Riche actualité pour la Charolaise
Après 2005 et 2010, la Charolaise sera pour la troisième fois plus particulièrement à l’honneur à Cournon, avec moult sujets de discussions.
Après 2005 et 2010, la Charolaise sera pour la troisième fois plus particulièrement à l’honneur à Cournon, avec moult sujets de discussions.
Après la Foire du Mans l’an dernier, le prochain concours national Charolais sera couplé au 25e Sommet de l’élevage. « Il est important d’organiser ce type d’événement sur des manifestations permettant de rencontrer beaucoup d’éleveurs. Un concours où on reste entre nous n’a pas grand intérêt », estime Pascal Langevin, président du herd-book Charolais.
Les 430 places réservées mettront en avant les différents types morphologiques existant au sein d’une race qui totalisait l’an dernier 1,55 million de vaches sur le territoire français. « Nous avons à cœur de montrer que la Charolaise est une race moderne qui sait s’adapter aux attentes des éleveurs. » L’ambition est également de rétablir certaines vérités sur des qualités d’élevage souvent décriées. « La Charolaise est la race des grands troupeaux », souligne Hugues Pichard, président de l’OS. Et de souligner qu’une forte proportion de cheptels allaitants de grande dimension du Centre et de l’Ouest de la France sont actuellement composés de Charolaises, attestant par là-même que lorsque la sélection a été réalisée de façon opportune, elle permet de les conduire sans difficultés particulières. « Notre travail de sélection vise à adapter les aptitudes de nos animaux aux nouveaux enjeux sociétaux. Les éleveurs ont besoin de profiter de leur famille et de se dégager du temps libre », justifie Sébastien Cluzel, secrétaire général du herd-book.
Au sein des cheptels faisant partie de la base de sélection, le taux moyen de césarienne est passé de 4,6 % en 2012 à 3,8 % en 2015, sachant qu’en Charolais 25 % des vêlages sont le fait de primipares. Dans les élevages où la sélection a été très axée sur les qualités de bassin et l’utilisation de reproducteurs connus pour faire naître des veaux légers à la naissance, le recours à cette intervention relève de l’anecdote. Le travail mené à la station d’évaluation du Marault, pour sélectionner puis diffuser plus largement des taureaux correspondant à cet objectif, est volontiers cité en exemple. Il s’accompagne de la mise à disposition par le herd-book de doses de taureaux favorablement évalués en ferme, et en particulier sur ce critère du poids naissance.
Réduire l’importance de l’ossature
Souvent décriés par certains intervenants de l’aval, la conformation moyenne et le rendement carcasse des vaches charolaises seraient – à l’échelle de l’ensemble de la population et d’après les données d’abattage de Normabev - repartis dans la bonne direction. « En 2008, 41 % des carcasses de vaches charolaises étaient classées R + ou au-delà. En 2015, cette proportion était de 48 % », ajoute Hugues Pichard. Pour conforter ces évolutions, et dans la mesure où les résultats d’un concours sont la vitrine de l’orientation morphologique que l’on souhaite donner à une race, la volonté est de mettre en avant sur les podiums des animaux extériorisant suffisamment de finesse d’os et d’épaisseur musculaire, en particulier sur le dos, là où se situent les muscles les mieux valorisés.
L’année en cours est également marquée par l’arrivée de la génomique, avec la possibilité de réaliser des tests via le herd-book Charolais (voir Réussir Bovins viande de juillet 2016, p. 30). Les analyses proposées par le herd-book restent la propriété de l’éleveur et elles sont obtenues moins de deux mois après le prélèvement. « Pour l’instant, nous réservons ces tests à nos adhérents. Cela ne signifie pas pour autant que nous n’envisageons pas d’évolution pour la population cible dans les années à venir », précise Florence Marquis, directrice de l’OS. Dans un premier temps, l’objectif est surtout de bien accompagner les éleveurs de la base de sélection pour qu’ils puissent s’approprier correctement ce nouvel outil. Lequel ne remplacera évidemment pas le coup d’œil de l’éleveur, son savoir-faire et sa connaissance des aptitudes des différentes lignées. Il faut le voir plutôt comme un outil complémentaire pour connaître avec davantage de précision le potentiel des animaux. Les adhérents du herd-book devront de toute façon rapidement se l’approprier, pour la simple raison qu’un nombre croissant d’acheteurs de génétique vont désormais être à la recherche de ces informations lorsqu’ils envisageront l’achat d’animaux reproducteurs.
Naissance annoncée de Charolais +
La volonté de Gènes Diffusion de mettre en place un second organisme de sélection pour la race Charolaise, en s’associant pour cela à plusieurs acteurs de la filière, sera forcément au cœur des discussions dans les allées de Cournon. La décision de cette entreprise de sélection préfigure le nouveau Règlement zootechnique européen. Il s’appliquera à compter de 2019 et autorisera plusieurs OS pour une même race. Ce nouvel organisme de sélection aura pour nom Charolais +.
Les Charolaises ont leur ISU
L’OS Charolais a mis en place début 2016 un index synthétique unique (ISU), à l’image de ce qui existe déjà depuis plusieurs années dans d’autres races allaitantes. Ce nouvel outil doit être analysé comme une information complémentaire aux index de synthèse déjà existants. Il permet d’établir une hiérarchie entre les meilleures femelles, en prenant en compte les critères de production et de morphologie. Il est calculé pour les vaches (ayant vêlé au moins deux fois) et les génisses des élevages faisant partie de la base de sélection.
Cet ISU combine cinq critères issus de trois types d’information : la production au travers de l’IVMat, de l’Alait et de l’Avel ; la morphologie adulte réalisée par les inspecteurs du herd-book sur les aspects développement musculaires et squelettiques ainsi que sur les aptitudes fonctionnelles ; l’intervalle vêlage-vêlage (pour les vaches).