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" La préparation au vêlage a été revue en détail "

Au Gaec des trois chênes, l'accroissement des effectifs en Charolais s'est accompagné d'une dégradation de la santé des veaux. Une meilleure préparation des mères au vêlage a rétabli la situation. 

À Soulaines-sur-Aubance, dans le Maine-et-Loire, le troupeau charolais du Gaec des trois chênes est monté en effectif de façon constante depuis plusieurs années, pour atteindre aujourd’hui 110 vêlages. Les ressources fourragères n’ont pas connu exactement en simultané la même évolution, et les bâtiments sont devenus occupés à pleine capacité. Alors que la santé des veaux ne posait pas de problème particulier à l’origine, des cryptosporidioses sont apparues il y a trois ans. Francky et Johnny Gougeon ont alors entamé, avec leur vétérinaire Vincent Tessier, une démarche d’audit pour rééquilibrer la santé du troupeau. « Il fallait amener les veaux à pouvoir lutter contre les pathogènes, nous a expliqué le vétérinaire. »

Des profils métaboliques sur vaches gestantes ont en particulier mis en évidence des carences importantes en oligoéléments. Certaines vaches étaient à des niveaux extrêmement bas pour le sélénium. Des déficits importants en iode ont aussi été révélés. Côté parasitisme, la lutte contre les strongles et les trématodes a été adaptée aux résultats des coprologies.

Pour effacer ces carences, une cure a été mise en place un mois et demi à deux mois avant le début des vêlages. Elle consiste en des apports en oligoéléments en dose massive sous forme d’une semoulette sur dix jours, avec ensuite une dose par semaine jusqu'au vêlage. Pour les vaches qui vêlent en août-septembre, après cette cure suit l’administration d’un bolus d’oligoéléments. Le bolus vise à couvrir les besoins d’entretien de la vache. « Cette année, on a remonté la pente. Les profils métaboliques montrent que les vaches sont bien couvertes en oligoéléments, à part un léger déficit en zinc qui est acceptable », explique Johnny Gougeon.

Une ration et un environnement stable pour les gestantes

Plusieurs autres mesures ont été prises pour assurer une bonne préparation des vaches avant vêlage. En particulier, l’alimentation des gestantes a été recadrée. Les vaches rentrent en bâtiment un mois avant la date prévue du début des vêlages, même si elles pourraient encore pâturer. Elles ont ainsi le temps de s’adapter au microbisme du bâtiment et à l’alimentation avant le stress du vêlage. La ration ne sera d’ailleurs dans ce but pas modifiée après vêlage, mais augmentera juste en quantité. « Il faut trois semaines pour que la flore du rumen s’adapte à un changement de ration et la valorise à plein », rappelle Alexis Kupperroth, d’Élevage conseil Loire Anjou. « On préfère rentrer des vaches gestantes un peu maigres plutôt que trop grasses, mais il est difficile de maîtriser précisément leur note d’état car on fait en fonction des ressources fourragères que l’on a », observe Francky Gougeon. À leur rentrée, les vaches sont allotées par date présumée de vêlage (d’après échographie) avec une case réservée aux primipares. Cela a l'avantage d'éviter le vol du colostrum des vaches non vêlées par les veaux. Elles ne seront plus déplacées de l’hiver.

La ration des vaches vêlant sur janvier et février est composée de 17 kg bruts d’ensilage de ray-grass hybride et trèfle violet (0,88 UFL/kgMS et 112 g PDIN) récolté le 17 avril à 32-33 % MS, 6 kg bruts d’ensilage de maïs, 3,5 kg bruts de foin, 1 kg brut de paille et 50 g d’un minéral 7-21-5. Elle est distribuée avec un bol mélangeur pour deux jours, et repoussée une seule fois le deuxième jour. « On est à 8 UF et 90 g PDI/UF avant le vêlage, et en arrivant après la période de vêlages on tend vers 9,5 UF pour une bonne lactation », précise Alexis Kupperroth. Les primipares ont un kilo de concentré en plus par jour après vêlage.

« Avoir des vêlages bien cadrés - ici sur deux périodes de 60 jours – est primordial. Les interventions sont faites au bon stade physiologique et les rations sont calculées pour être bien adaptées aux besoins pour tous les animaux du lot, apprécie Johnny Gougeon. Peser les aliments, faire analyser les fourrages est aussi indispensable pour savoir ce que l’on donne. » Les éleveurs ont en même temps amélioré leurs pratiques de distribution du colostrum. « Le réfractomètre nous a toujours indiqué que le colostrum était de qualité extra, mais le transfert d’immunité au veau n’était pas satisfaisant car ils n’en prenaient pas assez », explique Francky Gougeon.

Les bâtiments sont nettoyés et désinfectés tous les ans, avec un produit adapté au risque de cryptosporidiose sur sols en terre battue, et un vide sanitaire total de six mois est respecté. Un traitement systématique contre les cryptosporidioses est effectué à la naissance des veaux. Les vaches sont vaccinées depuis de nombreuses années contre E.coli, le rotavirus et le coronavirus et les éleveurs vont continuer.

Les résultats sont là. Les vaches sont désormais toniques au vêlage, les délivrances sont sans problèmes, les veaux sont vifs. Les diarrhées des veaux sont enrayées relativement facilement avec des traitements si elles se déclarent, et la mortalité, qui était montée à 11 %, est redevenue faible, en dessous de 5 %. 

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