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Le conseil en élevage évolue

Avec des éleveurs de plus en plus formés, il n’est pas toujours aisé de recruter les techniciens très spécialisés à même de délivrer un suivi technique de bon niveau.

Le niveau de formation des agriculteurs augmente : d’ici dix ans, la moitié des jeunes installés auront un niveau de formation au moins équivalent à ceux de leurs conseillers.
Le niveau de formation des agriculteurs augmente : d’ici dix ans, la moitié des jeunes installés auront un niveau de formation au moins équivalent à ceux de leurs conseillers.
© J.-C. Gutner

Quel conseil demain en élevage ? Tel était le thème d’une table-ronde organisée à l’occasion de la dernière assemblée générale de France Conseil Élevage.
« Le conseiller a longtemps été une sorte de notable. Il transférait aux agriculteurs des informations techniques dont il était à peu près certain qu’elles auraient un impact positif sur les performances techniques et le revenu », expliquait Roger Le Guen sociologue et enseignant à l’École supérieure d’agriculture d’Angers. Une époque révolue ou en passe de l’être, compte tenu de l’évolution du niveau de formation des agriculteurs. « D’ici dix ans, la moitié des jeunes installés auront un niveau de formation au moins équivalent à ceux de leurs conseillers ! » Ces derniers devront donc être toujours plus pointus dans leurs domaines d’intervention. Les éleveurs qui auront fait le choix d’acheter les compétences techniques d’un conseiller en attendront légitimement un conseil pertinent et de haut niveau, leur permettant de tabler sur un bon retour sur investissement. De plus, avec des éleveurs de plus en plus connectés et adeptes des nouvelles technologies, nombre d’entre eux vont déjà de plus en plus souvent chercher eux-mêmes les informations techniques dont ils ont besoin. La neutralité d’un conseiller Bovins Croissance peut à ce moment-là être analysée comme une aide précieuse pour mieux se retrouver parmi différentes propositions visant à faire évoluer la conduite du troupeau.
Il convient donc de bien faire la différence entre le conseil « neutre » émanent d’un technicien qui n’a rien d’autre à vendre que son expertise technique et celui d’apparence gratuit émanant d’un fournisseur de l’agrofourniture. Même s’il n’est pas directement facturé, ce dernier est forcément lié à la vente d’un produit. « Le conseil est alors une stratégie marketing qui est là pour venir accompagner la vente », soulignait Roger Le Guen.

Des difficultés de recrutement dans le conseil technique


Parmi les autres enjeux du conseil technique en élevage pour les années à venir, vient celui du recrutement. Les jeunes ingénieurs sont désormais moins fréquemment issus du milieu agricole et ont donc une moins bonne connaissance de ce milieu. Ils sont souvent davantage attirés par les secteurs de l’agro-fourniture et de l’agroalimentaire que par le conseil individualisé en élevage. Des orientations professionnelles qui leur laissent percevoir de meilleures perspectives en termes d’évolution de carrière et de rémunération. « Les banques, les chambres d’agriculture et les centres de gestion font état de cette difficulté à laquelle ils sont confrontés pour recruter », précisait Roger Le Guen et ce dernier de confirmer que les jeunes ingénieurs qui entendent s’orienter vers les filières animales à la fin de leurs études sont au final peu nombreux. « Beaucoup d’anciens étudiants de ces filières nous indiquent qu’ils ne perçoivent pas de réelles perspectives d’évolution de carrière. » Et de souligner que certains jeunes détenteurs de brevets de techniciens supérieurs ou de licences professionnelles peuvent avoir un profil plus adapté pour faire du conseil technique, en particulier parce qu’ils sont plus au fait des réalités concrètes du terrain. « Pour un jeune ingénieur, avoir été quelques années au contact des éleveurs dans les exploitations en tant que salarié dans une entreprise de conseil en élevage donne une carte de visite intéressante pour sa future évolution de carrière », rappelait Serge Bazin, directeur de France Conseil Élevage. « Oui l’Institut de l’élevage est ravi de trouver de jeunes ingénieurs qui ont fait leurs premières armes dans le conseil en élevage ! », confirmait Anne-Charlotte Dockes, chef du département « Métiers d’éleveurs et société » à l’Institut de l’élevage.
L’autre évolution qui devra être prise en compte est la concurrence sur le terrain entre les différents organismes liés au secteur de l’élevage. Compte tenu de la baisse du nombre d’exploitations, le nombre d’acheteurs de conseil se réduit mathématiquement. « Aujourd’hui, pour un éleveur, les compétences du technicien qui interviendra sur son élevage sont devenues plus importantes que l’organisme dont il dépend », précisait Roger Le Guen.

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