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Chez Eugène Lawler en Irlande
Un naisseur double actif

Le travail quotidien d’Eugène Lawler se répartit entre son élevage de vaches allaitantes, son petit atelier récent d’engraissement de veaux laitiers et son élevage de chiens, afin d’obtenir un revenu suffisant.

© C. Delisle

Double actif ! Comme la majorité des éleveurs allaitants irlandais ! Eugène Lawler, à la tête d’un élevage de 35 mères allaitantes de diverses races, doit en effet trouver d’autres moyens de revenus pour vivre correctement. « Avant j’avais 70 mères mais je ne gagnais pas suffisamment pour que cette activité seule soit rentable. J’ai donc réduit mon troupeau à 35 mères et travaillé à l’extérieur », indique l’éleveur qui a par la suite décidé de monter un élevage de chiens. « Cette année, j’ai également mis en route un petit atelier de taurillons laitiers. Comme les veaux holstein n’étaient pas chers à l’achat, pourquoi ne pas tester la rentabilité d’une telle activité. Je vais les vendre à 12-15 mois après une période d’engraissement au cours de laquelle je leur donne un mélange composé de blé, d’orge et de tourteau de colza, avec de la paille à volonté. Ayant la capacité de stockage, j’ai acheté l’aliment en grosse quantité à une filière locale, afin de négocier le prix. J’ai commandé 70 tonnes en une seule fois, pour un coût de 230 € la tonne », continue l’éleveur.


EFFET D’HÉTÉROSIS


Shorthorn, Angus, Simmentale, Hereford, Charolaise et Limousine se côtoient dans le même troupeau. Mais la Limousine noire est privilégiée par l’exploitant. L’éleveur travaille en monte naturelle, car sa seconde activité ne lui laisse pas suffisamment de temps pour observer correctement les chaleurs des vaches et les inséminer. Le taureau reste continuellement dans le troupeau. « Actuellement, j’utilise un taureau limousin. Je trouve que les veaux sont plus vigoureux. En général, je choisis un mâle de race limousine ou charolaise. Lorsque je trouve un bon taureau, je peux le garder dix ans voire plus s’il reste opérationnel. Dans le cas contraire, je ne le garde qu’une saison. » C’est pour l’effet d’hétérosis (vigueur hybride) que l’éleveur possède un troupeau multicolore. La période de vêlage se situe de février à avril, période où les animaux sont en bâtiments (novembre à début avril). Une fois vêlées, les bêtes sortent directement en pâture, exception faite cette année où l’hiver a été très rigoureux. « Pour la première fois depuis 16 ans, j’ai eu des diarrhées sur les veaux. Habituellement, je n’ai pas de problèmes de santé sur les jeunes », constate Eugène Lawler. Durant la période hivernale, les vaches sont nourries uniquement avec de l’ensilage. Au début de l’hiver, elles sont placées sur caillebotis, puis sur paille, dans des box à part au moment du vêlage, surveillées par une caméra, pour simplifier le travail de l’éleveur. Une balle ronde coûte 14 €. Le troupeau est logé dans un nouveau bâtiment, réalisé en 2006 pour un coût de 65000 euros.

RENOUVELLEMENT PAR ACHAT


Une fois le troupeau sorti, l’herbe sera son seul aliment. Les veaux sont sevrés à 7 mois. Les mâles, non castrés, sont alors vendus pour être engraissés, avant la rentrée en bâtiments. A l’inverse, l’éleveur garde les génisses pour l’hiver, non pas pour le renouvellement mais pour les vendre au printemps quand l’herbe commencera à pousser. Elles sont destinées au marché irlandais. Tous les animaux, broutards, génisses et vaches de réforme, sont commercialisés au marché aux bestiaux. « Pour le renouvellement, j’achète sur ce même marché des génisses ou des vaches, en privilégiant les multipares car, de cette manière, je connais déjà, le type de descendance qu’elles donnent », explique l’exploitant. En ce qui concerne les génisses, elles vêlent à 2 ans. L’un des enfants d’Eugène Lawler serait intéressé pour reprendre la ferme familiale. Mais, il est aujourd’hui mal aisé pour un jeune de s’installer dans ce cadre. Le prix du foncier étant élevé et la rentabilité de l’élevage allaitant peu convaincante, la part revenant aux autres enfants est très difficile à rembourser.


BIODIVERSITÉ


Réimplantation d’arbres et de haies Eugène Lawler a planté cinq acres d’arbres et remis des haies autour des parcelles d’herbe. « A l’époque où mon père possédait l’exploitation, il recevait des subventions pour arracher les haies. Aujourd’hui, c’est le contraire. Aussi, je réimplante les haies enlevées par mon père », fait-il remarquer. La plantation d’arbres est également subventionnée par le gouvernement.

Chiffres clés


40 ha de prairies permanentes


35 vaches allaitantes et leur suite


1 taureau limousin


17 mâles laitiers (12 de 6 semaines et 5 de 12-15 mois)


Élevage de chiens

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