Aller au contenu principal

Les atouts de la complémentarité entre cultures et élevages

La coopération entre céréaliers et éleveurs à l’échelle du territoire est de plus en plus considérée comme une solution prometteuse à la spécialisation des exploitations et des régions agricoles, aussi bien pour des raisons économiques qu’environnementales ou encore sociales. La finalité étant de favoriser une autonomie locale en intrants renouvelables et une meilleure valorisation des interactions entre cultures et élevages.

 © J. C. Gutner
© J. C. Gutner

Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, le modèle polyculture-élevage a peu à peu laissé la place à la spécialisation croissante des exploitations et des territoires. Or, ce processus qui s’étend va à l’encontre des complémentarités propres aux systèmes de polyculture-élevage reconnus pour accroître la résilience, l’efficacité et la durabilité économiques comme environnementales des exploitations et ce, d’autant plus dans un contexte de changement climatique, d’épuisement des ressources non renouvelables et d’aléas économiques croissants.

Malgré les nombreux atouts de la polyculture-élevage, il est difficile d’imaginer un retour vers ce type de dynamique. Toutefois, face aux limites de la spécialisation des systèmes d’exploitation — excédents de matière organique, perte d’autonomie alimentaire d’un côté, perte de fertilité des terres, vulnérabilité aux maladies en lien avec le peu de rotations de cultures, utilisation d’intrants de synthèse, de l’autre… — il est tout à fait possible d’envisager de « recréer » un système de polyculture-élevage mais à l’échelle des territoires. Ces échanges offrent des synergies entre cultures, animaux et prairies. Ils représentent une piste prometteuse dans la transition agroécologique.

Cependant, la mise en place de partenariats équilibrés est essentielle à la pérennisation des échanges sur le long terme entre ces deux types de systèmes de production dont les travaux et modes de vie se différencient toujours plus mais entre lesquels des complémentarités naissent, du fait même de leur spécialisation. Instaurer un système d’échanges pour valoriser leurs productions respectives ou pour simplement s’entraider nécessite un investissement dans la démarche et une réflexion en amont.

Outre le classique échange paille contre fumier, il existe d’autres interactions possibles et atouts de la complémentarité culture-élevage. La notion de coopération revêt un éventail d’attraits, économique (sécurisation des débouchés et approvisionnement en contexte de volatilité des prix de marché, réduction des charges intrants…), agronomique, sanitaire, réglementaire (gestion territoriale des effluents, gestion des Cipan), environnemental, voire sociétal (identité locale, lien social…).

 

Les plus lus

Engraissement de jeunes bovins : des signaux de fragilité sur 2025

L’engraissement de jeunes bovins entre, après une phase dynamique de trois ans, dans une période particulièrement incertaine.…

<em class="placeholder">pampa argentine vaches allaitantes
Troupeau allaitant angus rouge d’une grosse exploitation de l’Ouest de la province de Buenos Aires.</em>
Bien-être animal en élevage bovin en Argentine : aucune contrainte, sauf pour l’engraissement

Dans un contexte à maints égards hors norme européenne, la filière du bœuf en Argentine fait valoir pour le bien-être animal…

<em class="placeholder">Vitrine d une boucherie avec differents morceaux de boeuf.
Atelier de decoupe de viande. </em>
Les profondes mutations de la consommation de viande bovine
La chasse aux idées reçues. C’était un peu l’objet de la matinée de conférences proposée par Interbev lors du Sommet de l’élevage…
prélèvement ADN pour géntypage sur bulbes poils de la queue charolaise
Génomique en élevage bovins viande : déjà dix ans de recul pour la charolaise, la limousine et la blonde d’Aquitaine

La sélection génomique a démarré en 2015 en élevage bovins viande pour les trois races à plus grand effectif. L’expérience des…

<em class="placeholder">lupin concassé</em>
Gaec du veau d’or dans la Creuse : des rations autonomes en système veau sous la mère avec lupin et luzerne

Dans la Creuse, le Gaec du veau d’or a introduit le lupin puis la luzerne dans son système fourrager pour maîtriser des…

Gaec du veau d'or dans la Creuse : la passion du veau sous la mère

Amélie Azam et Pierre-Alexandre Bec, éleveurs dans la Creuse, ont construit leur système veaux sous la mère depuis 2017. L'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande