Les importations chinoises explosent
        
      
      
            Quand un Chinois se met à table, il opte plus fréquemment pour la viande bovine. Une viande plus souvent importée pour pallier l’insuffisance de la production indigène.
      
Même s’ils n’en consomment actuellement que 4 à 5 kilos par personne et par an, les Chinois apprécient la viande bovine et tendent à accroître leur consommation. « Ce pays est en passe de devenir l’un des premiers importateurs mondiaux. Ses importations ont explosé l’an dernier », expliquait Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage à l’occasion d’une conférence sur les marchés mondiaux des produits carnés.
Même si les données statistiques ne sont pas très précises, le troupeau bovin chinois avoisine 105 millions de têtes avec une très grande hétérogénéité dans la dimension des cheptels. En dehors de quelques grosses unités, la plupart des animaux sont répartis dans une multitude de petits troupeaux. 13,5 millions d’exploitations détiennent des bovins dont 13 millions ont moins de 10 animaux.
En Chine, les bovins sont souvent utilisés pour leur force de traction et la viande bovine locale est encore pour partie un sous-produit issu de ces animaux de réforme. Même si cette évolution est encore loin d’être aboutie, la mécanisation croissante de l’agriculture amène de nombreux cultivateurs chinois à troquer leurs vaches contre un tracteur. Ce phénomène tend à réduire la production chinoise de viande bovine par un lent phénomène de décapitalisation. L’érosion du nombre d’animaux de trait ne serait pas intégralement compensée par la progression du nombre d’animaux élevés dans des élevages de plus grande dimension et détenus dans la seule fin de production de lait ou de viande.
Malgré quelques incertitudes sur les tonnages réellement abattus, la production de viande bovine chinoise serait globalement sur la pente descendante alors même que les niveaux de consommation croissent régulièrement.
Préférence pour les viandes grasses, très persillées
« La  consommation de viande bovine se développe principalement dans les  zones urbaines et en particulier dans les restaurants. Mais c’est aussi  une viande chère. Son prix est en moyenne 2,5 fois supérieur à celui de  la viande de porc », soulignait Jean-Marc Chaumet. Des tarifs qui  n’empêchent pas la progression de la consommation favorisée par la  hausse du pouvoir d’achat de la moyenne des consommateurs chinois.
Pour  pallier l’insuffisance de sa production intérieure, la Chine importe  des quantités croissantes de viande bovine. Des tonnages provenant  principalement d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Uruguay sous forme  de viande congelée. Autant de pays à même de fournir les viandes très  persillées pour lesquelles le consommateur chinois affiche sa  préférence.
Suite à l’épisode ESB, les frontières chinoises sont  toujours fermées à la viande française et aux animaux vivants. Si elles  viennent à s’ouvrir, cela laisse espérer quelques opportunités pour des  produits issus de l’élevage français dont les abats. Les Chinois ne sont  pas seulement friands d’oreilles de porcs, certains abats et muscles  issus de bovins français pourraient être en mesure de les intéresser,  même si cela ne restera probablement qu’un marché de niche.