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" Qu’est-ce qui tue en quelques heures ? "

Une belle tuméfaction qui pourrait aussi concerner le larynx.
© J.-M. Nicol

" Cette vache-là avait seulement fait une petite sarabande avec une copine en chaleur, tout comme elle, deux ou trois jours auparavant. C’est bien tout ce qu’il y avait à signaler. Mais ce matin, à la mise en route, elle respire difficilement et très bruyamment ; elle est en grave détresse respiratoire alors que l’espace situé entre les mâchoires et sous la langue est manifestement déformé par une belle tuméfaction qui pourrait tout aussi bien concerner le larynx. Véto, et vite ! Une dizaine de minutes après l’appel, arrive le contrordre car la vache est morte. Autant continuer ma route... Elle est morte, d’accord, mais quelle est au juste la cause de la mort ?

Une odeur pestilentielle

L’éleveur évoque une langue de bois ou un problème cardiaque qui, l’un et l’autre, ont déjà provoqué ce genre de déformation entre les mâchoires de ses vaches. Non à la langue de bois qui ne se propage pas au larynx et qui ne tue pas, non au problème cardiaque qui ne provoquerait pas cette respiration bruyante. Il y aurait bien une demi-douzaine d’autres causes de déformation de cette zone... Mais laquelle pourrait enflammer à ce point et aussi vite le larynx ? Un phlegmon ?

Je donne un coup de bistouri dans cette grosseur qui n’est pas très dure. Une odeur pestilentielle s’en dégage et nous entendons les bulles de gaz se frayer un chemin entre des muscles qui sont devenus comme cuits dans une espèce de gélatine. La langue elle-même est bien souple et n’est pas concernée par la gangrène gazeuse qui vient de tuer en quelques heures une vache jusque-là en bonne santé. Il y a quelque chose de choquant et je ne suis pas certain que, même repérée la veille au soir, et mis sur la piste de la gangrène par la fièvre, par l’œdème et la forte douleur, le traitement en serait venu à bout.

Il n’y a même pas besoin qu’un objet piquant ait inoculé ce genre de bactérie qui a pu entrer par le tube digestif, être véhiculée par le sang jusqu’à cette zone, et qui a pu attendre une occasion favorable, un choc, un stress, une sarabande pour se développer. Imparable, sauf par une vaccination. "

" Une gangrène gazeuse, imparable, sauf par une vaccination "

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