Le groupe Feder se penche sur la babynette
Pour mieux cibler les itinéraires techniques,
le groupe coopératif Feder a commencé à analyser la production de babynettes auprès d’une quinzaine de ses adhérents.
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La production de génisses primeurs, également appelées « babynettes », connaît un certain développement depuis le début des années 2010. Un produit qui permet de raccourcir le cycle de production — comparativement à la génisse lourde abattue à partir de 30 mois —, avec une gamme de poids carcasse permettant une dimension des muscles bien en phase avec les attentes de la distribution et des chaînes de restaurants spécialisées dans les grillades. Pour mieux cibler les itinéraires techniques permettant de produire ces animaux, le groupe coopératif Feder a fait réaliser une enquête chez une quinzaine de ses adhérents. « On trouve deux variantes selon les exploitations : la génisses de 16 mois mise à l’engraissement dès le premier hiver suivant le sevrage et la génisse de 26 mois remise à l’herbe une seconde fois », précise Benoît Simonet, en charge de cette étude. Pour les premières, le poids carcasse oscille entre 300 et 350 kilos. Pour les secondes, il est un peu plus lourd et s’approche parfois de celui de génisses de 30 mois. Les animaux étudiés étaient principalement de race Charolaise avec également quelques croisées Salers. Différents types de rations sont utilisées pour la finition. « Si on se fie aux performances et surtout au coût alimentaire, l’enrubannage d’herbe semble le meilleur fourrage pour leur engraissement. Il devra cependant être de qualité (présence de légumineuses) pour que la complémentation soit la moins importante possible. On apportera tout de même des correcteurs énergétiques (céréales) et azoté (tourteaux…) afin d’atteindre un seuil de 95 à 100 PDI/UF et une densité énergétique proche de 0,95 pour un GMQ d’environ 1 200 grammes », rapporte Benoît Simonet. L’ensilage de maïs est analysé comme une solution pour limiter l’apport de céréales si rendement et richesse en grain ne sont pas pénalisés par la météo. « Sans irrigation, les quantités et la qualité sont aléatoires. »
Une viande entre le rose clair pour les plus jeunes et le rouge clair
La ration sèche ne s’imposera qu’en cas de pénurie de fourrages. « Elle nécessite une bonne technique d’engraissement et de la surveillance, car un déséquilibre est vite pénalisant. De plus, malgré de bonnes performances, son coût est un réel frein à son utilisation. » Côté GMQ, la moyenne s’établie à 1210 grammes pour l’ensemble des lots suivis. « On observe une légère relation entre le poids de carcasse des vaches de réforme qui reflète le gabarit du troupeau et les performances des génisses. » Mais ces femelles sont des laitonnes non conservées pour le renouvellement lors du tri post-sevrage. Elles sont censées être les moins bonnes du troupeau.
Une fois abattues, les carcasses sont plutôt grasses, mais il s’agit de gras de couverture, donc guère pénalisant. La couleur de viande oscille entre le rose clair (pour des animaux abattus avant 15 mois) et le rouge clair. « Mais en général on observe une couleur de viande plus foncée que des taurillons montrant le rôle d’une plus grande précocité de la part des femelles. »