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Alimentation
Nouveau contexte pour les rations sèches suite à la flambée des céréales


Faut-il encore utiliser généreusement les céréales dans les rations d´engraissement ? La question se pose avec une acuité toute particulière pour les rations « sèches » basées sur les céréales aplaties. La flambée du prix du grain et des différentes matières premières a soumis les calculettes à rude épreuve ces derniers jours pour évaluer l´intérêt économique de ce mode d´alimentation pour le bétail à l´engrais.
Gérard Boutinet a évalué quel allait être le coût supplémentaire de la ration comparativement à l´automne dernier tout au long des 210 jours de la durée d´engraissement. ©F. d´Alteroche

Des rations à haute teneur en céréales
Ces rations à haute teneur en céréales ont fait de nombreux nouveaux adeptes ces dernières années. Même si elles demandent un certain savoir-faire dans la distribution pour éviter les problèmes d´acidose, elles permettent d´obtenir des niveaux de croissance intéressants alliés à une indéniable souplesse d´utilisation. Particulièrement adaptées à la finition d´animaux en cycle court, l´émergence d´un marché attractif pour les animaux de moins de 12 mois suite aux décisions sur le retrait de la colonne dans l´immédiat après-crise, ainsi que les tarifs alors incitatifs des céréales avait constitué pour beaucoup d´éleveurs une incitation supplémentaire pour adopter ce type de ration particulièrement bien adapté à des Limousins ou des Blonds. Souplesse d´utilisation et obtention de bons résultats techniques ont ensuite été des arguments pour maintenir à l´identique ce choix de ration malgré l´évolution de la réglementation.
Pour chiffrer le coût alimentaire de la finition de ce type d´animaux et surtout l´impact de la hausse du prix des céréales sur le coût de la ration, Gérard Boutinet, responsable du service « bovins viande » à la chambre d´agriculture de Charente, a réalisé différents calculs. Il s´est basé sur un broutard limousin engraissé en 210 jours avec un âge objectif d´abattage de 13 mois, en se basant - hors période de transition alimentaire - sur une consommation quotidienne moyenne de 6 kg de céréales (mélange en proportion équivalente de blé et d´orge aplati) et 1,7 kg de complémentaire azoté minéralisé à 40 %. Avec cette ration et en faisant successivement varier le prix moyen pondéré du mélange de céréales de 120 à 200 euros la tonne et de même celui du complémentaire de 25 à 28 ? les 100 kg, le coût alimentaire journalier moyen - paille alimentaire non comprise - oscille de 1,15 à 1,70 ? par jeune bovin et par jour pour les deux situations extrêmes, soit un coût alimentaire total tout au long des 210 jours théoriques de la période d´engraissement qui varie de 215 à 326 ? par jeune bovin en fonction du prix croissant des deux matières premières entrant dans la composition du mélange.
Gérard Boutinet a ensuite chiffré quel allait être le coût supplémentaire de la ration comparativement à l´automne dernier tout au long des 210 jours de la durée d´engraissement. En prenant comme situation de départ un mélange orge + blé à 120 ? la tonne et un complémentaire à 25 ? le quintal, correspondant à quelques centimes d´euros près aux tarifs pratiqués l´automne dernier, il a ainsi chiffré la hausse du prix de revient de la ration sur les 210 jours d´engraissement avec là aussi différentes hypothèses de prix pour le mélange céréalier et le complémentaire.

Répercussions sur le prix de vente des produits
A partir des différentes valeurs calculées, il a ensuite évalué quels devraient être les gains de GMQ à réaliser sur les animaux pour arriver à compenser les hausses de coûts de production liés à la flambée du tarifs des matières premières utilisées pour l´alimentation animale. « Dans le cas extrême, si on prend les céréales à 200 ? la tonne et un complémentaire à 28 ? le quintal, sur la base d´un prix kilo carcasse net à 3,50 ?, il faut faire 0,247 kg de GMQ en plus (soit 110,8 ? divisé par 3,5 ? le kiloC divisé par un rendement de 0,61 divisé par les 210 jours de la durée d´engraissement). Ou alors pour un très jeune bovin à 330 kilos carcasse, il faudrait une amélioration de la conjoncture commerciale de 0,33 ? par kilo de carcasse qui ferait passer le prix de la viande de 3,50 à 3,83 ?. Ce qui finalement était le prix de vente des très jeunes bovins fin 2006 début 2007. » Donc au final et sans grande surprise, si la hausse des coûts de production n´est pas répercutée sur le prix de vente des produits, les éleveurs n´auront pas d´autres possibilités que d´améliorer leurs performances techniques s´ils veulent maintenir leurs marges.
En ration sèche, cinq points-clés à respecter
. Une transition alimentaire très progressive à partir du sevrage.
. Un paillage abondant et régulier.
. Une eau de qualité toujours disponible .
. Une alimentation à volonté et fractionnée deux fois par jour avec un nettoyage quotidien des refus.
. La mise à disposition en permanence de fibres par une paille alimentaire de qualité. Donc attention à la qualité de la paille distribuée surtout si elle est issue de la moisson 2007 !

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