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Caroline Guinot du Centre d'information des viandes
L'élevage a aussi des atouts environnementaux

Manger de la viande bovine en France serait-il dangereux pour la planète ? Cette idée fait son chemin dans l’opinion. Le Centre d’Information des Viandes travaille sur le sujet.

« Pour nuancer cette image négative de la viande bovine, il faut replacer le débat dans le contexte français, et parler des impacts positifs de l’élevage sur l’environnement.»
« Pour nuancer cette image négative de la viande bovine, il faut replacer le débat dans le contexte français, et parler des impacts positifs de l’élevage sur l’environnement.»
© S.Bourgeois

La viande bovine ne fait-elle pas l’objet de plus en plus d’attaques pour son impact négatif sur l’environnement ?

Nous sentons ce bruit de fond monter, via des médias nationaux, depuis quelques années. Mais ceci reste surtout un phénomène urbain, qui ne joue pas dans la baisse de consommation observée en 2008 plutôt imputable à la baisse du pouvoir d’achat. Des rapports internationaux, comme celui de la FAO de 2006, Livestock Long Shadow, ont été très repris dans les médias et ont donné lieu à des lectures réductrices. Les chiffres diffusés étaient percutants et faciles à retenir mais ne correspondaient pas à la réalité des élevages français. Par exemple: « l’élevage émet plus de gaz à effet de serre que les transports, ou il faut 7 kilos de céréales pour produire un kilo de viande bovine ». On oublie dans ces assertions que les bovins sont des ruminants et que cette faculté qu’ils ont de digérer l’herbe et d’utiliser les prairies est encore largement utilisée en France et en Europe.

On entend de plus en plus, ici et là que « pour sauver la planète, il ne faut pas manger de viande ». Pour nuancer voire sur certains points dénoncer cette lecture des faits, quel est le meilleur argumentaire à développer ?

Nous pensons que des données qui ne sont pas connues du grand public seront à même de nuancer cette image de la viande bovine. Sans nier le rôle que peut jouer l’élevage à l’échelle de la planète sur l’environnement, il s’agit de replacer le débat à l’échelle de la France. L’élevage est le seul capable de valoriser les 10 millions d’hectares de prairies dont une bonne part n’est pas labourable. Et ces prairies fournissent des services environnementaux nombreux : préservation de la qualité de l’eau, richesse en biodiversité, variété des paysages et prévention des risques naturels (avalanches, érosion, incendie, inondation). Nous avons déjà édité une première brochure décrivant ces contributions positives en janvier 2008(1).

L'impact positif du maintien des prairies sur l’environnement est assez bien accepté et compris. Qu’en est-il pour les émissions de méthane par les ruminants ?

Nous essayons d’expliquer le plus simplement possible le cycle naturel suivant : la digestion de la cellulose, à l’origine du méthane émis par éructation, permet de produire des aliments à haute valeur alimentaire, le lait et la viande, à partir d’herbe. Et cette même herbe desprairies capte du dioxyde de carbone par le processus de photosynthèse. On considère qu’en moyenne, le méthane issu de la rumination est quasiment entièrement compensé par le stockage de carbone sous les prairies.

Quelles actions de communication le CIV met-il en place sur l’impact de l’élevage sur l’environnement ?

Au Salon international de l’agriculture, l’environnement sera mis à l’honneur sur le stand Terre d’Elevage. Par ailleurs, nous organisons une tournée viande, neige et environnement, dans 24 stations de sport d’hiver pendant les vacances scolaires. Nous travaillons également avec l’Institut de l’élevage à développer des indicateurs environnementaux pour l’élevage herbivore (indice carbone(2), indicateurs de biodiversité, etc) qui serviront dans les discussions avec l’Afnor et l’Ademe autour de l’affichage environnemental qui devrait être mis en place en 2011 sur tous les produits, dans le cadre de l’application du Grenelle de l’environnement.

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