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Engraissements des JB
Les marchés du jeune bovin sont toujours solides

Malgré la conjoncture, il n´y a pas de changement fondamental sur les marchés du jeune bovin français. Le point avec la Sopexa et l´éclairage d´opérateurs français.


Les jeunes bovins français ont trouvé en 2006, pour 44 % d´entre eux, leur place sur le marché national. Il s´agit surtout de jeunes bovins de type laitier ou croisé pour des raisons de conformation, prix et couleur de la viande. « La tendance est à un peu plus de jeunes bovins dans la consommation des ménages car les vaches se raréfient », estimait Jean-Claude Guesdon, économiste à l´Institut de l´élevage, au salon de la filière bovine Sefi´bov à Angers, fin juin. Les autres ont été exportés en Grèce, en Italie, en Allemagne ou au Portugal - le débouché libanais ayant disparu pour le jeune bovin français faute de restitutions.
La Grèce : une évolution à accompagner
La France est le premier fournisseur de viande bovine de la Grèce dans la boucherie traditionnelle, elle-même leader de la distribution. Elle a par contre plus de mal à entrer dans la grande distribution qui se développe. « Le système traditionnel de distribution est encore puissant mais dans l´impasse par rapport à la demande croissante de transparence et de traçabilité des consommateurs grecs qui les conduit vers les rayons des supermarchés », analyse Catherine Pottier de Sopexa.
La viande française n´est l´objet d´aucune action de marketing et les Grecs n´ont pris conscience que récemment qu´ils mangeaient de la viande non pas grecque mais française. Elle bénéficie cependant d´une excellente notoriété.
Selon Christian Buttereau de JBO (Jeunes bovins de l´Ouest), l´évolution la plus importante sur ce marché concerne l´organisation des importateurs grecs. Fait il y a quelques années de relations presque affectives plus que contractuelles avec une multitude d´opérateurs, le marché revient désormais aux mains de quelques grossistes importateurs.

Les Grecs n´étaient pas habitués à acheter la viande en barquette et pour eux, la viande se consomme le jour de l´achat. S´ils voient une date limite de consommation longue sur la barquette, ils considèrent que le produit manque de fraicheur. Or il n´est pas possible pour des raisons de logistique d´atteindre le supermarché depuis la France en deux ou trois jours (il faut six jours), donc ce sont les importateurs grecs qui fabriquent les barquettes demandées par la grande distribution.
« Il sera difficile de rester leader sur ce marché. Pour rester bien implanté, il faut garantir un niveau de qualité et surtout la régularité de l´offre. » La demande ne baisse qu´en période de carême grec et en juillet - août car les Athéniens consomment différemment. « A certaines périodes on manque d´offre pour ce marché et à d´autres on en a trop. »
La Grèce achète des carcasses entières d´animaux bien conformés essentiellement de races Blonde, Parthenaise et Limousine, mais aussi beaucoup d´avants pour faire des préparations.
Il n´y a pas de discours pessimistes sur l´évolution de la consommation de viande bovine dans les pays acheteurs de jeunes bovins français. ©Réussir

L´Italie : un marché à maintenir
La grande distribution, même si elle est moins active dans le sud du pays où les achats de viande bovine sont encore majoritaires en boucherie traditionnelle, tient les rênes du marché avec de fortes pressions promotionnelles. Les viandes argentines et brésiliennes y sont présentes depuis longtemps et gagnent des parts de marché. L´origine Irlande est aussi bien représentée.
« La Pologne qui était absente du marché il y a cinq ans, pèse désormais fortement, explique Denis Foucher de Terrena. Même en Sicile, marché traditionnel pour des animaux très bien conformés, la viande "économique" est entrée sur le marché. » En même temps, les Italiens sont très sensibles aux événements sanitaires et recherchent comme les autres européens des produits apportant santé et bien-être, et aussi de plus en plus des produits élaborés pratiques et rapides à préparer.

« Le barbecue est très à la mode en ce moment », explique Silvia Sidoli de Sopexa. Le marché de la viande de jeunes bovins français est bien sûr très dépendant des ventes de broutards vers l´Italie qui ont été faites un an auparavant. Sur ce point, il semble qu´en fin d´année, la production italienne de jeunes bovins baissera. « L´application de la directive Nitrates aura aussi des conséquences, même si les engraisseurs italiens savent très vite s´adapter et trouveront des solutions », estime Gérard Touzeau du groupement des éleveurs de l´Ouest. « Je pense qu´on restera sur les positions actuelles avec moins de petits opérateurs et davantage de grosses structures. »
L´Allemagne : le segment qualité
« Le marché allemand de la viande bovine est autosuffisant à hauteur de 120 %, et la France n´est que le troisième fournisseur en 2006 derrière les Pays-Bas et l´Argentine », situe Annabelle Passat de Sopexa. La viande bovine française est présente au travers de critères qui la différencient, comme l´origine ou par une communication de marque. Elle sert pour certaines enseignes de la distribution, partenaires et francophiles, à faire face au développement du rayon viande fraîche dans les discounts, à des prix jugés acceptables par les distributeurs.
En Allemagne, le critère prix reste très pesant sur les achats alimentaires. « Cependant le segment haut de gamme présente du potentiel et va cannibaliser une partie du milieu de gamme. Les contraintes du cahier des charges sont payantes. » Le succès de la marque Charoluxe (jeune bovin charolais avec de fortes exigences sensorielles et sanitaires) en est le meilleur exemple.

« Les Français sont aussi présents sur le marché allemand de la viande économique avec des jeunes bovins laitiers qui sont compétitifs à certaines périodes de l´année », explique aussi Denis Foucher de Terrena. Et le vieillissement de la population allemande, qui est en panne de natalité, est plutôt un atout pour la consommation de viande bovine, au contraire de l´augmentation de la population immigrée.
Le Portugal : un marché d´avenir
La consommation de viande bovine au Portugal avait sensiblement baissé en 2006, mais reprend depuis le début de 2007. Parallèlement, les abattages ont beaucoup diminué depuis 2004. Ils assurent de l´ordre de 40 % de la consommation nationale. La France joue un rôle modeste dans les approvisionnements portugais : elle fournissait, en 2006, 13 % de la viande bovine achetée. Les approvisionnements sont réalisés surtout en Espagne pour le secteur traditionnel, l´Irlande fournit des avants à bas prix, et l´Allemagne des quartiers arrière pour la grande distribution. L´Amérique latine est bien présente sur le marché portugais (22 % des achats). Les races à viande autochtones vendues sous AOC sont très estimées, mais représentent une très petite part de marché.
« La distribution traditionnelle réalise encore 41 % des ventes de viande, mais est en perte de vitesse », note Véronique Pellerin de Sopexa.

« Le Portugal achète en France des carcasses entières ou des demi-carcasses de jeunes bovins de 300 à 360 kg, charolais ou croisés charolais, U et R, explique Pierre-Yves Perrin de Socopa. Si le Mercosur vend beaucoup de catégoriel pour la restauration hors foyer, il ne menace pas la place des opérateurs français à cause de l´inertie liée aux 30 jours de bateau nécessaires pour acheminer la viande, sans parler des exigences sanitaires. »

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