque de vautours qui ont tué « une brebis en pleine forme ».
Lire aussi : Des vautours attaquent un troupeau de brebis au Masnau-Massuguies
Une « régulation massive » demandée par un éleveur des Hautes-Pyrénées
Scenario similaire en juin dernier pour un éleveur des Monts du Cantal qui a retrouvé quatre veaux réduits à l'état de squelette après une attaque de vautours, rapportent nos confrères de Réussir- Agriculture Massif central.
Les rapaces menacent aussi le troupeau bovin de Grégory, un éleveur de charolaises basé près de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Il a raconté en août, dans une vidéo publiée sur Facebook par la Dépêche du Midi que des vautours sont désormais visibles en plaine. L’éleveur explique que « ses bêtes ne sont pas tranquilles » et réclament à rentrer car les rapaces, une soixantaine, nichent dans les arbres et sont à l’affût.
« Un stress énorme pour les animaux qui vont mettre bas »
« C’est un stress énorme pour les animaux qui vont mettre bas » confie-t-il. La Dépêche du Midi rapporte aussi qu’en avril dernier, dans les Pyrénées-Atlantiques, 200 vautours ont attaqué une vache et son veau qui venait de naître. Après avoir presque disparu de France dans les années 1930, les quatre espèces de vautours (Vautour fauve, Vautour moine, Vautour percnoptère, Gypaète barbu) sont désormais protégées au niveau national par la loi de protection de la Nature de juillet 1976. Grégory, l’éleveur dénonce une surpopulation de ces rapaces « qui ne trouvent plus de quoi se nourrir en montagne et qui descendent donc dans les plaines ». Il demande en conséquence « une régulation massive ».
Lire aussi : Vautours : quatre veaux réduits à l'os dans les Monts du Cantal
Plan d’effarouchement départemental
Le 22 août dernier, la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées ont rencontré le préfet pour lui demander des mesures concrètes afin de lutter contre les attaques de vautours. L’objectif annoncé est de mettre en place un plan d’effarouchement départemental.
Lire aussi : Les vautours planent toujours au-dessus des exploitations du Puy-de-Dôme
Six brebis tuées dans le Puy-de-Dôme
Le 26 août, nos confrères de Réussir-L’Agriculture Massif central rapportent que depuis le début de la saison de pâturage, des vautours ont tué six brebis appartenant à un éleveur du Puy-de-Dôme. Ces rapaces peuvent être observés maintenant depuis cinq années depuis le massif du Sancy jusqu’aux Combrailles. Certains éleveurs ont installé des caméras dans leur pré pour intervenir dès que le vautour fait son apparition.
A relire : Les vautours s’attaquent à des vaches et des moutons vivants en Haute-Loire
Stress autour d’un vêlage au Pays Basque
Il y a moins d’une semaine, un éleveur du Pays Basque a rapporté sur son compte Facebook qu’une « centaine de vautours survolait un champ » où venait de mettre bas une de ses vaches. Paniqué, il a hurlé pour faire fuir les rapaces. La mère et son veau sont indemnes mais choqué, l’éleveur confie que les prochains vêlages se passeront à l’intérieur.
« Le Vautour fauve, certes indispensable à nos écosystèmes, est devenu un prédateur attiré par le sang de nos bêtes vivantes et en bonne santé »
Il a commenté : « Le Vautour fauve, certes indispensable à nos écosystèmes, est devenu un prédateur attiré par le sang de nos bêtes vivantes et en bonne santé ».
Le plan d’actions vautour prendra fin en 2026
Pour rappel, le plan national d’actions « Vautour fauve et activités d’élevage » qui a débuté en 2017 prendra fin en 2026. Il porte sur les interactions entre le Vautour fauve et le bétail, « afin de préserver, voire restaurer, la relation à bénéfices réciproques entre éleveurs et vautours ». Un dispositif de constatation des interactions vautour/bétail (recueil du témoignage, collecte d'indices sur le terrain et d'informations dans l'exploitation) a par ailleurs été mis en place. Le constat peut être complété par une expertise vétérinaire lorsque les éléments en présence ne permettent pas de déterminer avec précision les causes de la mort de l'animal et le rôle joué par le vautour (intervention ante ou post-mortem).
Relire aussi : Des placettes d’équarrissage dans les Pyrénées