Installation des étrangers
L´intégration sociale et professionnelle dépend de nombreux facteurs
Installation des étrangers
Comment s´intègrent ces nouveaux arrivants sur le sol français ? « L´intégration dans le tissu agricole local est d´autant plus facile pour un étranger que le contact avec son prédécesseur se passe bien », a constaté Stéphanie Lesage, stagiaire ingénieur, lors de ses enquêtes. Et de noter aussi que la scolarisation des enfants est « un facteur qui favorise très nettement l´insertion sociale de toute la famille étrangère en France ». Mais, les situations sont vraiment contrastées, nuance Christelle Brosset de Terres d´Europe qui insiste sur la difficulté parfois à faire coïncider le projet de vie avec le projet professionnel. Les raisons initiales de la migration sont généralement professionnelles et pas forcément partagées par toute la famille. « Quand les gens ne se sont pas assez préparés ou qu´il n´y a pas unanimité dans le couple, la vie de tous les jours, avec la barrière de la langue, peut être suffisamment difficile pour qu´ils repartent. »
Y a-t-il beaucoup de vrais échecs avec retour au pays ? Difficile à dire. Il semble surtout que les situations difficiles ne soient pas rares. « Certains s´investissent très vite dans les Cuma, les groupes d´entraide, dans la vie sociale, surtout quand dans le couple, au moins un des deux maîtrise la langue. Et puis il y a des cas de repli communautaire dans des régions où il y a beaucoup d´agriculteurs étrangers. Globalement, parmi les candidats que nous voyons, la majorité s´intègre bien, mais c´est clairement lié à la langue. »
Parfois aussi, les migrants éprouvent des désillusions, à la fois économiques et techniques. « Ils pensent pouvoir vivre de leur métier d´agriculteur dans de meilleures conditions, mais le revenu n´est pas toujours à la hauteur de ce qu´ils espéraient. Beaucoup cherchent à reproduire à l´identique ce qu´ils faisaient chez eux et ils ont du mal à se réadapter à un autre climat, un autre sol, un autre réseau agricole, un marché différent... Au début, parfois, ils se brûlent un peu les ailes. »
Pour en savoir plus
Voir dossier de Réussir Bovins Viande de février 2005 intitulé « Anglais, Hollandais, Suisses, Italiens. Ils ont investi en France ». La revue en explique les raisons. « Un foncier parmi le moins cher d´Europe, des surfaces agricoles encore disponibles, une agriculture mieux reconnue que dans certains autres pays... Tous ces facteurs font que des étrangers, pour la plupart européens, sautent le pas et viennent s´installer dans les régions françaises pour y exercer leur métier d´éleveur. » Analyse, témoignages et expériences vécues. (RBV nº113, 14 pages.)