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Belgique
Pas de concours cette année à la foire de Libramont

Le malaise en pays Blanc Bleu est évident. Il s’est traduit par l’absence de concours bovins cette année lors du grand rendez-vous de l’agriculture belge.

© F. Alteroche

Les inconditionnels des concours venus arpenter les allées de la foire de Libramont en sont restés pour leurs frais. Pour cette 78e édition, aucun concours bovin. Ils étaient remplacés par de maigrichonnes présentations. « Jusqu’à présent, notre concours rassemblait une quarantaine de têtes. Cette année, nous exposons seulement dix animaux dont six adultes », expliquait Hugues Facys, éleveur dans le Hainault et président du syndicat Charolais belge. Tendance similaire dans l’unique travée Blonde, avec six bovins à l’attache contre quatre-vingt les années précédentes.

Contraction des effectifs tout aussi impressionnante dans les rangs Blanc Bleu. En dehors des présentations de produits d’IA, on cherchait en vain le fameux bétail au « cul de poulain ». Certes, cela n’a pas empêché 220 000 visiteurs de fréquenter ce moment fort de l’agriculture belge mais, avec davantage de chevaux de selle que de bêtes à corne, force est de reconnaître que l’on avait l’impression de se retrouver dans une foire devenant de plus en plus « rurale » et de moins en moins « agricole ».

Alors comment expliquer cette quasi-absence des habituelles vedettes de Libramont ? Un des arguments est relatif à un épisode de brucellose apparu en fin d’hiver dans la province de Namur, mais rapidement maîtrisé par les autorités sanitaires. La principale raison tient cependant aux difficultés économiques que traversent les éleveurs belges tant pour la viande que le lait, avec de mauvaises perspectives pour ce dernier secteur dans les mois à venir.



Progression des charges plus que des produits



« Les éleveurs en ont assez de voir le niveau de leurs charges grimper sans cesse alors que le prix de la viande, lui, n’évolue guère », résume Jean-Marie Wilmet, président du herd-book Blanc Bleu Belge. C’est ce qui a incité les éleveurs de Blanc Bleu à boycotter le concours pour manifester leur désapprobation en réussissant, bon gré mal gré, à entraîner dans cette mouvance les responsables des différentes autres races.

La volonté était aussi de dénoncer la façon dont sont traités les sujets agricoles dans nombre de médias généralistes belges. « On est en permanence montrés du doigt pour nos pratiques. Cela joue sur le moral, surtout quand la conjoncture est difficile. C’est cet ensemble de facteurs qui nous a incités à ne pas participer au concours cette année », poursuit Jean-Marie Wilmet. « Plus encore que la hausse des charges, le principal problème est ce manque de respect des médias pour notre travail. Ils professent trop souvent des contrevérités, et la plupart des reportages pointent un doigt accusateur. Même quand cela concerne l’élevage allaitant, pourtant le principal utilisateur des surfaces en herbe du pays », complète Luc Hoffmann, président du herd-book Limousin belge, en se désolant surtout de n’avoir ni les moyens ni l’organisation nécessaire pour organiser la riposte.

« Si on avait continué à participer comme à l’accoutumée aux concours, cela aurait pu être traduit par le grand public comme un signe attestant que tout va bien dans nos fermes », argumentait Philippe Leconte, éleveur laitier et allaitant, et inconditionnel de la Blonde. Faute de concours, il y a eu différentes présentations commentées d’animaux. Pour la Blanc Bleu, c’est une présentation de troupeau qui a été privilégiée.



Un manque de respect envers l'élevage allaitant



Benoît de Bonhomme propriétaire de l’élevage d’Herbuchenne, à Dinant dans la province de Namur, avait donc amené huit vaches suitées pas spécialement préparées pour l’occasion. Elles étaient associées à un lot d’une demi-douzaine de taureaux de 18 mois destinés à être vendus comme reproducteurs. Le tout a servi de support à une présentation de la race et à un plaidoyer en faveur de l’élevage allaitant auquel bien des éleveurs français auraient applaudi des deux mains. « Nous sommes écœurés de voir comment l’élevage bovin a servi de bouc émissaire dans le cadre du réchauffement climatique », déplorait Pierre Mallieu, direc- teur du herd-book Blanc Bleu Belge. Et ce dernier de développer un argumentaire en faveur de la viande bovine, en invitant pour cela différents intervenants à plaider sa cause devant un public majoritairement composé de ruraux et donc probablement déjà fervent convaincu de tout l’intérêt de ce produit.

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