L’Italie réduit ses achats de maigre
Les Italiens mangent moins de viande. Elle est surtout de moins en moins produite sur place, cela réduit leurs besoins en broutards.

à l’automne puis insuffisante au printemps surtout en Charolais et race rustiques.
Client historique des éleveurs allaitants français tant pour le maigre que la viande, le marché italien de la viande bovine n’est pas au mieux de sa forme. « La tendance est à la baisse régulière de la consommation. Elle avoisinait 25 kilos par habitant et par an en 2005. Elle est passée à 19,5 kilos l’an dernier », expliquait Caroline Monniot, agro-économiste à l’Institut de l’élevage lors de la journée « Grand angle viande » organisée en décembre dernier.
-16 % d’ici 2020 pour les volumes en maigre par rapport à 2013
Même si la part des viandes importées est en forte hausse (31 % en 2002, 41 % en 2013) cela ne joue pas en faveur des JB et génisses engraissés en France. Ils doivent composer avec la rude concurrence de viandes venues d’autres horizons. Le challenger actuel qui ne cesse de gagner des parts de marché est la Pologne.
Du côté du maigre, l’Italie est et demeurera longtemps le premier client de la France, mais le contexte évolue. D’après les prévisions de l’Institut de l’élevage, ce débouché ne concernera guère plus de 650 000 têtes d’ici 2020, soit une érosion de 16 % des volumes comparativement aux chiffres de 2013. Les ateliers qui se maintiendront seront essentiellement les unités de plus de 500 places. Le fait de disposer d’un méthaniseur pour valoriser déjections et sous-produits est analysé comme un atout pour consolider l’atelier en diversifiant les ressources. « La crise fait le ménage. Les engraisseurs opportunistes n’ont plus leur place. » Et avec un consommateur qui donne sa préférence à des portions pas trop chères, donc pas trop lourdes, la tendance est à l’allègement des carcasses.
Mieux répartir la sortie des broutards tout au long de l’année
Confirmant ces perspectives côté statistiques, Pierre Richard, directeur commercial Deltagro Union a apporté sa vision sur l’évolution de ce marché en insistant sur la nécessité de mieux répartir les sorties de broutards tout au long de l’année en écrêtant le pic automnal et en comblant le creux du printemps. « Pour nous c’est le problème n° 1. » Il concerne avant tout le charolais et les races rustiques. Les Limousins et les Blonds font figure de bons élèves. « Les gros ateliers intégrés ont une demande très régulière. Pour le Charolais et les croisés, nos quatre plus gros clients représentent 40 000 têtes et ils nous achètent des animaux toutes les semaines. En mai dernier, nous avons commercialisé 5000 Charolais et croisés. En octobre, on était à plus de 12 000. Il faut réduire cet écart et il faudrait pour cela que davantage d’éleveurs optent pour deux périodes de vêlages dans l’année. »