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Prairies naturelles
A la ferme de Jalogny, les techniciens planchent sur le diagnostic prairial

L´Institut de l´élevage organise régulièrement des stages destinés à acquérir les connaissances nécessaires pour réaliser un bon diagnostic prairial. Petit aperçu dans la chlorophylle bourguignonne.


Le dictionnaire définit la botanique comme la « science qui étudie les végétaux. » Bien entendu, graminées et légumineuses fourragères couramment cultivées sont le plus souvent bien connues des éleveurs et techniciens. Il en est généralement tout autrement pour bon nombre de plantes dont la présence est pourtant courante au sein de la flore qui compose les prairies permanentes. Et lorsque l´on sait que ces prairies occupent en France près de 70 % des surfaces fourragères, on comprend l´intérêt d´avoir une meilleure connaissance de ce milieu apparemment banal, mais qui l´est beaucoup moins si l´on prend le temps de l´observer et de chercher comment il fonctionne. Prairies temporaires de longue durée et prairies permanentes se composent de nombreuses espèces qui, au gré des pratiques adoptées par l´éleveur vont se concurrencer avec plus ou moins de vigueur. L´équilibre entre les différentes espèces qui composent le couvert végétal est donc variable au cours d´une saison, d´une année ou entre années. Les deux facteurs clés que sont la nature du sol et le climat, eux-mêmes combinés aux pratiques de l´éleveur, vont générer une modification des équilibres entre les différentes espèces.
Une bonne compréhension des mécanismes qui régissent ces modifications est donc du plus grand intérêt pour l´éleveur qui pourra alors les faire jouer à son profit ou tout du moins en tenir compte.
Pour permettre de mieux appréhender toute cette complexité de la prairie et de son fonctionnement, l´Institut de l´élevage propose régulièrement des stages de formation. Organisés sur trois journées consécutives, ils s´adressent aux techniciens et éleveurs intéressés et laissent une large place à la pratique. « L´objectif est d´appliquer une méthode de diagnostic des prairies à partir de la connaissance de la flore prairiale pour ensuite être en mesure de proposer des voies d´amélioration ou de rénovation », résume Carole Gateau, de la chambre d´agriculture de Saône-et-Loire qui a co-organisé l´un de ces stages qui s´est déroulé mi-mai à la ferme expérimentale de Jalogny, en Saône-et-Loire.
Neuf techniciens salariés de chambres d´agriculture principalement bourguignonnes étaient inscrits et la formation était assurée par François Hubert, spécialiste reconnu de la prairie permanente et lui-même salarié de la chambre d´agriculture du Maine-et-Loire.
François Hubert a vulgarisé son savoir trois jours durant à des stagiaires attentifs et passionnés. ©F. d´Alteroche

Une formation qui se déroule surtout sur le terrain
Après quelques données théoriques sur la reconnaissance sur pied des espèces présentes dans la prairie, l´essentiel de cette formation se déroule sur le terrain, pieds dans les bottes, un manuel de reconnaissance des espèces dans une main et des graminées ou légumineuses dans l´autre. Dans les parcelles de la ferme expérimentale, il s´agissait donc d´abord de faire de la botanique pour identifier les différentes espèces. L´objectif était ensuite de déterminer la proportion de ces dernières et connaître celles qui sont intéressantes sur le plan fourrager. A partir de ces chiffres et des indications fournies par la présence de telle ou telle espèce, il s´agissait de savoir quels enseignements en dégager. Au final, l´objectif étant de savoir quelles conclusions en tirer pour conseiller un agriculteur sur la façon la plus opportune de tirer profit de sa parcelle.
« Je cherchais à me perfectionner sur la reconnaissance des espèces végétales prairiales et également à bénéficier de l´expérience de François Hubert. La méthode de reconnaissance proposée est le point fort de cette formation, avec un système permettant d´identifier avec efficacité l´espèce considérée, et ce dès le stade plantule, donc à tout moment de l´année. J´ai appliqué les connaissances acquises dès le lendemain du stage sur le terrain, lors de visites de prairies dans le Val de Saône pour réaliser des analyses d´herbe. Les acquis du stage seront mis en valeur lors des visites d´exploitation, mais également pour mettre en place des protocoles d´essais chez des éleveurs (effets de hersage de prairies, de sursemis, de pratiques d´élevage.) », expliquait à la fin du stage Jérôme Séquin, technicien à la chambre d´agriculture de Côte-d´Or.
Trois prairies au profil très différents, faisant toutes partie du parcellaire de la ferme expérimentale de Jalogny ont donc été diagnostiquées dans le détail au cours des deux premières journées. La troisième fut consacrée à un cas concret sur une exploitation. Suivent en image les grandes étapes de la réalisation d´un diagnostic de parcelle.

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