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« Je suis un passionné de vaches »

Pascal Berthelot est journaliste indépendant, spécialiste en agriculture, alimentation, ruralité. Il a travaillé dix-sept ans pour Europe 1 avant de retrouver son monde de cœur, l’agriculture, et de s’installer comme agriculteur à titre solidaire.

Pascal Berthelot est journaliste indépendant, spécialiste en agriculture, alimentation, ruralité.
© F. D'Alteroche

Maine-et-Loire

Je suis né à Baugé en Anjou, dans le Maine-et-Loire, où j’ai vécu toute ma jeunesse, dans une maison isolée à côté d’une ancienne ferme. Mes grands-parents, réfugiés d’Algérie, sont arrivés par hasard dans cette région. Après avoir effectué de nombreux métiers, mon grand-père paternel a acheté 5 hectares, y a construit sa maison et a développé une agriculture que je dirais de survie avec des moutons, des lapins, une basse-cour, un potager. J’ai ainsi nourri un amour de la terre et de l’élevage.

Bac agricole

En 3e, le directeur d’un lycée agricole est venu présenter la formation. Suivre ce cursus me paraissait une évidence. Quand j’en ai parlé à mon père, il a refusé. Mais, face à ma détermination, il a fini par accepter et je sais qu’il en était finalement fier car il cultivait le même amour de la terre. Je regrette qu’il n’ait pas pu voir mon parcours, nous ayant quittés à mes 17 ans.

Sciences Po Rennes et journalisme

Peu avant l’obtention de mon Bac, je ne voulais plus exercer ce métier. Je ne voulais pas devoir de l’argent à quelqu’un, et sans emprunt, il devenait compliqué de monter un élevage professionnel. D’autre part, les matières scientifiques n’étaient pas mon fort, alors que j’étais très bon dans les matières littéraires, que je m’intéressais à l’actualité, notamment politique. Je me suis tourné vers Science Po. Puis, souhaitant intégrer la presse nationale mais n’ayant pas de réseau, je me suis tourné vers une école de journalisme pour intégrer l’IPJ (Institut Pratique du Journalisme) à Paris.

L’agri d’Europe 1

Une fois par an, chaque école de journalisme peut présenter un étudiant au concours d’entrée des grands médias de l’audiovisuel. J’ai participé à celui d’Europe 1. Je me suis vu proposer un contrat de trois mois, puis de neuf et finalement un CDI. Je suis resté dix-sept ans. J’ai commenté des matchs de foot, traité des sujets économiques, couvert les jeux olympiques de Turin… Je ne pensais plus à l’agriculture. Je présentais le journal de 19 h quand un nouveau directeur est arrivé. Il m’a alors envoyé sur le terrain. C’est en débutant sur des manifestations lors du lancement de la reconquête ovine que j’ai remis le pied à l’étrier. Je suis devenu le spécialiste de l’agriculture à Europe 1. Les collègues me surnommaient « l’agri ».

Berthelot

Quand on entre à Europe 1, pas question d’homonymes. À mon arrivée, il y avait déjà Caroline Roux (mon nom de famille). Berthelot est donc un pseudo. Je l’ai choisi en hommage à mon père. C’est le nom du village où il est né en Algérie, tout près d’Oran.

Retour à la terre

Il y a deux ans et demi, j’ai voulu assouvir ma passion : être éleveur. J’ai acheté 6 hectares non loin de ma maison d’enfance, mis des chevaux, fait des clôtures, un abri, continué avec de la pension, des veaux et maintenant deux vaches. L’année dernière, j’ai fait quelques veaux nourris à la poudre de lait, que j’ai vendus à mes collègues d’Europe 1. Je monte à Paris avec mon camion frigo. C’est l’animation de tables rondes qui me permet de dégager un revenu, mais j’espère développer les vaches.

Jean Camus

Ma rencontre avec Jean Camus, engraisseur de jeunes bovins dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui à la retraite, m’a particulièrement marqué. J’ai effectué mon stage de découverte de 3e chez lui. C’est à ce moment-là que ma vocation pour l’élevage est née. J’ai d’ailleurs conclu mon rapport de stage ainsi : « le métier d’agriculteur est le plus beau du monde, c’est ce que je veux faire ».

Hors système

L’autofinancement de ma petite exploitation fait que je suis hors système. J’exerce l’agriculture, ma passion, et élève ma grande passion : les bovins viande. Mon objectif est d’être heureux et je le suis.

A priori

Les agriculteurs se font une fausse image des journalistes. Ils les voient comme de grands méchants, alors qu’ils ont majoritairement un regard bienveillant et respectent leur travail dur. Le problème, c’est que l’on ne retient que le négatif alors que la majorité des émissions sur l’agriculture sont positives.

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