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François Schmitt et Stéphane Gin, de Groupama
" L’assurance prairies démarre sa deuxième campagne "

L’assurance prairies a été lancée en 2016, pour accompagner le démarrage du contrat socle. Cette première année a été riche d’enseignement pour un produit qui est encore en phase de finalisation.

François Schmitt, président délégué de la fédération nationale Groupama, est polyculteur et éleveur de Charolais en Moselle.Stéphane Gin est directeur des marchés agricoles Groupama.
© Groupama
Comment s’est déroulée la campagne 2016, année de lancement de l’assurance prairies ?
François Schmitt - D’abord, de nombreux éleveurs ont pu apprécier l’intérêt pédagogique de notre outil de simulation. Il permet de bien comprendre le niveau d’exposition au risque climatique de leurs prairies et traduit très fidèlement ce qui se passe sur l’exploitation du début à la fin de l’année.

Ensuite, l’année s’est caractérisée par un début d’été très arrosé et une sécheresse en début d’automne. Or, l’impossibilité de faire pâturer ou de récolter à cause d’un excès d’eau n’est pas prise en compte dans le modèle actuel. L’assurance prairies est un contrat d’assurance indicielle, basé sur des données recueillies par satellite. Il faut bien comprendre que, pour l’instant, le modèle garantit les risques de déficit de pluviométrie et/ou de température qui peuvent affecter le rendement des prairies.

Comment cette année très particulière sur le plan climatique a-t-elle été interprétée par le modèle indiciel ?
Stéphane Gin - En 2016, 158 contrats ont été souscrits, essentiellement dans un croissant qui va du Nord-Est à l'Ouest de la France. Si l'année a été globalement défavorable du fait de l'impossibilité de récolte ou de pâture, l'indice retenu pour l'assurance prairies ne mesure pas ces situations. En pratique, 22 dossiers ont une perte mesurée par l'indice supérieure ou égale à la franchise. Pour les contrats qui donnent lieu à indemnisation, le niveau des pertes varie de 21 % à 146 %.
Pensez-vous que le modèle de calcul puisse évoluer pour mieux coller aux besoins des éleveurs ?
S. G. - À l’avenir, nous pensons qu’il sera possible d’intégrer au modèle une autre source d’information (de mesure) pour couvrir le risque d’excès d’eau, qui empêche de faire pâturer ou de récolter les prairies. D’autre part, avec la technologie, la qualité du matériel et les capacités de calcul vont évoluer. Et d’ores et déjà, nous ne nous privons pas de l’appréciation humaine. L'engagement du groupe était de prendre en compte le taux de perte validé par la commission départementale des dégâts pour les contrats souscrits en 2016 dans le cas où notre modèle aboutissait à un taux de perte inférieur. Mais si notre modèle a donné un taux de perte supérieur à celui de la commission départementale, c’est le nôtre qui est retenu. Cette démarche sera reconduite cette année.

F. S. - L’assurance prairies peut être souscrite jusqu’au 31 mars. Cette année, le dispositif est identique à celui de 2016 avec une subvention représentant 65 % du coût de l’assurance pour une franchise de 25 %. Une demande vient d’être faite à la Commission européenne pour attribuer la subvention à ce taux plein dès 20 % de franchise. Ceci permettrait de vraiment renforcer l’intérêt du contrat socle de l’assurance prairies pour les éleveurs.   

Est-il possible de proposer à l’avenir une assurance contre les risques d’inondation ?
F. S. - Un risque avéré d’inondation (classement en zones inondables) n’entre pas dans le champ d’intervention de l’assurance. Mais l'inondation "aléatoire" fait partie du besoin de protection. Comme je l'évoquais précédemment, il nous faut travailler à proposer des solutions à ce que l'indice ne mesure pas, comme le défaut de portance et ses conséquences. Cela fait partie de notre programme de travail pour 2017.
" Pour l’instant, le modèle garantit les risques de déficit de pluviométrie et/ou de température "

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