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Pas d’évolution de la rémunération en 15 ans en Pays de la Loire

La chambre d’agriculture des Pays de la Loire et l’Institut de l’élevage ont mesuré les évolutions des structures et des coûts de production des élevages allaitants ligériens sur les 15 dernières années. 

« En 15 ans, on observe au niveau des élevages une augmentation des moyens de production, des performances de reproduction stables (IVV, nombre de veaux sevrés par vêlage…), des vaches qui s’alourdissent de 40 kg et des consommations de fourrages stockés et de concentrés qui augmentent » a résumé Bertrand Galisson de la Chambre d’Agriculture du Maine et Loire lors de la journée technique viande bovine en Pays de la Loire du 3 mars dernier. Au final, les hausses de charges ont consommé les hausses de produits, et les résultats économiques restent stables à un faible niveau. Ces observations résultent d’un travail sur des séries longues, à échantillon constant de 2008 à 2013 et échantillon non constant de 1998 à 2013 d’élevage naisseurs et naisseurs-engraisseurs des Pays de la Loire. 

Plus 10 vaches et 12 ha pour les naisseurs engraisseurs en 5 ans

Entre 2008 et 2013, chez les naisseurs, les structures sont restées stables, passant de 1,07 à 1,2 UMO, de 77 à 82 ha de SAU pour 58 vaches allaitantes en moyenne. La productivité moyenne de ces élevages n'a pas non plus progressé : de 26 à 24,5 tonnes produites par UMO et 308 kilos de poids vif par UGB en moyenne.

Les élevages naisseurs-engraisseurs (NE) ont vu leur structure s’agrandir sur les 15 dernières années, tout en conservant le même nombre d’UMO (1,60). Ils sont passés de 84 à 94 vaches en moyenne, et ont accru leurs surfaces de 12 ha, pour atteindre une SAU moyenne de 122 ha. La productivité du travail a aussi progressé, de 31 à 34 tonnes produites par UMO et une moyenne de 375 kilos de poids vif/UMO.

Le prix de vente moyen en euro constant est passé de 2,1 à 2,6 euros/kg de poids vif pour les naisseurs et de 2 à 2,5 euros/kg de poids vif pour les naisseurs engraisseurs. Si de 2008 à 2013 les produits viande ont augmenté, les charges aussi. Au niveau de la rémunération permise par le produit, en naisseur, on est passé, de 0,8 Smic/UMO à 1,4 Smic/UMO. Pour les naisseurs engraisseurs, de 0,6 à 1 Smic/UMO.

En naisseur, l’EBE moyen est resté autour de 35 000 euros, la moyenne des annuités d’emprunt à diminué, de 19 à 14 000 euros. Le disponible est passé de 16 à 20 000 euros. On reste entre 0,9 et 1,4 smic/UMO. Pour les élevages NE, l’EBE moyen est passé de 58 à 70 000 euros, la moyenne des annuités d’emprunt est passée de 34 à 36 000 euros. Le disponible est passé de 20 à 22 000 euros et la rémunération entre 0,8 et 1,2 smic/UMO.

La part d'enrubanné est passée de 3 à 14% des fourrages stockés en 15 ans

Le suivi des élevages sur 15 ans, de 1998 à 2013, montre également une augmentation du nombre de vaches en système NE. Ils sont passés, en moyenne, de 60 à 90 vaches, avec plus de surfaces, plus de cultures, et une part de SFP qui reste stable. Le poids moyen des vaches de réforme a augmenté de 40 kg, le poids des JB est resté stable.

En 15 ans, les charges de mécanisation ont augmenté de 90% et le coût alimentaire de  25%. « Concernant les fourrages, la consommation par UGB a augmenté de 10 à 20%, avec une augmentation de la part de l’enrubannage qui représente en 2013 14% des fourrages stockés, contre 3% en 1998. Cette augmentation va de pair avec une hausse observée du coût des travaux par tiers » explique Bertrand Galisson. Plus de concentrés sont consommés par UGB, avec plus d’autoconsommation : 40% des concentrés consommés sont autoproduits en 2013, contre 30% en 1998.

Et en 2015 ?

"Dans les élevages allaitants des Pays de la Loire, les revenus ne progressent pas ou peu en 2015, avec une variabilité entre exploitations. La crise de l'élevage en viande bovine est structurelle" expliquent les réseaux d'élevage-Inosys dans les résultats 2015. Sous l'effet de la baisse du cours du pétrole, les charges ont sensiblement reculé. Côté fourrages, un bon printemps et un automnne "exceptionnel" ont permis de bien valoriser l'herbe et la rentrée des animaux s'est faite souvent un mois après la date habituelle.

Côté produits, "2015 est marquée par une stabilité des cours voire une légère baisse". Même constat qu'au niveau national, pour le cœur de gamme, l'érosion des prix est structurelle. Le haut de gamme subit lui aussi une baisse, notamment sur le second semestre en AOP Maine-Anjou et Blonde. Une certaine stabilité est observée pour les JB. Dans la région, jusqu'ici épargnée par la FCO, le broutard s'en sort bien sur l'année.

En système naisseur intensif, l'EBE progresse de 1 000 euros en 2015, quand la marge bovine recule de 9 euros/UGB. Le résultats courant s'élève à 11 030 euros. En NE semi-intensif, le résultat courant est de 16 000 euros, avec un recul de 3% de la marge bovine. Pour les engraisseurs de JB, le revenu recule de 3%, avec une rémunération permise par le produit à hauteur de 1,9 Smic/UMO.

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