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Section engraissement de la FNB
Pour Guy Hermouet, il est nécessaire de « partager les risques et gagner sur les charges »

La Fédération nationale bovine prépare des propositions visant à pérenniser l´engraissement de jeunes bovins. Le partage des risques entre maillons de la filière, l´organisation des ateliers et l´étude des charges financières et fiscales font partie des réflexions actuelles.


Avec la mise en place de la nouvelle Pac, la PSBM sera totalement découplée à partir de 2006. Que dire aux éleveurs qui pourront être tentés de ne plus engraisser leurs mâles ?

Guy Hermouet - Les éleveurs doivent prendre plusieurs facteurs en compte avant de décider d´arrêter l´engraissement de jeunes bovins. Si ils ne mettent pas en place en contrepartie un autre atelier, leurs exploitations vont perdre de la valeur ajoutée et donc de la compétitivité. Chaque éleveur peut vérifier en inspectant ses résultats que si les performances fourragères et zootechniques sont au rendez-vous, l´activité d´engraissement de jeunes bovins améliore le résultat final de son exploitation. Et défendre l´engraissement, c´est aussi participer à la stabilité et durabilité des débouchés pour les naisseurs.

Que faire pour rendre plus sécurisante et donc plus attractive la production de jeunes bovins ?

G. H. - Dans chaque département et chaque région, la Fédération Nationale Bovine réfléchit en ce moment à des pistes pour pérenniser l´engraissement de jeunes bovins. Ce travail sera finalisé en fin d´année pour que la mise en application soit possible dans un an. Il est nécessaire tout d´abord que les prises de risques soient partagées avec les entreprises. Cela peut passer par toutes sortes de formes d´engagement contractuel. C´est le moyen pour que l´activité d´engraissement se stabilise, et cesse d´être comme c´est le cas actuellement une activité spéculative en fonction de l´évolution des prix ou d´autres facteurs.

Sur quels postes peut-on chercher à progresser pour améliorer la rentabilité des ateliers d´engraissement ?

G. H. - Les coûts de production sont maîtrisés, mais on peut certainement les faire encore un peu baisser. Nous nous penchons en particulier en ce moment sur les charges de structures. Les ateliers de petite taille engagent pour la commercialisation des animaux pas mal de temps et de moyens, et répondent plus difficilement aux attentes de l´aval. Et ce sont ceux-là aussi qui sont peu a peu délaissés par les éleveurs. Nous réfléchissons à l´opportunité de développer des ateliers de plus de cent places.

Reste à résoudre le paradoxe qui consiste à soutenir, à la fois, une agriculture familiale et l´engraissement de jeunes bovins dans des structures de grande taille.

G. H. - Des ateliers individuels restant de taille humaine peuvent être proposés à des jeunes qui s´installent, en complément de cultures par exemple. Nous pensons aussi à la solution, pour les autres, de regrouper sur un même site les jeunes bovins provenant de plusieurs exploitations.

Sur quelles charges de structure pourrait-on jouer ?

G. H. - Une autre piste, étudiée avec les pouvoirs publics dans le cadre de la loi de finances, serait de pouvoir mettre en réserve les bonnes années une partie du résultat de l´atelier jeunes bovins. Ces réserves pourraient être mobilisées dans les cinq ou six années en cas de besoin. Les amortissements liés à l´atelier jeunes bovins pourraient aussi être modulés, quand le résultat est déficitaire à cause des cours des animaux, selon des degrèvements normalisés sur des périodes de dix ou douze ans. Toutes ces améliorations, mises bout à bout avec d´autres qui émergeront des régions d´ici la fin de l´année, peuvent améliorer sensiblement la situation de ce système de production.

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Cet article est extrait du dossier de Réussir Bovins Viande de Juin intitulé « L´avenir du jeune bovin sera plus clair en 2006 ». Nombreux témoignages et analyse internationale des prix de revient à l´appui, la revue explique que, « découplée, la production de jeunes bovins risque d´être peu attractive. Néanmoins, les opérateurs insistent sur son intérêt économique et structurel. » (RBV juin 2004, 22 pages)
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