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Santé
Le virus Schmallenberg en sept points

Le virus Schmallenberg est une nouvelle pathologie concernant les ruminants. Elle se manifeste actuellement par la naissance d’agneaux malformés. La vigilance doit être de mise.

Ce nouveau virus est encore bien mal connu. Les scientifiques travaillent pour remédier à cette lacune. Une partie des informations actuellement disponibles demandent encore à être confirmées. Dans la mesure où il s’agit d’un virus émergent, une partie de ces informations ont été déduites de ce qui est connu pour d’autres virus du même groupe. Il faut rester vigilant dans les élevages et laisser le temps aux scientifiques de poursuivre leurs travaux pour en savoir davantage. Voici quelques réponses aux interrogations les plus souvent formulées.


1- D’où vient ce virus ?

Le virus de Schmallenberg appartient à la famille des orthobunyavirus. Ces virus « exotiques » n’avaient pas encore été détectés en Europe. La multiplication des échanges et des transports de personnes et de marchandises en provenance de tous les pays et continents et plus particulièrement des zones tropicales sont une des raisons évoquées quand à l’apparition soudaine de ce nouveau virus en Europe.

D’autant plus que ce virus a été pour la première fois mis en évidence dans une région très peuplée avec une importante activité commerciale avec de multiples zones de la planète.



2- Quels sont les animaux concernés ?

À ce jour, on sait que les bovins, ovins et caprins sont concernés. Il est probable que les ruminants sauvages (cervidés, mouflons…) puissent aussi s’infecter. Au moins pour l’instant, le nombre de foyers concernant des bovins sont plus limités et sont en proportion bien moindres que ceux concernant les ovins.


3- Comment se transmet le virus ?

La transmission du virus Schmallenberg est vectorielle et survient probablement comme pour d’autres virus du même groupe par l’intermédiaire d’insectes piqueurs (culicoïdes). Elle pourrait aussi être le fait de moustiques ou de certaines espèces de tiques. Le faible nombre d’insectes circulant en hiver et les fortes gelées de début février incitent à penser qu’il y a eu ces dernières semaines peu ou pas de circulation virale.

Cette nécessaire présence d’un vecteur fait que le virus n’est pas contagieux d’un animal à l’autre en son absence. Il est en revanche à craindre que la contamination redémarre à partir du printemps.


4- Quels sont les symptômes ?

D’après ce qui est déjà connu, des animaux infectés par ce virus extériorisent des symptômes somme toute assez bénins, mais ce sont les infections foetales sur les femelles en début de gestation qui sont les plus lourdes de conséquences. Elles peuvent induire des malformations congénitales et/ou des avortements. Sur des bovins adultes, une infection aiguë se manifeste par une hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production laitière et de la diarrhée. Autant de symptômes facilement détectables sur des laitières qui passent deux fois par jour sur le quai de traite mais qui peuvent passer relativement inaperçu sur des troupeaux allaitant en fin d’été ou début d’automne lorsque la plupart des animaux sont dans les pâtures.

En revanche, par analogie avec le virus Akabane, si le virus touche des femelles en début de gestation (entre 30 et 70 jours pour les brebis et entre 30 et 150 jours chez la vache), il peut infecter le foetus et entraîner des avortements et la naissance d’animaux malformés. Sur les ovins, les malformations jusqu’à présent constatées sont de grosses lésions neuromusculaires telles que l’arthrogypose (pattes tordues), des ankyloses (articulations bloquées), des scolioses (dos tordus), des déformations des mâchoires et des lésions cérébrales (absence ou réduction de la taille du cerveau). Jusqu’à 30 % des agneaux peuvent être touchés.


Bien entendu ces nouveau-nés ne sont pas viables et ces malformations se traduisent souvent par des difficultés au moment de l’agnelage alors que la brebis elle-même ne manifeste pas de signe extérieur de la maladie. Bien entendu, la naissance d’un agneau malformé n’est pas forcément liée à ce virus. En revanche quand les cas se reproduisent avec une fréquence inhabituelle c’est plus inquiétant.


5- Pourquoi les ovins sont actuellement les plus concernés par ces naissances de nouveau-nés anormaux ?

Le rôle de ce virus sur la naissance de veaux malformés ne pourra être confirmée qu’au cours des mois à venir. Il faut attendre que les vaches fécondées en même temps que les brebis qui actuellement mettent bas d’agneaux malformés arrivent au terme de leur gestation. Compte tenu de la durée de gestation des deux espèces, la crainte est que les vaches saillies ou inséminées quelques semaines avant la circulation du virus (septembre octobre) vêlent en fin de printemps de veaux souffrant de pathologies similaires à ce que l’on découvre actuellement sur les agneaux. Pour l’instant, il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre. Ce sont les départements où l’espèce ovine a déjà été très touchée qui présentent le plus de risques potentiels pour les bovins.


6- Que faire en cas de suspicion de la maladie ?

En cas de malformation sur un agneau, un chevreau ou un veau ou de trouble nerveux chez un nouveau-né de ces espèces, il convient de contacter son vétérinaire sanitaire. Pour toute suspicion d’infection par le virus SBV, il remplira une fiche de renseignement. L’animal visé par la suspicion fera ensuite l’objet d’un prélèvement (sang et sérum sur un animal vivant, cerveau sur un animal mort) associé à une prise de sang sur la mère.


Ce prélèvement et une fiche de renseignements sont ensuite transmis au laboratoire départemental d’analyses qui fait suivre au laboratoire de santé animale de Maison-Alfort où sont réalisées des analyses virologiques. La pathologie liée au virus Schmallenberg est une maladie non réglementée mais à déclaration de suspicion obligatoire. C’est l’État qui prend en charge tous les frais liés aux prélèvements et aux analyses.


7- Ce nouveau virus présente-t-il un danger pour la santé humaine ?

Ce nouveau virus n’est pas transmissible à l’homme. Ou plutôt, les virus desquels le virus Schmallenberg est génétiquement le plus proche ne sont pas pathogènes pour l’homme. Il n’y a pas de risque de zoonose.

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