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Fonctionnement du rumen
Satisfaire les besoins des micro-organismes du rumen

L´équilibre entre les différentes espèces microbiennes du rumen permet d´avoir des animaux en bonne santé et performants.


L´existence des micro-organismes du tube digestif caractérise la digestion des ruminants. Elle les rend capables d´élaborer à partir de végétaux des aliments de haute valeur biologique pour l´homme comme le lait et la viande. La digestion de la cellulose est uniquement bactérienne et se déroule intégralement dans le rumen et celle de l´amidon, des lipides et des matières azotées s´y déroulent en partie.
Avec un pH du rumen compris entre 6 et 6,8, l´écosystème microbien est stable et constitué de nombreuses espèces. C´est une zone de pH de « confort optimal » pour le rumen. A chaque changement de ration, l´équilibre entre les différentes espèces microbiennes évolue. Certaines ne sont plus adaptées aux conditions du rumen et périclitent, d´autres au contraire se développent en prenant leur place. C´est ainsi que s´opère une sélection des micro-organismes selon la ration distribuée. « Le rumen est un milieu d´une impressionnante stabilité », expliquent Cécile Martin et Brigitte Michalet-Doreau, de l´équipe Digestion microbienne de l´Unité de recherche sur les herbivores, à l´Inra de Theix. « Mais dans certaines conditions, cette stabilité est rompue. »
Ce changement d´équilibre présente un risque de baisse de performance, voire de problème pathologique pour le bovin viande dans principalement deux situations : lorsqu´il reçoit une ration riche en glucides rapidement fermentescibles(1) et au moment du démarrage de l´engraissement. « L´acidose est une perturbation de la digestion ruminale résultant d´une chute de pH. Elle a comme point de départ un déséquilibre entre la production trop rapide d´acides dans le rumen et la perte d´efficacité des processus de maintien du pH », explique Cécile Martin (voir p. 24). Des recherches actuellement menées à l´Inra-Ina.Pg visent à déterminer le pouvoir acidogène intrinsèque des aliments, et leur profil fermentaire, c´est-à- dire la composition des acides gras volatils résultant de leur fermentation par les micro-organismes du rumen. « Le pouvoir acidogène est très variable d´un aliment à l´autre. L´objectif de ces essais est de l´étudier pour pouvoir ensuite caractériser celui de rations, en tenant compte des interactions entre aliments dans le rumen », explique Daniel Sauvant de l´Inra-Ina.Pg.
Régimes riches en fourrages : gage de la stabilité du rumen
« Pour éviter l´acidose, il faut assurer un équilibre entre la flore cellulolytique c´est-à-dire les bactéries qui dégradent la cellulose et la flore amylolytique qui dégrade l´amidon. Pour conforter la place de la flore cellulolytique, la ration doit être suffisamment fibreuse. » La fibrosité de la ration peut être approchée de deux façons : on peut distinguer les fibres « chimiques » appréciées par le critère NDF(2) et les fibres « physiques », c´est-à-dire la taille des particules. Une des choses à vérifier étant bien sûr l´équilibre de la ration en énergie et matières azotées. Un point d´affourragement en libre-service, toujours à disposition des animaux, peut remplir cet office dans la plupart des situations en élevage allaitant, en incitant les animaux à ruminer et à saliver. Il faut d´autre part toujours ménager, en cas de changement de ration, des transitions alimentaires de qualité pour éviter les à-coup fermentaires trop brutaux. « La deuxième chose pour éviter l´acidose est de maîtriser la vitesse de fermentation des glucides pour qu´elle ne soit pas trop rapide. » Pour cela, l´amidon et les sucres ne devraient pas représenter plus de 30 % de la matière sèche de la ration. L´étalement des repas, les rations complètes ou du moins celles où le fourrage et le concentré sont effectivement consommés simultanément, évitent aussi une fermentation des glucides trop rapide.
(1) Les sucres (mélasse, betterave), l´amidon (céréales) et les celluloses très digestibles contenues dans les pulpes de betterave, les drèches, les sons.
(2) NDF : Neutral Detergent Fiber, critère d´analyse caractérisant la teneur en parois végétales.

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