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Le cinquième quartier, une source importante de valorisation

Les filières cuirs et produits tripiers sont fondamentales pour la rentabilité de la filière veaux. Deux filières qui se portent plutôt bien.

« La France est depuis toujours un grand pays du cuir. Elle est d’ailleurs leader mondial du cuir de veau. Nous sommes le 3e exportateur mondial d’articles de maroquinerie, mais aussi de peaux brutes, et 4e exportateur mondial d’articles en cuir, toutes catégories confondues. Cependant, nos entreprises sont surtout demandeuses de matières premières de haute qualité. Paradoxalement, moins de 20 % des cuirs de veaux français répondent aux critères de l’industrie du luxe ; ce chiffre descend à 5 % des peaux, dans le cas du « super » premier choix ; alors que la demande ne cesse d’augmenter et que le nombre de peaux diminue dans le même temps. Aujourd’hui, on parle de 1,5 million de peaux de veaux françaises répondant aux exigences pour une demande de 3,5 millions. Le défi est donc évident », déclare Frank Boehly, président du Conseil national du cuir (CNC).

Les principaux défauts des peaux brutes résultent de blessures mécaniques (en élevage ou durant le transport), du parasitisme (poux, teignes), de la propreté, de la nature de la peau en lien avec l’évolution de l’alimentation, d’erreurs lors de l’arrachage en abattoirs ou de mauvaises conditions de stockage. Pour accroître la production de cuirs de veaux de qualité et pour répondre à la demande exigeante des entreprises du luxe, la filière cuirs mène des actions de sensibilisation et d’accompagnement des éleveurs, transporteurs et abatteurs dans l’amélioration des pratiques et l’adaptation de leurs installations. Un « guide de bonnes pratiques durant le parcours de l’animal » a été réalisé par le syndicat général des cuirs et peaux. « Nous souhaiterions par ailleurs instaurer la vaccination systématique du cheptel bovin contre la teigne. En Norvège, elle a permis son éradication. Vacciner correctement permettrait d’accroître de 30 % la proportion de peaux de qualité. »

Les produits tripiers ont multiplié leur couverture médiatique

Sans partage des coûts entre les acteurs de la filière ni redistribution aux éleveurs d’une partie de la valeur ajoutée créée, il est difficile de demander à ces derniers cet effort. Toutefois, la filière cuirs planche sur le marquage des peaux au laser pour en assurer la traçabilité, ce qui permettrait de remonter à l’éleveur-producteur pour un contrôle qualité. Peut-être sera-t-il alors possible d’envisager une plus-value qualitative ?

Le cinquième quartier, c’est également les produits tripiers, soit tous les produits consommables qui ne sont pas rattachés aux quatre principaux quartiers. « En 2001, la filière s’est retrouvée au plus bas avec la crise de la vache folle. Face à cela, nous avons fait le choix de multiplier notre couverture médiatique, de lancer le mois des produits tripiers (en novembre) et d’associer une personnalité. En 2004, la communication a pris le ton de l’humour. Nous avons également réintroduit une façon différente de les consommer (un produit en entrée ou à l’apéro) tout en jouant sur les mots, comme par exemple avec la fraise de veau », explique Jean-Jacques Arnoult, président de la confédération nationale de la triperie française. Aujourd’hui, la filière se porte plutôt bien puisqu’en 2016, 44 % des ménages français consommaient régulièrement des produits tripiers, consommation qui a augmenté de 4 % l’année dernière. « Les produits tripiers sont un véritable marqueur de la gastronomie française. Par ailleurs, 26 % de ceux consommés en France sont issus du veau et représentent 10 à 11 % de la valeur d’un veau. Il est important de présenter le produit et son intérêt gustatif, et de ne pas être sur la défensive », souligne Jean-Jacques Arnoult.

« Nous sommes tributaires de ces filières-là. Cuirs et produits tripiers sont des éléments fondamentaux pour la rentabilité de notre filière veaux. La bonne santé du cinquième quartier profite à la filière », a rappelé Marc Butruille, vice-président Interbev veaux.

Chiffres clés

La filière française du cuir

9 400 entreprises
130 000 emplois
25 milliards d’euros de chiffre d’affaires
9,9 milliards d’euros à l’exportation

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