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Didier Guériaux de la Direction générale de l'alimentation
« Une approche européenne et par sérotype de la lutte contre la FCO »

La circulation du sérotype 8 a repris en France continentale. Le sérotype 4 avance depuis les Balkans et il a été détecté en septembre 2016 dans le Nord de l'Italie. Point sur la situation de la FCO avec la Direction générale de l'alimentation.

Didier Guériaux est sous-directeur de la santé et de la protection animales de la Direction générale de l'alimentation au Ministère de l'agriculture, l'agro-alimentaire et la forêt.
© Cheick.saidou/Min.Agri.Fr
La circulation du virus de la FCO de sérotype 8 a repris, avec de nouveaux foyers depuis septembre 2016. Quelle est la situation ?
Didier Guériaux - Notre dispositif de surveillance est basé sur une surveillance clinique sur l'ensemble du territoire mais aussi et surtout sur deux dispositifs : la surveillance permanente de la zone située de part et d'autre de la zone réglementée et de la zone indemne, grâce aux cheptels « sentinelles », et la surveillance de l'activité hivernale virale et vectorielle dans l'ensemble de la zone réglementée à partir de fin novembre - début décembre. L'année dernière, il y a eu plusieurs zones déclarées saisonnièrement indemnes mais sur des périodes assez courtes. L'hiver a été doux. Pour cet hiver, nous espérons davantage de bénéfices pour la simplification des mouvements d'animaux.

Lors du 1er cycle de l'épizootie (de septembre 2015 à juin 2016), 270 cas de FCO sérotype 8 ont été identifiés en France sur des animaux en bonne santé (tests sur des animaux sentinelles ou sur des animaux devant sortir de la zone réglementée) et 14 cas ont été identifiés sur des animaux présentant des symptômes (soit entre 5 et 6 % des cas).
À ce stade du 2e cycle débuté en juillet 2016 (et à la date du 30 octobre), 438 cas de FCO sérotype 8 ont été identifiés sur des animaux en bonne santé (tests sentinelles ou mouvements), et 11 sur la base d'une suspicion clinique (soit moins de 3%).

Les mesures mises en place en 2015 et 2016 ont dû gérer le paradoxe de protéger les cheptels sans volonté de vaccination massive, et de maintenir la fluidité des mouvements d'animaux. Le choix a ainsi été fait de ne créer qu'une seule zone réglementée. On peut observer — tout en restant très prudent face à ce type de données — que les foyers recensés depuis juillet 2016 forment majoritairement un noyau qui se dirige plutôt vers l'Est de la zone réglementée.

Quelle est la disponibilité en vaccins contre le sérotype 8 ?
D. G. - Contre le sérotype 8, plus de huit millions de doses de vaccin peuvent être actuellement mises gratuitement à disposition des éleveurs jusqu'en juin 2017, les frais de vacation et d'acte vaccinal restant à la charge des éleveurs. Il n'y a plus de priorisation pour l'attribution de ces doses. Les vaccins sont disponibles en quantités suffisantes pour le cheptel de souche et l'export. Notre conseil adressé aux éleveurs de la zone réglementée est de vacciner leurs animaux pour les faire bouger. Le commerce des petits veaux laitiers notamment sera facilité si les cheptels souches sont vaccinés.
Depuis plusieurs années, le sérotype 4 avance depuis les Balkans et il a été détecté en septembre 2016 dans le Nord de l'Italie, en Vénétie et vers Bologne. Quel est le dispositif français de surveillance pour ce sérotype ?
D. G. - Notre système de surveillance mis en place pour le sérotype 8 avec les élevages sentinelles permet de suivre tous les sérotypes de la FCO. D'autre part, à supposer que le sérotype 4 s'approche du territoire national continental, nous pourrions organiser localement une bande de vaccination préventive. Nous sommes en effet en mesure de mobiliser en une semaine trois millions de doses de vaccin contre le sérotype 4.

Le sérotype 4 est fortement pathogène. Il provoque des symptômes comme des avortements, des problèmes de muqueuses.

Quelles évolutions dans la lutte contre la FCO souhaitez-vous instaurer ?
D. G. - Nous souhaitons que la lutte contre la FCO s'organise dans une approche européenne globale, et que nous puissions différentier la réglementation selon les différents sérotypes. Car chacun des 27 sérotypes de FCO entraîne des symptômes différents, et cause une maladie différente. Notre idée est de différentier la lutte collective selon le caractère pathogène des sérotypes. Le sérotype 8 est très peu pathogène, et on pourrait s'engager dans une lutte collective du « vivre avec » ; le sérotype 4 est par contre beaucoup plus pathogène et nécessite une stratégie vigoureuse de protection de nos cheptels. Un tel dispositif fonctionne déjà ainsi pour l'influenza aviaire, avec des modalités réglementaires différentes selon que la souche est déclarée peu pathogène ou hautement pathogène. Si l'on souhaite mettre en place un dispositif équivalent pour la FCO, il faut convaincre les autres pays et la Commission européenne. Depuis fin septembre, Chypre a déclaré des foyers de sérotype 8 et nous ne sommes donc plus les seuls en Europe à devoir gérer cette maladie.
"Notre dispositif permet de surveiller le sérotype 4"

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