Aller au contenu principal

viande et environnement
L'élevage bovin bouc émissaire de l'effet de serre

Que n’a-t-on pas entendu ces dernières semaines sur l’élevage bovin et le réchauffement de la planète ! Certes, les vaches rotent, mais les prairies qu’elles occupent et valorisent dans des régions souvent difficiles jouent aussi un rôle dans la lutte contre le changement climatique. Oui,l’élevage allaitant a des atouts à mettre en avant.

Si certains modes de production de viande bovine existant de part le monde sont critiquables, il est surtout indispensable de donner au consommateur le moyen de faire son choix de manière responsable.
Si certains modes de production de viande bovine existant de part le monde sont critiquables, il est surtout indispensable de donner au consommateur le moyen de faire son choix de manière responsable.
© F.Alteroche

En décembre dernier, il ne s’est guère écoulé une journée sans que l’on puisse lire ou entendre dans différents médias de nombreuses remises en cause de l’élevage et plus particulièrement des produits carnés avec la viande bovine comme principale cible. La mise au pilori de ce produit a été relayée à grande échelle sur internet où il suffit de taper quelques mots clés sur un moteur de recherche pour découvrir sur de multiples sites, blogs et autres forums de discussion un flot d’informations et de messages négatifs, trop souvent simplistes, et surtout bien peu argumentés. La viande se retrouve ainsi au centre d’attaques portant sur son bilan environnemental par rapport au changement climatique. Elle est aussi accusée d’hypothéquer nos ressources en eau, de générer de mauvaises conditions de bienêtre pour les animaux d’élevage avec des modes de production catalogués par ses détracteurs comme étant « industrialisés ». La viande bovine est également contestée sur un plan alimentaire car accusée de nécessiter d’énormes volumes de céréales pour fournir seulement une petite quantité de protéines dans nos assiettes. « On en prend plein la figure. Ce sont des raccourcis rapides sans analyse sur le fond. Il nous sont assénés par des personnes qui prétendent détenir la vérité alors qu’elles n’ont la plupart du temps jamais mis les pieds dans nos exploitations et ne connaissent donc pas les conditions de production de nos animaux. C’est tout simplement dégueulasse », nous expliquait dernièrement au téléphone un éleveur excédé par ces multiples dénigrements de sa production. Les origines de cette remise en cause des produits carnés sont très liées à la publication en 2006 d’un premier rapport par la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation) dont les détracteurs de l’élevage bovin se sont en bonne partie inspirés pour lancer leurs attaques. Lesquelles sont assez sournoisement lancées en laissant croire à des consommateurs malheureusement de plus en plus éloignés de leurs racines rurales que les modes de production « à l’américaine » sont quasiment la norme dans les élevages de l’Hexagone. « L’élevage moyen français détient 80 bovins par exploitation… Il faut prendre l’avion pour l’Australie, les Etats-Unis, l’Argentine ou le Brésil pour photographier ou filmer des feed-lots de 20 000 à 60 000 bovins. Ce modèle de production et son gigantisme sont à l’opposé des exploitations familiales européennes », ne cesse de répéter Denis Sibille, président d’Interbev pour défendre la cause de l’élevage français. « 45 % de notre surface agricole sont consacrés aux prairies permanentes et temporaires pour un total de 13 millions d’hectares. Sans élevage, ces prairies seraient vouées à la friche ou au labourage pour les cultures. Or ces prairies sont de puissants capteurs de carbone et compensent pour une large part l’émission de gaz des ruminants. » Qui plus est, prairies et pâturages contribuent à la biodiversité végétale, maintiennent un espace ouvert qui participe à la qualité paysagère et génèrent des complémentarités avec l’activité touristique et la faune sauvage. Le 13 janvier dernier, la FAO a annoncé qu’elle allait publier en fin d’année un nouveau rapport sur le rôle des prairies dans la lutte contre le changement climatique. Une nouvelle publication qui contrairement à celle de 2006 intégrera le stockage du carbone dans les sols. « Les prairies ont un vaste potentiel inexploité pour atténuer le changement climatique en absorbant et en stockant le CO2. En effet, les pâturages et les parcours représentent un puits de carbone qui, s’il est bien géré pourrait être plus important que les forêts », indique le communiqué de la FAO. De part sa large contribution à l’utilisation des surfaces herbagères françaises, l’élevage allaitant a de solides arguments à mettre en avant.

Les plus lus

<em class="placeholder">bâtiment veaux sous la mère limousines EARL de la Petrenne</em>
Veaux sous la mère : « La salle de tétée avec logettes et cases à veaux alternées est très fonctionnelle »
En Dordogne, le bâtiment pour veaux sous la mère de Marie-France et Emmanuel Jarry du Gaec De La Petrenne était un prototype…
<em class="placeholder">jeune taureau limousin pour production veaux sous la mère précocité</em>
Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze : « Trente ans de sélection en limousine pour l’élevage de veaux sous la mère »

Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze, mène depuis plus de trente ans un travail de sélection en race limousine pour la…

<em class="placeholder">pampa argentine vaches allaitantes
Troupeau allaitant angus rouge d’une grosse exploitation de l’Ouest de la province de Buenos Aires.</em>
Bien-être animal en élevage bovin en Argentine : aucune contrainte, sauf pour l’engraissement

Dans un contexte à maints égards hors norme européenne, la filière du bœuf en Argentine fait valoir pour le bien-être animal…

<em class="placeholder">Vitrine d une boucherie avec differents morceaux de boeuf.
Atelier de decoupe de viande. </em>
Les profondes mutations de la consommation de viande bovine
La chasse aux idées reçues. C’était un peu l’objet de la matinée de conférences proposée par Interbev lors du Sommet de l’élevage…
<em class="placeholder">Elevage de charolaises à la SCEA de Tameron, à Montillot dans l’Yonne</em>
Rations pour bovins viande : quel niveau de protéines faut-il viser ?

Bien doser les protéines des rations pour bovins viande n'est pas facile. Les risques pour les performances et la santé des…

<em class="placeholder">veau sous la mère limousine Corrèze</em>
Laurent Seguy, éleveur de veaux sous la mère en Corrèze : « Homéopathie et aromathérapie pour une conduite durable et économique »

Laurent Seguy, éleveur de veaux sous la mère en Corrèze, utilise l'homéopathie et l'aromathérapie sur son troupeau de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande