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Reproduction
Reproduction - Reproduction - Examen de la semence en trois temps

Le cabinet vétérinaire de Jean-Louis Laurent, en Saône-et-Loire, pratique une trentaine de diagnostics de fertilité par an sur des taureaux utilisés en monte naturelle.

Introduit dans le rectum du taureau, l’électro-éjaculateur ne peut être utilisé que sur un taureau solidement bloqué dans une cage de contention.
Introduit dans le rectum du taureau, l’électro-éjaculateur ne peut être utilisé que sur un taureau solidement bloqué dans une cage de contention.
© F.Alteroche

La quasi-totalité de l’activité rurale du cabinet vétérinaire dont fait partie Jean-Louis Laurent est basée sur l’élevage allaitant. Dans ce coin de Saône-et- Loire, la monte naturelle est majoritaire. Par conséquent, l’infertilité potentielle des taureaux est une cause courante pour expliquer les mauvais résultats de reproduction. « Il est primordial de bien surveiller ses lots et de ne pas attendre si l’on suspecte une déficience sur un taureau. Si sur un lot de vingt vaches, trois reviennent en chaleur trois semaines après avoir été saillies, il faut se poser des questions », avertit Jean-Louis Laurent. Dans la plupart des exploitations un taureau qui « bricole » est rapidement remplacé et prend le chemin de la réforme. « Mais nous avons des clients qui souhaitent faire des diagnostics de fertilité. Nous en faisons trente par an environ. »

Prélèvement par électro-éjaculation

Le prélèvement de sperme peut se faire au cours d’une saillie naturelle ou par électro-éjaculation. Pour la simplicité de mise en oeuvre et la sécurité, c’est cette seconde méthode qui est utilisée. Ce travail est réalisé au cabinet où l’éleveur amène son taureau qui est placé dans une cage de contention. « Les organes sexuels externes sont examinés. Puis les organes internes par palpation transrectale. Nous apprécions leur forme, leur taille, leur tonicité et l’absence d’éléments anormaux », explique François Courouble, l’un des associés du cabinet vétérinaire. Après prélèvement, la semence est examinée en trois temps. Ce travail consiste d’abord à apprécier la motilité de masse par examen d’une goutte de sperme au microscope. Les vétérinaires évaluent ensuite la proportion de spermatozoïdes vivants et mobiles. Le dernier volet concerne leur numération. Elle doit se situer au-delà de 300 000 spermatozoïdes/ mm3 pour avoir un très bon niveau de fertilité du taureau. Les résultats sont disponibles le jour-même. Le coût du diagnostic est facturé 83 euros HT. Ces analyses ont souvent lieu de mars à mai.

Arrivée de la fièvre catarrhale

L’arrivée massive de la fièvre catarrhale dans le département n’a pas généré un regain du nombre de demandes de diagnostics. « Le gros de l’épidémie est passé à la mi-juillet sur notre zone et à cette période, la plupart des vaches sont pleines », souligne Jean-Louis Laurent. Pour l’instant, il est encore trop tôt pour savoir si une plus forte proportion de taureaux sera examinée dans les mois à venir. La spermatogénèse dure trois mois. Compte tenu de ce délai, les taureaux non vaccinés cet été qui ont pu contracter la maladie, devraient avoir eu le temps de retrouver une fertilité normale d’ici la fin de l’hiver. Pour les exploitations en vêlages de début d’automne la question du diagnostic de fertilité est en revanche à poser à son vétérinaire si on suspecte son taureau d’avoir contracté la maladie cet été.

Chez Frédéric Luneau, un verdict sans appel

Au printemps dernier, Frédéric Luneau a fait faire un diagnostic de fertilité sur l’un de ses six taureaux. « C’était un taureau de 18 mois né à la maison, issu d’une des meilleures vaches du troupeau inséminée avec Vladimir. Plusieurs femelles de son lot sont revenues en chaleur. Cela m’a incité à faire faire ce diagnostic. » Le taureau a donc été amené au cabinet vétérinaire pour un prélèvement de sperme avec examen de ce dernier sur deux éjaculations consécutives. Avec moins de 120000 spermatozoïdes/mm3 comptabilisés, le verdict du cabinet vétérinaire tombait deux jours après : « sperme peu fertile. Taureau inapte à la saillie naturelle. » Un résultat sans appel. « J’ai mis le taureau à l’engraissement et je lui ai trouvé un remplaçant sans tarder. » Sur cette exploitation, la mise à la reproduction démarre fin février, et avec 97 vêlages pour 100 mises à la reproduction l’an dernier, le taux de fertilité était dans le haut du panier. À raison d’une moyenne de un par an, il achète ses reproducteurs en cours d’été à 18-20 mois et envisage de demander une analyse au vendeur lui attestant que l’animal est bien fertile à la vente. ■

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